A la base, c’est à ça que ça sert le rap : faire entendre sa voix, dénoncer, et éventuellement provoquer des petits déhanchés du bouli. Mais bon, certains ont complètement vrillé et s’inventent une vie. Alors je critique pas hein, j’ai beaucoup de respect pour le Duc de Boulogne, mais bon c’est difficile de croire tout ce qu’il nous balance ce petit bonhomme.

On va se mettre d’accord tout de suite : ce top ne parlera que des rappeurs actuels, ceux qui ont au minimum sorti un morceau récemment. Et il ne parlera pas d’IAM, parce que leur dernier album est une catastrophe absolue. Allez, c’est tipar.

PNL

Si toute leur discographie parle de leur quotidien, c’est leur premier album qui leur vaut le plus une place dans ce top. Dans leurs titres comme J’vends ou De la fenêtre au Terter, ils parlent drogue et deal, comme tous les autres vous allez me dire. Sauf que eux viennent vraiment de ce milieu, et l’un des deux, Tarik, a même fait de la prison pour ça. Leur succès les a donc sorti de là, ça fait 2 dealeurs de moins dans nos rues, ce qui prouve que le rap contribue à une meilleure société.

Ce contenu n'existe plus

"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Orelsan

Autre exemple, Orelsan. Le mec est blanc, fils de profs et a grandi à Caen, pas dans la street. Alors contrairement à d’autres (Hmm – SCH -hmm), il ne s’invente pas une carrière de gangsta et rappe sa vraie vie, son ennui et ses doutes, parfois avec son srab Gringe. La preuve qu’il y a aussi de la place sur ce créneau. Ça fait plaiz.

Eminem

S’il y a bien un mec qui a une légitimité à parler de la pauvreté et la volonté de s’en sortir, c’est Eminem. Abandonné par son père, tabassé par ses camarades de classes, parfois jusqu’au coma (ah, les gosses), régulièrement humilié… Il a eu ce qu’on pourrait appeler une « enfance difficile », dont il parle dans des chansons comme Brain Damage. Aujourd’hui, je pense qu’on peut considérer qu’il s’en est à peu près sorti, avec plusieurs titres qui approchent le milliard de vues sur Youtube.

50 cents

50 cents est également passé par la case pauvreté avant de devenir le monstre qu’il est aujourd’hui, puisqu’il est élevé par sa mère, seule, qui vend du crack pour subvenir à ses besoins, avant de mourir alors qu’il n’a que 12 ans. Par la suite, il « reprend le flambeau » du crack, se met à la boxe, échappe à plusieurs fusillades,… C’est vraiment pas un tendre, ce petit bonhomme. Certains de ses plus gros cartons sont ainsi basés sur sa vie, comme Get rich or die tryin, écrit après avoir survécu à une tentative d’assassinat au cours de laquelle il s’est quand même pris plusieurs balles dans le bidon.

Lacrim

Après avoir connu quelques succès, c’est paradoxalement J’suis qu’un thug, l’une de ses chansons les moins profondes qui a eu le plus gros succès. Mais à côté de ça, il a toute légitimité à parler de prison et de crimes dans des titres comme Faites entrer Lacrim, étant lui-même assez expérimenté dans ces deux domaines.

Kery James

D’origine guadeloupéenne, Kery James débarque en métropole à 7 ans. Et là, il se rend compte d’un truc. Oh, pas grand-chose, ça s’appelle 34%. Euh non, le racisme, pardon, autant pour moi. Il commence à sortir des morceaux engagés sur le sujet, la politique, ou encore la vision véhiculée sur les jeunes défavorisés. Il a même pris le temps de répondre à Henri de Lesquen, lui donnant à mon humble avis bien plus d’attention qu’il n’en méritait.

Dr Dre

DrDre ? Mais il est pas actuel, lui. Sauf qu’il a sorti un album en 2015 alors j’ai le droit. Bref avant, d’insulter les femmes à longueur de chansons, il y a aussi une époque où il faisait du rap conscient avec son groupe, contre le racisme et les violences policières subies par les noirs américains. Difficile à croire, hein ?

Oxmo Puccino

D’origine malienne, Oxmo Puccino débarque en France à seulement un an. Il va passer son enfance au milieu de toxicos et de criminels. Plutôt que de tomber lui-même dedans, il se met au rap à 13 ans pour parler de ce qu’il vit. Il a fait des collaborations avec à peu près tout le rap français, dont Kery James et le bon B2o. C’est un des rappeurs qui ont le plus de vocabulaire en France, à tel point que même mes parents aiment bien ce qu’il fait. Je me permets de le mettre ici même s’il appartient plus au passé parce qu’il a sorti un album en 2015.

Jul

Même si ça change un peu du reste de ce top, on ne peut pas non plus dire que Jul s’invente une vie. Fidèle à lui-même, le succès ne l’a pas changé : il continue à s’en battre les couilles et ne quitte jamais son survêt’. Alors certes, son rap est assez peu engagé, mais il parle de sa vraie vie, sans artifice.

Prends des notes, Rohff.