Il y a des moments où tout le monde triche et où ce n’est pas si grave puisque personne n’en pâtit vraiment. Et puis, il y a des moments où tricher, c’est mal, et surtout beaucoup plus contrôlé. Comme dans les compétitions sportives ou les jeux télévisés. Pourtant, malgré les contrôles, certains tricheurs particulièrement audacieux ont tenté leur chance. Et, il faut l’avouer, ils l’ont fait avec panache.

Hans Niemann, le joueur d'échecs soupçonné d'avoir utilisé des perles anales pour battre un champion

Lors de la Sinquefield Cup, un grand tournoi d’échecs qui a lieu chaque année dans le Missouri, le numéro 1 mondial Magnus Carlsen a été battu par Hans Niemann, un joueur bien moins classé que lui. Selon les experts, Niemann n’aurait jamais pu battre Carlsen en conditions normales. Le numéro 1 mondial a d’ailleurs abandonné le tournoi en postant un message énigmatique, une façon d’accuser son adversaire de triche. Mais le truc, c’est que personne ne sait comment Niemann aurait pu tricher. Certains pensent qu’il aurait utilisé un sextoy vibrant, inséré dans l’anus, et qu’un complice envoyait des vibrations pour indiquer les mouvements à effectuer, lesquels auraient été calculés par une intelligence artificielle. D’autres pensent plutôt à un système de semelle vibrante, mais il faut avouer que le plug vibrant dans le cul c’est un peu plus marrant.

Charles Ingram, qui a failli berner tout le monde à Qui veut gagner des millions

En 2001, Charles Ingram a participé à Who Wants to Be a Millionaire?, la version anglaise de notre bon vieux Qui veut gagner des millions ? Et il a gagné. Un million de livres sterling. Pas mal. Sauf qu’il avait triché. Ingram avait deux complices dans le public : sa femme, et un universitaire. Quand Charles réfléchissait à voix haute et énumérait les réponses, ses complices toussaient au moment où la bonne réponse était prononcée. Le candidat n’avait plus alors qu’à valider cette bonne réponse. Une triche relativement bien pensée. Oui, relativement, parce que la production a eu des doutes, a analysé la vidéo et a remarqué le petit manège de Charles et ses complices. Résultat, le gars a été reconnu coupable d’escroquerie ; il a dû restituer ses gains, a pris 18 mois de prison avec sursis, ainsi qu’une amende de 30000 livres. Il n’a pas fini millionnaire, mais c’était audacieux.

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Le mystérieux joueur de poker qui a installé une caméra chez un pro pour espionner son jeu

Cette anecdote a été racontée par Sam Simon, co-créateur des Simpsons : il affirme qu’un célèbre joueur professionnel de poker (dont il n’a pas révélé le nom) a perdu plus de 4 millions de dollars à cause d’un tricheur. Le mec n’arrêtait pas de perdre ses parties alors qu’il jouait en ligne quand il s’est rendu compte qu’une webcam avait été installée chez lui, dans son plafond, orientée vers son ordinateur. Quelqu’un était entré par effraction dans sa maison pour mettre cette tricherie au point. C’est très fort, mais aussi très flippant.

Boris Onishchenko et son épée qui marquait des points toute seule aux Jeux Olympiques

En 1976, l’athlète ukrainien Boris Onishchenko participait aux J.O. pour la 3eme fois et avait déjà un bon palmarès en pentathlon moderne, une épreuve comportant 5 disciplines, parmi lesquelles l’escrime. Bref, le mec était reconnu et respecté. Pourtant, lors de l’épreuve d’escrime par équipe, et alors qu’il était considéré comme le favori, Onishchenko a triché. À l’aide d’une épée trafiquée, le sportif pouvait appuyer sur un bouton pour envoyer un signal annonçant qu’il avait touché son adversaire (alors que non). On a vite flairé le truc, donc on lui a confisqué son épée pour l’analyser, et la tricherie a été démasquée. Fin des J.O. pour Onishchenko, désormais banni à vie.

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Les faux handicapés mentaux de l'équipe paralympique de basket espagnole

Aux J.O. de Sydney en 2000, l’équipe paralympique de basket (réservée aux déficients mentaux) s’est imposée en finale de la compétition. Le problème ? Sur les 12 joueurs que comptaient l’équipe, 10 n’étaient pas déficients mentaux. Ils avaient menti sur leur QI, qui n’avait pas été vérifié par les organisateurs, et ont pu concourir sans problème. C’est l’un des joueurs, un journaliste infiltré dans l’équipe depuis 2 ans, qui a finalement rendu sa médaille et dénoncé la tricherie collective. Le journaliste a aussi révélé publiquement que d’autres athlètes paralympiques espagnols, dont au moins 2 nageurs et un joueur de tennis de table avaient utilisé la même technique. La triche, c’est jamais beau, mais celle-là était vraiment moche.

Fred Lorz, le marathonien qui avait prix le taxi

Lors du Marathon des J.O. de 1904 à Saint-Louis, le marathonien Frederick Lorz se tenait sur la ligne de départ face à quelques professionnels, mais aussi beaucoup d’amateurs. Il faut dire que l’édition était très peu suivie parce qu’au même moment, au même endroit, se tenait l’Exposition Universelle. Bref, l’organisation était pourrie et la course peu surveillée, donc lorsque Lorz s’est arrêté au bout de 15 kilomètres à cause de crampes, il en a profité pour monter dans la voiture d’un spectateur qui l’a avancé jusqu’à 10 kilomètres de l’arrivée, lui donnant ainsi une victoire facile. Mais c’était sans compter sur certains spectateurs qui avaient vu Lorz descendre de voiture et qui l’ont dénoncé aux organisateurs. Alors qu’il allait recevoir son trophée, le coureur a été disqualifié puis banni à vie des compétitions. Mais, après des excuses publiques, Lorz a finalement pu courir à nouveau en compète et gagner le Marathon de Boston un an plus tard. Sans bagnole, cette fois-ci.

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Rosie Ruiz, la marathonienne qui a pris le métro

Après Fred Lorz et sa bagnole, Rosie Ruiz a triché en prenant le métro. Ça s’est passé en 1979 au Marathon de New-York. À bout de forces au bout de 30 minutes de course, Rosie Ruiz a décidé d’emprunter le métro qui l’a avancée vers la ligne d’arrivée. Peu avant la fin de la course, elle a rejoint le peloton pour finir 11eme et se qualifier pour le Marathon de Boston.

Lors de cette deuxième course, en 1980, Rosie a tenté une tactique encore plus abusée : elle s’est planquée dans la foule à 700m de la ligne d’arrivée et, lorsque les coureurs sont arrivés, elle s’est aspergée d’eau – pour simuler la sueur – avant de se mettre à galoper. Ce qui est con, c’est qu’elle s’est lancée trop tôt, s’est retrouvée devant les autres participantes, et a battu un record féminin pour cette course. On l’a très vite démasquée et disqualifiée. Honteuse, Rosie a changé de nom et est partie s’installer en Floride. On la comprend.

Spyrídon Belókas et son marathon en calèche

Allez, encore un marathonien, et encore une technique de triche différente. Cette fois-ci, c’est Spyrídon Belókas, qui, au premier marathon des J.O. de 1896 à Athènes, a fait une partie du parcours en charrette avant de finir troisième de la course. Malheureusement pour lui – et heureusement pour le sport – il sera démasqué et disqualifié. N’empêche, il faut saluer l’audace du type. En charrette, quoi.

Roberto Madrazo, un autre amateur de raccourcis

Roberto Madrazo, un homme politique mexicain qui avait été largement battu à la présidentielle de 2006, a tenté de se refaire une bonne réputation un an plus tard au Marathon de Berlin en s’offrant la première place de la catégorie des « plus de 55 ans » avec un temps record. Seulement, le gars avait pris un raccourci. Il s’est fait choper très vite puisqu’il avait sauté 2 points de contrôle et n’avait mis que 21 minutes pour rallier 2 points séparés de plus de 14 kilomètres de distance, ce qui est humainement impossible. Quitte à tricher, autant le faire bien.

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Si jamais vous voulez vous y mettre, voilà de quoi vous dissuader : des tricheurs qui ont tout perdu.