Singapour figure régulièrement en tête des classements des villes les plus sûres, les plus accueillantes, les plus sympas à visiter, les plus développées et les plus nianiania. Mais c’est aussi une ville où la loi est parfois assez étrange, certaines pratiques interdites relevant sinon de l’absurde du moins du bizarre, et les sanctions associées n’étant pas trop de l’ordre de l’anecdotique. Genre mâche pas de chewing gum à Singapour pour de vrai mon pote.

Souffler sa fumée de cigarette vers quelqu'un

Ce geste très cinématographique est passible de 500 euros d’amende. Ce qui est quand même pas mal, dans la mesure où, avec le vent, on peut aussi se retrouver à le faire sans en avoir l’intention. Preuve, une nouvelle fois, que le mieux du mieux est de ne pas fumer.

Jeter quoi que ce soit par terre

L’amende minimale est de 500 euros assortie bien souvent de travaux d’intérêt général. Evidemment, cela concerne aussi les clopes, mais aussi les glaires, puisque cracher par terre expose au même genre de sanctions. Bref, poubelle doit probablement se dire « sauveur » en mandarin de Singapour.

Traverser hors des clous

6200 amendes ont été distribuées en 6 mois à des piétons qui ne respectaient pas cette règle. Pareil : traverser au vert, c’est se prendre une amende d’une dizaine d’euros qui peut grimper si on refuse de la payer. Une exception est faite si le passage piéton le plus proche se situe à plus de 50 mètres.

Sortir de toilettes publiques sans avoir tiré la chasse d'eau

100 balles quand même pour cette petite incivilité, y compris s’il s’agit d’un oubli. On plaint un peu les flics tenus d’aller checker ce que l’utilisateur des toilettes vient de faire avec ses déjections.

Transporter des documents pornographiques

On ne parle pas de se masturber en public, hein, mais juste d’avoir un exemplaire de revue érotique sur soi. Si on se fait choper avec, ça peut bastonner assez sévèrement. De quoi stimuler l’imagination.

Faire quoi que ce soit avec le Durian dans un espace public

C’est-à-dire en manger, en boire ou en transporter dans la rue, dans le métro ou dans le bus. Et la raison est simple : le Durian ça pue sa mère, et personne n’a envie de se taper un trajet bondé dans l’enfer des odeurs méphitiques ; ça se tient, mais 500 balles, ça fait cher pour une indisposition olfactive.

Crédits photo (Domaine Public) : Hoola Van Nooten (fl 1863-1885),

Mâcher un chewing gum

Et même en avoir un sur soi. Et c’est drastique, parce que certaines amendes peuvent atteindre 5000 balles. La raison de cette interdiction est que, dans les années 80, des vandales se servaient de chewing gum pour bloquer des serrures ou des boîtes aux lettres : résultat, en 92, le gouvernement a voté l’interdiction de mâcher ou même d’importer du chewing gum, importer signifiant en avoir n’en serait-ce qu’un dans sa poche, entendons nous.

Utiliser un briquet en forme de gun

Parce que briquet ou pas, ça reste un truc qui ressemble à un flingue. Et qu’un flingue, c’est dangereux. Ou ça peut faire peur. Ou on peut s’en servir pour braquer une banque en faisant croire que c’est pas un briquet mais un vrai flingue. Et puis sans doute aussi parce que c’est super ringard.

Transporter des billets de Monopoly

Ou de tout autre jeu de société. Toute forme de faux billet est très sévèrement réprimée, et ça va donc jusqu’aux billets de Monopoly qui risqueraient d’être pris par des Singapouriens un peu nunuches pour des billets étrangers. De toute façon, quand tu pars à Singapour, c’est rarement pour te faire des parties de Monopoly endiablées dans ta chambre, hein.

Faire l'amour en public

Ce qui est moins choquant, bien sûr, que le reste, dans la mesure où ce type d’interdiction est classique, y compris en France. Mais le problème, c’est que le châtiment peut aussi être de se faire torgnoler à coups de bâtons, ce qui est pas super démocratique démocratique comme traitement.

Mieux vaut donc se tenir à carreau.

Source : Etudiant en Asie