Quand on est un féru de voyages, on aime de frotter à la cuisine locale et c’est bien normal, je dirai même que c’est la moindre des choses. Et pourtant si un paquet de spécialités culinaires de tous les pays du monde sont parvenues jusqu’à chez nous, il en existe encore des beaucoup moins connues (qui viennent le plus souvent de pays où l’on a moins l’habitude de voyager). Alors rendons leur justice.

Le kama (Estonie)

L’Estonie et la cuisine c’est pas toujours le comble du fun. Des patates et des betteraves, des betteraves et des patates… Comme on ne peut rien faire pousser sur cette terre hostile, les spécialités culinaires se sont pas les plus joyeuses. MAIS, parmi ces ersatz de salades piémontaise, ces bortsch (qu’on doit aux Russes) et ces saucisse au fromage (qu’on doit à… personne), on trouve un truc vraiment bon et vraiment local : le kama. Attention, ce n’est pas un plat en soi mais plutôt un ingrédient incontournable pour de nombreuses recettes ou pour un bon goûter. Sorte de farine de céréales cuites séchées et moulues, on peut la mélanger avec du yaourt ou du fromage blanc et éventuellement du sucre. Et c’est vachement bon. Promis, j’ai testé.

La pljeskavica (Serbie)

En Serbie, on aime les trucs gras. Pour notre plus grand bonheur. Il sera donc difficile de ne pas tester la pljeskavica, plat traditionnel et fierté nationale. Une simple bouchée de ce met peut guérir des plus grands maux. Cette sorte de hamburger est en fait un mélange d’agneau, de porc et de bœuf (pour les repas végans, on repassera) grillés avec des oignons et servi dans un pain (le somun). Et si on est un vrai de vrai, on rajoute un peu de kajmak sur cet amas de viande (en revanche après on ira pas au paradis) : ce produit laitier local obtenu par fermentation de matières grasses se marie à merveille avec la viande. Et puis tant qu’on y est, on peut finir sur des petits orasnice (gâteaux aux noix du plaisir et de la damnation). En revanche il faudra conclure sur un shot de rakija (on n’en trouve pas de la vraie en France, laissez tomber).

Le sisig (Philippines)

La cuisine philippine est encore bien rare dans nos restaurations exotiques. On en trouve à ce jour une seule adresse à Marseille (le Palawan) mais on ne désespère pas. Le sisig est une spécialité qui demande un peu de courage : museau, bajoue, oreille, foie et langue de porc s’y mêlent dans la joie et la bonne humeur. Si c’est un peu trop conceptuel pour vos chastes papilles, vous pourrez vous rabattre sur le leccion, un simple cochon cuit à la broche, moins aventureux pour le palais. Globalement il faut savoir que la cuisine philippine est plus aigre et amère. Source

La soupe Grießnockerl-Frittaten-Leberknödel (Autriche)

Un joli petit nom pour un joli petit plat. Enfin on parle plutôt d’une entrée. Cette soupe aux boulettes de semoule avec des lamelles de crêpes salées ou des knödel à base de foie n’est certes pas très légère mais la cuisine autrichienne n’est pas connue pour sa valeur diététique et c’est tant mieux.

Le Braai (Namibie)

Assez proche de la cuisine d’Afrique du Sud, la Namibie offre toutefois quelques plats typiques qu’on ne croise pas souvent par chez nous. Le Braai en fait partie, une viande de bœuf grillée au manioc et aux légumes. D’ailleurs la cuisine namibienne est particulièrement carnée. On y trouve aussi le Biltong qui est une viande marinée dans du sel, du sucre, du coriandre et du vinaigre puis séchée (généralement on en fait avec de la viande d’oryx, de koudou ou d’éland, des bovidés qu’on trouve dans la région). Source

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Le bife de picanha (Uruguay)

Le truc chouette avec l’Uruguay, c’est que le pays a interdit l’abattage massif des animaux. Les élevages se font donc en pâturage, sans OGM ni antibiotiques. Bref l’Uruguay c’est un peu le paradis. Alors forcément la viande qu’on y mange est meilleure puisque élevée dans de meilleures conditions. Le bife de picanha est ainsi un plat carné assez proche de l’aiguillette de rumsteak, en plus mieux. Si vous êtes à Paris et que vous souhaitez vous mettre ça sous la dent, vous pouvez faire un tour au Comptoir Montevideo dans le 1er.

Les aubergines Badrijani (Géorgie)

La Géorgie a beau être un petit pays, on y mange bien et beaucoup. Jouxtant la Russie, l’Arménie, la Turquie et l’Azerbaïdjan, les spécialités culinaires du pays se trouvent au croisement de toutes ces cultures. Entre un khachapuri (sorte de pâte garnie de fromage et d’œuf) et un khinkali (ravioli fourré à la viande ou aux légumes), vous pouvez aussi tester les aubergines Badrijani. Un plat végétarien (pour une fois) où les aubergines sont fourrées à la pâte de noix épicée et parfois quelques graines de grenade. Perso, je n’ai jamais goûté mais je dis oui. Source.

Un bolón de verde (Equateur)

Au pays du quinoa, on mange principalement des pommes de terre des banane, des racines de yucca, du poisson, du poulet, du riz, du porc et du bœuf. Autant dire qu’il y a de quoi faire. Un des plats les plus connus est donc le bolón de verde, un beignet de banane plantain fourré au fromage (ouais bah après tout pourquoi pas). Si l’expérience ne vous séduit pas, vous pourrez aussi vous orientez vers des formules plus classiques de type ceviche, ou cuy (à prononcer « couille ») un cochon d’Inde rôti. Mouaif.

Le wat (Érythrée)

Ce plat typique d’Érythrée (qu’on trouve aussi en Ethiopie et en Somalie) est un ragoût à base de légumineuses (lentilles, fèves…), de légumes ou de viandes, le tout est assaisonné d’épices et servi sur une crêpe qu’on appelle « injera », elle-même fabriquée à partir de céréales locales (le teff). Et pour goûter la cuisine érythréenne, il existe une bonne adresse à Paris : Massawa, dans le 10ème.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : stu_spivack

Le tchaka (Afghanistan)

Comme pour la plupart des pays du monde, la cuisine afghane se constitue des influences des pays aux alentours, en l’occurrence l’Inde et la Chine. C’est pour cette raison qu’on y trouve beaucoup de riz mais peu de poissons (qui est de toute façon importé du Pakistan). Les plats y sont nombreux et varient en fonction de chaque événement et des saisons (puisqu’il fait ULTRA froid en hiver et MEGA chaud en été). C’est pourquoi on a choisi comme aliment typique le tchaka. C’est un simple yaourt à base de beurre, d’ail et de menthe séchée qui accompagne tous les repas au même titre que le pain.

Source.

Et saviez-vous que selon le classement de la cuisine mondiale, bah la meilleure cuisine du monde, c’est celle du Pérou. C’EST MÊME PAS LA FRANCE. Sinon on a les meilleurs plats grecs et ça, ça mange pas de pain.

Source : Le Parisien, The Daily Meal