Une semaine déjà. Une semaine que la deuxième vague de canicule s’est terminée, nous laissant orphelins d’une chaleur immodérée, nous pauvres humains passionnés de records de température. Une semaine à revenir aux normales saisonnières, à toutes ces choses qui font de nos vies des moments banals dont la pérennité est tout sauf assurée. Reviens, canicule, reviens.

Ca faisait un sujet de discussion

Parce que là, avec les collègues, on se regarde sans savoir quoi se dire, c’est d’une tristesse sans nom. Enfin si, ça a un nom : l’ennui.

On pouvait dire qu'on était essoufflé à cause de la chaleur et pas parce qu'on est un gros manche

Alors que là quand je crache mes poumons après 20 minutes de vélo, à part considérer mon surpoids et me dire que je suis responsable de mon sort, je ne sais pas quoi faire. Au moins, la semaine dernière, on avait un coupable tout trouvé pour nos propres errements.

On se disait que Trump allait céder sur le réchauffement climatique

Ou au moins reconnaître qu’il y avait un problème ou au moins dire « Mike, tu peux monter la clim de deux degrés ? » Mais au lieu de ça, Trump a dit que c’était à cause d’Obama si la clim marchait mal à la Maison blanche.

Chaque jour on battait un nouveau record et c'était cool

Alors que là on bat quoi comme record ? Le record des conversations les plus banales ?

On recevait des messages pour s'hydrater et ça faisait des gens qui pensaient à nous

Désormais plus personne ne prend de mes nouvelles ou alors ce sont des démarcheurs téléphoniques et il se trouve que je n’ai justement aucun besoin d’une installation de nouvelles portes-fenêtres.

Tous les jours, quelqu'un était là pour nous expliquer l'origine du mot canicule

De canis « le chien » et cule « tu commences à me saouler avec tes explications étymologiques à la con ».

On pouvait quémander du télétravail

Et le patron, en cas de refus, passait pour un authentique méchant.

Ca faisait une excellente raison de boire du rosé dès le matin

Alors que désormais on en est revenu à la bonne vieille antienne selon laquelle l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Moins marrant.

On pouvait chanter "C'est chaud" de Patrick Sébastien

A tue-tête toute la journée et c’était acceptable d’un point de vue ambiance.

Il a fait moins de 1 degré en Lozère

Et ce n’est pas une infox. Ca fait un sacré distinguo, quand même.

C’était le bon temps.