On réalise parfois après la sortie d’un film qu’il y a eu plein de secrets de tournage et que la production n’a pas été un long fleuve tranquille. Certains réalisateurs ont été obligés de ruser pour terminer leur film ou faire comprendre aux producteurs qu’il fallait les laisser tranquille. On vous propose de voir certains des réalisateurs les plus badass de l’histoire avec des anecdotes plutôt étonnantes qui dépassent parfois même le cinéma.

James Cameron qui a sauvé le père de Guillermo Del Toro

Alors qu’ils étaient déjà potes depuis quelques temps après s’être rencontrés à une soirée, Guillermo Del Toro a eu la preuve que Cameron était un véritable ami. Le père du réalisateur mexicain s’est en effet fait capturer par un cartel qui lui demandait une rançon d’un million de dollars, mais Del Toro n’avait plus une thune vu qu’il avait tous mis dans son film Mimic. Cameron est alors arrivé et a proposé de payer la rançon et surtout d’engager un bon vieux négociateur en payant les frais, ce qui fait qu’on a libéré le père de Del Toro. Et vous, combien de vos potes ont déjà payé la rançon du kidnapping de votre père à un cartel Mexicain ? Ouais, ça se compte sur les doigts d’une main.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Gage Skidmore

Hayao Miyazaki qui a envoyé un katana à Harvey Weinstein pour lui montrer qu'il ne déconnait pas

De passage aux États-Unis en 1997, Miyazaki devait rencontrer Harvey Weinstein qui devait s’occuper de diffuser son film Princesse Mononoke sur le territoire. Sauf que Weinstein était réputé pour couper des scènes dans tous les sens sans laisser le choix aux réalisateurs, et après leur rencontre il avait laissé comprendre à Miyazaki qu’il fallait retirer des scènes de son film. Le réalisateur ne s’est pas laissé démonter et a fait envoyer par la poste un katana (sabre japonais) au réalisateur avec un seul petit message : « no cuts », qui veut dire pas de coupure, aussi bien avec la lame qu’avec le film. Clairement badass comme message, et très passif-agressif.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : Thomas Schulz

James Cameron (encore lui) qui a failli péter la gueule de Harvey Weinstein

Lors de la cérémonie des Oscars où il a été couronné pour Titanic, James Cameron est tombé sur Harvey Weinstein qui a commencé à lui dire qu’il était vraiment très cool avec les artistes et qu’il pourrait produire son prochain film. Sauf que Cameron était pote avec Del Toro si vous vous souvenez bien, et que Weinstein avait malmené son pote réalisateur avec son montage final quelques années auparavant. Cameron a donc dit à Weinstein qu’il pensait qu’il était néfaste pour les artistes et ils ont bien failli en venir aux mains avant d’être séparés par la sécurité. Quelques années plus tard, Cameron a déclaré qu’il regrettait de ne pas l’avoir frappé avec son oscar quand il en avait eu l’occasion, mais la violence ne résout rien James.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Gage Skidmore

Marcel Carné qui a fait travailler des juifs pendant l'occupation sur le film "Les enfants du Paradis"

Tourné pendant la seconde guerre mondiale et notamment pendant l’occupation ce film de Marcel Carné a eu un tournage parsemé de rebondissements, dont un lourd dépassement de budget. Mais là où Carné a été plutôt courageux c’est quand il a engagé des travailleurs et artisans juifs pour travailler sur son film, ce qui était complètement illégal et clandestin à durant période bien merdique de notre histoire. On a même été obligé de citer ces travailleurs au générique sous couvert de pseudonymes pour les protéger et ça a participé à l’aura que possède encore ce film aujourd’hui.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : JJ Georges

Peter Jackson qui a bien envoyé chier Harvey Weinstein

Alors qu’il devait réaliser la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson s’est vu menacer d’être remplacé par Quentin Tarantino par Harvey Weinstein à cause de son refus de faire un film de deux heures à la place d’une trilogie. Peter Jackson s’est également vu refuser le droit de faire passer le casting à certaines actrices comme Ashley Judd ou Mira Sorvino (toutes deux victimes de harcèlement sexuel par Weinstein rappelons-le). Une chance, le réalisateur de la saga est un homme avec un goût prononcé pour la vengeance, c’est pourquoi il s’est servi du visage d’Harvey Weinstein pour créer l’un des orcs des films et qu’on peut dire qu’il ressemble plutôt bien à l’immonde gueule de connard de son modèle.

Robert Rodriguez qui a testé des médocs pour réaliser son premier film

Robert Rodriguez croyait en lui mais partait de très loin pour réaliser son film : il n’avait aucune thune, pas d’équipe technique ni de matériel. Il a participé à un programme pour tester des médicaments afin de récolter 7000$, soit le budget total du film, et autant vous dire que tester des médocs comme ça c’est pas toujours une bonne idée.

Il a tourné le film à l’arrache en demandant aux acteurs de faire également office d’équipe technique, en enregistrant les dialogues après le tournage des scènes et en gardant les scènes ratées dans le montage final, faute de pellicule. Son but n’était même pas de passer le film au ciné mais de réussir à atteindre le marché de location de vidéos, sauf que Columbia a repéré son travail et lui a proposé de produire le deuxième. Encore un réalisateur fauché qui a cartonné.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Boungawa

Michael Cimino qui a protégé sa salle de montage sur "La porte du paradis"

Avant de réaliser ce film, Cimino était l’un des réalisateurs les plus en vogue d’Hollywood vu qu’il venait de tour rafler aux oscars avec Voyage au bout de l’enfer. Mais deux ans à peine après la sortie de son chef d’oeuvre sa carrière était enterrée. Le tournage de La porte du Paradis a été un véritable calvaire, Cimino faisant preuve de beaucoup trop de perfectionnisme : il a fait repeindre une prairie qu’il ne trouvait pas assez verte et augmenter l’écart entre des bâtiments dans une avenue parce que l’espace ne lui convenait pas.

Énormes dépassements de budget, tournage à rallonge et multiples embrouilles avec le studio, c’est là que Cimino a fait un bon truc bien badass : il a fini par placer un garde avec une arme devant sa salle de montage pour éloigner les représentants du studio (qui a d’ailleurs coulé à cause de l’échec du film). Résultat le film n’a pas du tout marché, ce qui arrive quand on veut présenter un film de 5h30 qu’on réduit à 3h40 et que les critiques se montrent extrêmement négatives. Mais Cimino a « réussi » à faire plus ou moins le film qu’il voulait en tenant tête au studio.

Vous aussi vous trouvez que les pièces de monnaie en cuivre ont meilleur gout que celles en acier ?

Sources : Première, Figaro, Wikipedia, Première.