Le shonen nekketsu, c’est le type de manga le plus connu. D’ailleurs, vous en connaissez forcément plusieurs, au moins de nom : Dragon Ball, One Piece, Naruto, ou encore Bleach. Vous voyez, vous êtes déjà des pros. Généralement, les shonen mettent en scène la quête initiatique d’un héros, et ils suivent toujours à peu près la même recette. Une recette que je vais vous dévoiler aujourd’hui grâce au livre Manga Story du Chef Otaku, un bouquin essentiel pour tout comprendre à ce genre littéraire génial.

Le héros

Forcément, que serait le shonen sans son héros ? Bon, ne prenez pas la mouche, mais sachez que la grande majorité du temps, le héros est un garçon. Oui, parce qu’à la base, le shonen (« garçon » en japonais) était destiné aux petits gars, même si aujourd’hui tout le monde en lit. Bref, revenons à notre héros : souvent, il est orphelin, naïf, et un peu rebelle sur les bords. Il a tout à apprendre et veut accomplir quelque chose. Naruto, lui, c’est devenir le plus grand ninja de son village. Gon de Hunter x Hunter, c’est retrouver son père. Luffy de One Piece, c’est être roi des pirates, etc. Et toute l’histoire tournera autour de cette quête, même si pas mal d’éléments viendront retarder sa réalisation, sinon ce serait pas drôle.

Le sensei

Le sensei (« maître », en japonais), c’est celui qui va guider le jeune héros vers son objectif et l’entraîner afin qu’il se surpasse et développe ses facultés ou ses pouvoirs. Souvent, le sensei est un mélange de sagesse – puisqu’il maîtrise ses propres capacités – mais aussi d’excentricité. Il peut être un gros obsédé sexuel comme Jiraya de Naruto ou Tortue Géniale de Dragon Ball ou une femme colérique comme Biscuit qui sera temporairement le sensei de Gon et Kirua dans Hunter x Hunter. Ou juste quelqu’un de bizarre. Peu importe. Ce qui est quasi certain, c’est qu’à un moment, l’élève dépassera le maître…

Le rival

Quasi tous les héros de shonen ont leur rival. Midoriya de My Hero Academia a son Bakugo. Naruto a son Sasuke. Yugi de Yu-gi-oh ! a son Kaiba. Généralement, le rival, c’est le héros, mais en mieux sur tous les points : il est plus beau, plus calme, et plus fort. Mais ça, ça finit par changer, et le héros dépasse son rival, qui devient alors soit un pote, soit un vrai ennemi. Là, tout devient plus sombre et beaucoup moins naïf qu’au début de l’histoire. Ça fait mal au cœur, mais souvent ça donne lieu à des affrontements de folie.

Le sidekick

L’amitié est une des valeurs essentielles du shonen (avec le dépassement de soi et le courage, évidemment), alors le héros doit toujours avoir un meilleur pote qui se bat à ses côtés. C’est son sidekick. Les deux entretiennent une rivalité, mais elle est bon enfant et les pousse surtout à se surpasser pour pouvoir par la suite se sauver mutuellement et accomplir leurs objectifs respectifs. Bref, c’est des meilleurs potes qui traversent de grosses épreuves ensemble, comme Krillin et Son Goku, ou (mes préférés) Kirua et Gon.

Le méchant

En même temps, sans méchant, on se ferait un peu iech. Le méchant de shonen, il est toujours ultra-fort. Tellement puissant qu’on pourrait le croire imbattable. Même le sensei du héros peut se casser les dents en essayant de l’affronter. Mais, heureusement, à force d’entraînement et avec l’aide de ses potes, le héros trouve toujours un moyen de le terrasser (et ce même s’il faut plusieurs générations pour ça, comme quand Jotaro a enfin trouvé le moyen de se débarrasser de cette enflure de Dio Brando dans Jojo’s Bizarre Adventure.)

Le rival/méchant qui devient un sidekick

Le rival peut parfois être le sidekick du héros (comme Kirua), ou le devenir une fois que le héros l’a surpassé, comme Végéta, ancien méchant, qui est devenu pote avec Son Goku. Parfois, un personnage secondaire peut aussi devenir pote avec son ancien adversaire, comme lorsque Gaara est venu prêter main forte à Rock Lee dans Naruto. Tout est possible en fait, mais ce schéma de haine qui se transforme en amitié se retrouve quand même pas mal dans les shonen.

Le père

La plupart du temps, les pères brillent par leur absence dans les shonen. Comme on l’a dit, le héros du shonen est souvent orphelin, soit parce que ses parents sont morts, soit parce que son père l’a lâchement abandonné (n’est-ce pas Jin Freecss ?) Parfois, ça ne change rien à l’histoire, mais régulièrement, ça a un impact sur le héros qui veut, d’une manière ou une autre, ressembler à son père, voire le vaincre dans le cas de Baki Hanma dans le manga Baki.

Le personnage féminin

Les auteurs de shonen ne font pas trop la part belle aux personnages féminins. Même si certaines sont de puissantes alliées, de redoutables ennemies, ou de bonnes sensei (comme Izumi de Full Metal Alchemist), elles sont quand même toujours reléguées au second plan. Le héros peut parfois être amoureux d’une fille, mais comme on est dans des histoires pour les garçons (assumons le cliché), on ne s’attarde jamais là-dessus. Si les deux se mettent en couple, ça sera uniquement pour faire des gosses et laisser la place à une nouvelle génération de guerriers. Heureusement, dans les shonen plus récents, les femmes ne sont plus forcément des love interest ou des jeunes demoiselles en danger à sauver. La preuve avec Ochaco dans My Hero Academia est hyper badass et n’a besoin d’aucun homme dans sa vie.

Des combats

J’allais presque oublier un des points les plus importants : dans les shonen nekketsu, y’a de la fight. On se castagne et on prouve sa valeur au combat – ou sur le terrain dans les shonen de sport type Olive et Tom ou Prince du tennis – face à des adversaires tous plus coriaces les uns que les autres. Chacun a ses forces et ses faiblesses, ses spécificités au combat, et son type de mouvements, ce qui rend tous les affrontements originaux et stylés. On en veut toujours plus.

Les tournois

Que ce soit des tournois de baston ou de sport (ou la variante « examen de sélection » avec une série d’épreuves à franchir, comme pour devenir Hunter ou Chûnin), les compétitions sont une des traditions du shonen nekketsu. C’est toujours une bonne occasion de voir qui sait faire quoi, qui a la rage, et, surtout, qui défonce qui. Impossible de parler de tous les tournois ici, mais si je devais évoquer le plus emblématique d’entre tous, ce serait celui de la saga Dragon Ball avec son célèbre tatami en dalles blanches. Une légende.

Voilà, maintenant vous connaissez les éléments essentiels du shonen nekketsu, mais si vous voulez vraiment tout savoir sur ce genre littéraire parmi les plus vendus dans le monde, je ne peux que vous conseiller de lire Manga Story – Le manga shonen du Chef Otaku.