Mais non, faut pas croire tout ce qu’on raconte, la Chine est un pays (presque) comme les autres… à 2 ou 3 petits détails près. Des petites choses, qui vont un poil te secouer en arrivant, mais auxquelles tu te feras (sans doute) si tu restes suffisamment longtemps. Genre une dizaine d’années. Grand max ! Allez, t’inquiète pas, tu nous connais, faut toujours qu’on en rajoute, tu vas voir, en vrai c’est pas méchant.

La langue est clairement imbitable

En soi le chinois est une langue très simple (il parait), notamment au niveau de la grammaire, et de la conjugaison. Le gros souci, c’est qu’il y en a 2, des soucis : primo, les sinogrammes, qui font que tu ne piperas RIEN de chez RIEN, et deuxio, l’accentuation des mots, qui fait que même si tu fais l’effort d’apprendre quelques expressions, tu seras difficilement compris par les locaux. Pas si grave, ça t’impactera juste pour trouver à manger, pour dormir, pour te déplacer… 3 fois rien quoi. Et puis au pire, tu peux toujours parler anglais… Non ?

L’anglais est « relativement peu répandu »

#GrosEuphemisme. Le Chinois moyen ne parle pas anglais, et grosso modo il s’en tape royalement, puisqu’il parle la langue la plus parlée au monde (le mandarin) et qu’il n’a pas l’intention (ni parfois la possibilité) de voyager hors de son pays. Difficile de lui jeter la pierre. Et les professionnels du tourisme ? La plupart du temps, ils s’en carrent aussi parce qu’en Chine, l’immense majorité des touristes est chinoise. Du coup c’est pas la peine de pester en mode « Non mais tu te rends compte, y’a 5 millions d’habitants dans cette ville, et personne ne parle un mot d’anglais à l’office du tourisme… » : fallait aller en Thaïlande mon pote.

Le pinyin c’est pas cadeau non plus

Le pinyin, c’est un système de romanisation du chinois : en gros la transcription du mandarin dans notre alphabet. Là tu te dis : « Ah bah nickel, en traduisant les sinogrammes en pinyin, y’a moyen que je m’en sorte ! ». Sauf que c’est pas si simple. Déjà parce que presque aucune des lettres ne se prononcent comme en français : du coup t’as l’impression de devoir réapprendre l’alphabet. Ensuite parce que ça ne résout pas l’énorme problème des accents toniques dont on a parlé dans le point 1 ; essaie de suivre un peu, merde !

Les chiottes médiévales un peu partout

Comme dirait Forest Gump, les chiottes en Chine, c’est un peu comme une boite de chocolat, on sait jamais sur quoi on va tomber… On sait pas s’il y aura une cuvette ou non, on sait pas si on devra déféquer côte à côte dans des trous (ou une rigole) sans cloisons de séparation ou dans une cabine privative, on sait pas si y’aura une chasse d’eau ou juste un seau plein d’eau… Par contre, on sait une chose : il n’y aura pas de papier. C’est rassurant d’avoir des certitudes.

Les molards de l’espace

Non, la réputation du Chinois qui envoie un énorme raclement de gorge/nasal dégueulassissime puis un gros molard de sa race non moins dégueulassissime n’est pas usurpée. Comme dirait l’autre, c’est excessivement énervant cette manie qu’ils ont de cracher comme des lamas. Dans la rue, dans le bus/train à même le sol, peu importe où, quand il faut que ça sorte, ça sort. Et tout le monde autour est au courant. Bon, a priori, la jeune génération se rend bien compte que c’est dégueulassissime et ne reprend pas le flambeau. Big up à eux.

Les regards dans la rue

Être un « laowai » en Chine c’est parfois un peu comme être un félin à Thoiry : épié en permanence, pris en photo, filmé, montré du doigt… Les locaux commenteront ouvertement tes faits et gestes entre eux, sans chercher à s’en cacher. Evidemment pour eux ça n’a rien de grossier et leur but n’est pas de te faire sortir de tes gonds. N’empêche, après une nuit un peu courte, ou une mauvaise journée, tu devras parfois lutter pour faire taire la bête, le fameux félin de Thoiry, qui rugira en toi et souhaitera sauter à la gorge de ce gentil monsieur qui se moque de ta façon de tenir tes baguettes.

La bouffe chinoise n’a RIEN à voir avec celle qu’on mange en Europe

« La bouffe ça me fait pas peur, je connais, j’ai un resto chinois à côté de chez moi, et en plus J’ADORE les nems… ». Ah bah dans ce cas tout va bien ! Mais permets-nous quand même de te préciser deux petites choses : 1) la bouffe en Chine n’a RIEN à voir avec la bouffe des restos chinois européens. En Chine, la moindre bouchée du moindre plat te causera immanquablement une brûlure au deuxième degré tellement TOUT est TRES épicé. 2) les nems, c’est pas chinois, ça n’a jamais été chinois, et ça ne le sera jamais (big up au Vietnam). Donc même si la gastronomie chinoise est riche et extrêmement variée, prépare toi à un choc, et apprends à commander non épicé (« Bù là »).

Les moyens de paiement

Comme pour la langue, tu comprendras vite que la Chine ne va pas te tendre la main au moment de s’acquitter de la douloureuse. Ici, c’est paiement mobile partout, via Alipay ou Wechat Pay… qui ne fonctionnent que si tu as un compte chinois… hors de propos pour un séjour touristique. Ta CB, tu peux donc la tailler en pointe et la garder bien au chaud dans 90% des cas. Ne reste donc que l’option CASH. Prends le temps de te renseigner sur les CB sans frais à l’étranger (attention à ne pas choisir trop vite) parce qu’à coup de 3% par retrait, ça va vite te faire drôle.

La « bière » est un poil light

Allez, des fois, en fin de journée, on n’est pas contre une petite bouteille de nectar houblonné, comme ça, histoire de. Et de ce côté-là, pas de souci, la Chine a plusieurs marques à offrir, toutes à des prix relativement dérisoires. Le hic c’est que la plupart desdites « bières », et là tu vas comprendre nos guillemets, se situent aux alentours de 2,5° d’alcool. QUOI ??? Attends j’ai passé la journée à ne rien piper à ce qu’on me disait, à éviter les crachats, à me faire filmer et prendre en photo sans qu’on me demande mon avis, et à la fin j’ai même pas droit à une binouse digne de ce nom ? Bah non mon vieux. Mais si t’es motivé, il te reste toujours le baijiu pour noyer ton chagrin.

Ta rétine risque fort d’être fracturée

Eh ouais, la Chine c’est juste superbe. Entre les merveilles naturelles (Gorges du saut du tigre, Mont Emei, « forêt d’Avatar » à Zhangjiajie…) et la richesse historique et patrimoniale des vieilles villes (Beijing, Xi’an) comme des plus modernes (Shanghai) tes globes oculaires vont être salement malmenés. On peut clairement parler d’un des plus beaux pays du monde. Discretos, on termine là-dessus, juste au cas où tu hésiterais à cause des 9 points précédents…

La Chine c’est Mars, ça ne ressemble à RIEN d’autre, il faut à tout prix y foncer !