Paris est un monde à part. Un microcosme au Nord de la France. Un monde de grincheux saoulés par la vie et par la ville, qui évoluent tous ensemble dans un amas de pollution et de lignes de métro. Au milieu de cette foule de Parisiens tous vêtus de fringues beaucoup trop chères issues de petit « concept store très sympa-haaaan », il y a quelques personnes qui se détachent par leur attitude : les touristes. Si les Parisiens sont capables de les identifier, c’est parce qu’ils appartiennent presque tous à un groupe pré-défini de type de touristes à Paris !

Le boomer

Il monte « à la capitale » et inonde son Facebook de ptites photos artistiques pour ses potes de 60 piges. Au programme : de beaux filtres sortis tout droit des années 2010, et des photos pixelisées à cause de l’ultra zoom efficace de leur téléphone à clapet.

Le marathonien de la visite

Le mec a fait le Louvre, Montmartre, Versailles, Le Sacré Cœur, l’hôtel de ville, la Tour Eiffel, le Trocadéro, l’arc de Triomphe et une séance de shopping dans le Marais en 3 jours, alors que tu n’as pas fait un quart de tout ça en 10 ans.

L'instagrameur

Il porte un béret et un pull marinière en plein mois d’août, une tenue d’été en pleins hivers aux abords du Trocadéro, et se balade avec un panier avec une baguette et une bouteille de rouge.

Celui qui est venu à cause d'Emily in Paris

Et qui ne comprend pas pourquoi les rues sont dégueulasses, qui découvrent l’existence des rats et le vrai prix de l’immobilier.

Ceux qui sont en lune de miel

Globalement ceux qui accrochent des cadenas à toutes les barrières qu’ils croisent en se faisant un ravalement buccal tous les 10 mètres.

Le bon vivant

Il a fait 10 heures d’avion pour se péter le bide au fromage, à la charcuterie et à la vinasse pendant une semaine. Il a tout compris. Mais calmos sur le rouge à 10h du mat, quand même.

Celui que tu ne veux pas croiser dans le métro

Il parle fort, ne sait pas qu’il faut se lever du strapontin quand il y a du monde, s’arrête en plein milieu du couloir pour regarder son plan. Normalement, il prend la ligne 1.

Celui qui a beaucoup trop de thune

Il se balade, l’air de rien, les bras chargés de poches Chanel, LV, Dior et Courrèges. Y’a mon salaire annuel dans tes sacs Francis.

Les naïfs

Ce sont eux qui remplissent les terrasses de brasseries miteuses beaucoup trop chères à côté des monuments, qui acceptent sans s’offusquer de payer un coca 8 balles sur l’île de la Cité, et qui se laissent tirer le portrait sans avoir rien demandé à Montmartre.

Celui qui essaie de comprendre quelque chose à la langue française

C’est super cute de ta part Peter, mais même nous, on n’y comprend rien. Lâche l’affaire et profite de tes vacances avant que nos questions de conjugaison et de grammaire te rendent ouf. En plus, je me sens un peu con quand tu me demandes pourquoi on dit « un et pas une » pour tel ou tel objet : je n’en ai aucune idée. Vraiment.

Ceux qui font "coucou" aux passants depuis leur bateau-mouche

J’ai jamais vu des gens qui avaient l’air aussi heureux que ces personnes-là. Ne changez rien, votre bonheur inonde les profondeurs vaseuses de la Seine (pour en savoir plus, je vous renvoie aux moments où on fait coucou et on sait pas pourquoi)

Celui qui investit dans un branding "I love Paris"

Il a le full pack : le parapluie transparent avec des imprimés « Tour Eiffel », un t-shirt blanc de piètre qualité avec un énorme « I LOVE PARIS » sur le torse, un porte-clefs tour Eiffel, une casquette avec un « je t’aime » brodé en rose fluo et sac à dos Mickey sûrement acheté la veille, à Disneyland. Aucun Parisien n’aime Paris autant que lui l’aime. Et ça, c’est presque émouvant.

Oui oui baguette, on vous aime quand même.