Le monde se divise en 2 catégories, les parents et les non-parents. Au sein de la première catégorie, on retrouve, une sous-espèce qui prolifère aujourd’hui, comme si ses membres se reproduisaient : les jeunes parents. Leur seul objectif semble être de nous briser les grelots, à nous autres, les non-parents. Voici les raisons pour lesquelles on ne peut pas s’empêcher de les trouver relous (parfois). (Attention, top avec des vrais morceaux de mauvaise foi à l’intérieur)

Les jeunes parents sont légèrement à fleur de peau

Prenant la moindre question, la moindre réflexion ou le moindre regard sur leur moutard pour une critique assassine. Et pour parer à chacun de vos vils affronts, les jeunes parents ont une botte secrète : le fameux « Ouais, bah on verra quand tu en auras un », érigée en loi absolue. Réponse imparable, mise à toutes les sauces qui constitue la pierre angulaire de leur défense. A croire que cette parade est enseignée par les pédiatres lors des premières échographies.

Les jeunes parents sont assez peu festifs

Le coefficient de festivité du jeune parent est très nettement inférieur au niveau de la mer. Un jeune parent en soirée est aussi drôle et déchaîné qu’un curée dépressif. Qui viendrait d’enterrer sa mère. De ses propres mains. Après qu’elle ait été assassinée sous ses yeux. Ce qui aboutit au fait que ton meilleur pote n’assiste pas à tes 30 ans parce que « tu comprends Catherine est crevée en ce moment avec le petit, du coup on va passer la semaine chez ses parents, dans le Poitou, pour se ressourcer un peu… ».

Les jeunes parents ont l'impression qu'élever un enfant constitue un exploit

Croyant dur comme fer qu’élever leur marmot est la chose la plus difficile qui soit sur terre, alors que l’ensemble des espèces de la planète élèvent des gosses depuis la nuit des temps. Même les chèvres, et on les entend moins. Finir un marathon, ou gravir le Mont Blanc, ça c’est un exploit. Élever un loupiot, c’est juste normal, et si les jeunes parents galèrent autant qu’ils le prétendent on leur saurait gré de le faire en silence. Histoire de ne pas en dégoûter les autres.

Les jeunes parents ne parlent QUE de ÇA

Les jeunes parents n’ont aucun avis sur le dernier Tarantino, sur le dernier bouquin de Michel Houellebecq, ni sur quoi que ce soit d’autre, pour la simple et bonne raison que « tu comprends avec le petit, on n’a plus le temps de rien faire, c’est l’enfer en ce moment, tu verras quand ça t’arrivera » : pernicieuse stratégie pour 1) discuter de leur sujet favori entre tous, LEUR MOUFLET et 2) pour pouvoir se plaindre à grande eau sur leur délicat quotidien.

Les jeunes parents passent leur temps à disserter au sujet de toutes leurs philosophies éducatives parfois bien chiantes

Toutes les tendances plus ou moins douteuses, qui seront dédites dans 10 ans, puis réaffirmées dans 20, sur lesquelles leur pédiatre s’étend depuis des mois. La nécessité d’allaiter (ou non) le gosse, de le faire dormir sur le ventre (ou sur le dos), de stériliser (ou non) ses biberons, de ne pas l’exposer au moindre écran avant ses 3 ans (ou au contraire de l’y familiariser progressivement)… Sans parler des couches recyclables, des totottes, des nin-nins. AU SE-COURS !

Les jeunes parents s'émerveillent de tout... ce qui concerne leur progéniture

Ce qui peut les faire prononcer des phrases telles que « Oh regarde le beau caca bien moulé qu’il nous a fait » avec le plus grand naturel et, pire, avec la plus grande fierté. Jeunes parents, with all due respect, quand on en est à être fier d’un colombin, quels qu’en soient l’origine, ou le créateur, il est plus que temps de se poser quelques petites questions, vous ne croyez pas ?

Les jeunes parents se sentent obligés de parler à leur gosse comme des cons

Utilisant une flopée de mots enfantins, suremployant le redoublement expressif ou la suffixation pour accoucher de phrases alambiquées, telles que « Alors la fifille à son Papounet, elle va faire dodo avec son doudou dans sa chambrounette ? ». Attention, ça ne devrait pas faire du bien au complexe d’œdipe du marmot, ni à sa crise d’adolescence.

Les jeunes parents se rassemblent en meutes

Les jeunes parents ne peuvent pas envisager de passer du temps avec des non-parents, car leur vision de la vie est trop radicalement opposée. Ce qui vous rend donc incompatibles pour sortir ensemble comme par le passé. Ajouté à cela que vous n’avez aucune envie de les accompagner pour une promenade de 30 minutes chrono, dans le parc glauque de leur quartier, où les gosses s’éclatent comme des petits fous (au milieu des seringues usagées et des crottes de chien); et qu’eux n’ont aucune envie de vous suivre dans ce rade (crasseux à souhait) où vous allez dépenser votre jeunesse en même temps que votre maigre solde.

Les jeunes parents sont parfois un peu autoritaires

Etant donné que leur progéniture régit leur existence, les jeunes parents considèrent tout à fait normal qu’elle régisse également la vôtre, imposant à la face du monde toutes sortes de diktats souvent discutables. Ainsi vous serez priés de ne pas tirer la chasse d’eau lorsque Junior fait dodo (alors même qu’aucune chasse d’eau n’a jamais réveillé le moindre mioche. NEVER, EVER.) ou de cesser de respirer à partir de 19H30, heure à laquelle le petit, et ses parents, commencent leur nuit. On ne sait jamais.

Les jeunes parents ne sont pas avares en détail concernant leur jeune parentalité

Comme si une sorte de barrière avait sauté en eux depuis qu’un bambin s’était extrait des entrailles de sa maman (déchirant au passage tout ce qu’il est possible de déchirer) devant le caméscope émerveillé de son papa. Il devient ainsi normal pour eux d’inonder les réseaux sociaux de toutes sortes de statuts à la limite de l’impudeur. Vous voulez voir une photo du popo de leur picthoun ? Savoir combien de lait maman est capable de tirer, ou tout connaitre de l’anatomie du petit biquet ? C’est par ici

Allez, sans rancunes, on sait bien qu’on ne fera pas mieux de toute façon…!