La route des Yungas, el Camino de la Muerte, la route de la mort. Plusieurs noms, une seule route. Dangereuse. Très dangereuse. L’une des plus dangereuses du monde, même. Alors oui, c’est très beau, mais avant de t’y rendre, il y a plusieurs choses que tu dois savoir. On espère que ça te fera réfléchir, et que tu emprunteras peut-être un autre sentier pour profiter de la beauté des paysages boliviens.

Il y a des dangers mortels partout

Un sentier parfois large de seulement 3m, aucun garde-corps, des pentes abruptes, des virages au couteau, des cascades d’eau coupant la route, un sol boueux et glissant, des ponts étroits au-dessus de ravins pouvant aller jusqu’à 400 mètres de profondeur, des vides à 1000 mètres d’altitudes, du brouillard…C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que le sentier des Yungas est surnommé « route de la mort ». Un petit lieu très agréable, pour une petite balade digestive, hein ?

Elle a été construite par des prisonniers Paraguayens

Cette route est donc affreuse par essence. Dès sa construction, elle devait marquer nos esprits de la pire des façons. Les premiers kilomètres, construits il y a 80 ans, ont été creusés à même les falaises par des Paraguayens capturés, lors de la guerre entre leur pays et la Bolivie, de 1932 à 1935. Oui, c’est de l’esclavage. Et oui, c’est censé ne plus exister depuis 1851 en Bolivie. Malheureusement, on en trouve toujours, et de différentes formes, dans le pays, notamment dans les exploitations du Pando ou de l’Amazonie reculée.

Elle possède le plus long tronçon de route en descente au monde

La route part de La Paz, plus haute capitale du monde à 3 660 mètres d’altitude. Elle grimpe ensuite encore jusqu’au col de La Cumbre, a 4 650 mètres. Ensuite, descente abrupte et continue jusqu’à Coroico, à 1200 mètres seulement. Oui, oui, 3 600 mètres de dénivelé. Ça me donne le vertige, rien que de l’écrire.

Crédits photo (CC BY 2.5) : OpenStreetMap contributors

Le pire accident du pays a eu lieu sur cette route

Le 24 juillet 1983. Un bus se renverse et cause la mort d’une centaine de personnes. Scénario presque identique en 2002. Un autocar est précipité dans un ravin après une marche-arrière. 44 personnes perdent la vie, cette fois.

Tous les ans, des centaines de personnes ne reviennent pas

On enregistre en 200 et 300 morts chaque année, sur cette seule route. Environ un accident mortel toutes les deux semaines. Des drames en bus, comme évoqués juste au-dessus, mais aussi divers accidents de la route, des randonneurs, ou encore, des cyclistes. En réalité, les décès ne concernent que pas les touristes : la majorité des morts sont des Boliviens, en voiture.

Les randonneurs sont parfois témoins de scènes d'horreur

Sur Tripadvisor, plusieurs commentaires relatent des faits juste terribles. Certains sont témoins du décès d’autres randonneurs ou cyclotouristes. Ça glace le sang. D’ailleurs, la route est jonchée de petites croix en bois, ou en mécanisme de vélo, en souvenir de tous ces accidents mortels.

Le sens de la route est inversé

Alors que normalement, les voitures roulent à gauche, un arrêté spécial impose l’inverse sur la route de la mort. Objectif : que les véhicules qui montent soient côté falaise, et donc, prioritaires. Les automobilistes en descente, qui ont, eux, le vide sur leur droite, redouble de prudence. Il faut dire que, en conduisant de ce côté, ils se retrouvent avec le volant côté précipice. Et ça fait bien flipper. Même règle pour les cyclistes. FAITES ATTENTION À VOUS.

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Il n'a pas souffert, promis

Les descentes en vélo sont traitres

Les premiers kilomètres des parcours à vélo (pour lesquels les gens paient !!!) sont goudronnés. Manière de mettre les touristes en confiance. Mais rapidement : fin du goudron. De la terre, mille pièges, et un vide impressionnant à quelques centimètres. En même temps, quand on te donne un équipement de moto pour faire du vélo… C’est qu’il y a une couille quelque part.

La route rend malade

En plus du mal des Montagnes (la puna), les touristes qui l’ont emprunté parlent également d’une sensation proche du « mal de mer », tant la route est sinueuse et graveleuse. Ajouté à ça l’altitude et la peur de basculer à chaque instant. Ça ne donne vraiment pas envie.

Le climat varie, de manière difficilement supportable

En sillonnant cette route, vous passerez des sommets enneigés des Andes, où il fait très froid, à l’épaisse jungle tropicale, très humide. Pour faire simple : vous passerez du gel à l’étouffement, assez rapidement. Vu que visiblement ce n’était pas suffisant, la route est exposée à une saison des pluies. À ce moment-là de l’année, les surfaces sont encore plus glissantes qu’elles ne le sont déjà, habituellement. Voilà, voilà.

Heureusement, une nouvelle route, moins dangereuse, a été créée pour éviter el Camino de la Muerte.Elle permet de contourner cette dernière, par plusieurs ponts et tunnels (ce qui explique pourquoi sa construction est si récente). Malgré tout, de nombreux touristes bravent les dangers chaque année pour profiter des paysages et de l’adrénaline qu’offre ce sentier. Certains riverains n’ont pas d’autre choix, la nouvelle voie ne desservant pas tous les villages.

Si tu prévois un tour du monde et beaucoup de randos, tu devrais également te renseigner sur les choses horribles à savoir sur l’ascension de l’Everest, avant de partir.