On a souvent l’occasion de cracher sur nos politiques français en se disant qu’on a probablement les pires représentants de l’État imaginables (en dehors des dictateurs et des dirigeants qui butent leur peuple évidemment), mais parfois on tombe sur une petite pépite de l’étranger et on se dit qu’on a de sérieux concurrents en terme de connerie pour contrebalancer les nôtres. C’est là que Boris Johnson entre en scène, ou plutôt sort de scène vu qu’il quitte son poste de premier ministre en laissant derrière lui quelques casseroles qu’on vous propose de voir aujourd’hui.

L'homme du Brexit

Forcément, son plus grand coup d’éclat c’était presque celui-là, celui que lui reprochent un paquet de britanniques en le surnommant même « Mr Brexit ». Si un référendum a eu lieu et qu’une majorité de la population a voté en faveur du oui, c’est surtout la durée à mettre en place le projet et la gestion absolument chaotique de celui-ci qui lui est reprochée vu qu’il n’a jamais vraiment réussi à bien dessiner ce qu’était le Brexit (accord avec l’UE, union des douanes, marché unique mais aussi problème de l’Irlande du Nord). Difficile de mettre en place un truc qui n’est pas vraiment défini en même temps.

Les grosses soirées clandestines de la pandémie

Ça la fout toujours mal quand en tant que personne qui doit montrer l’exemple on se fait prendre la main dans le sac en faisant une grosse connerie. Pendant la période de la pandémie quand on confinait tout le monde et obligeait la population à restreindre ses sorties, Johnson brillait en organisateur de soirées clandestines et illégales. Peu de temps après la révélation par la presse de ces nombreuses soirées, 70% de la population était en faveur de sa démission, ce qui semble finalement assez logique.

La rénovation de son appartement et les "dons" privés

Ce bon vieux Boris s’était également fait remarquer lors de la rénovation de son appartement privé dont les travaux s’élevaient à plus de 140 000 euros (120 000 livres). Il avait touché une participation payée par le contribuable de 30 000 livres mais également de l’argent « donné » par David Brownlow, un financeur à qui Johnson avait promis un service en échange comme l’avaient révélées des discussions privées retrouvées par The Guardian. Johnson avait été obligé de payer une amende pour avoir « mal déclaré » ses revenus, ce qui ne donne pas une image super sérieuse en tant que premier ministre.

Le Partygate : le Noël qui passe mal

En pleine semaine de Noel 2020 alors que presque tout le pays était confiné et était privé de pouvoir passer les fêtes en famille, Boris Johnson avait organisé une grosse soirée (il l’avait aussi fait pour son anniversaire la même année) qui avait résonné comme un immense doigt d’honneur à la population. Pas le meilleur prétendant au poste de père Noël du coup.

Le cas Chris Pincher : le chargé de la discipline parlementaire aux nombreux scandales sexuels

Là où ce brave Boris n’avait pas non plus brillé c’est quand il avait engagé Chris Pincher alors que pesaient sur lui de nombreuses accusations d’agressions sexuelles. Quand l’affaire avait été révélée par la presse il avait d’abord nié être au courant avant de lui donner le poste alors qu’il était en réalité complètement au fait de ces scandales, ce qu’il avait reconnu par la suite dans la presse.

Les vacances gratuites dans les Caraïbes qui interrogent

En 2019, Johnson était allé passer un séjour dans une villa de rêve dans les Caraïbes, ce qui est évidemment son droit le plus strict. Le problème, c’est que ce dernier avait mis pas mal de temps à avouer que la fameuse villa lui avait gracieusement été prêtée par un donateur de son parti. Pourquoi cacher cette information ? Contre quoi la maison avait-elle été prêtée ? L’eau de la piscine était à combien de degrés ? Autant de questions qui pointent vers un mystère mystérieux, et quand on cache quelque chose, c’est que ce n’est pas clair.

Les conflits d'intérêts et la protection de député corrompu

Une sombre histoire de corruption avait éclaté quand Boris Johnson avait changé une règle gouvernementale pour couvrir et éviter la suspension d’Owen Paterson, un député qui faisait régulièrement pression sur certains ministres pour qu’on laisse tranquille des sociétés privées par lesquelles il touchait de l’argent. On a forcément accusé Boris d’être également corrompu pour tenter de tordre les lois en vue de protéger des proches et il avait finalement été obligé de revenir sur sa décision et de dégager Paterson.

La vague de départ des ministres à cause du manque de confiance

Au lendemain de la démission de Chris Pincher à cause de ses scandales sexuels et de la tentative de couverture de Boris Johnson, ce dernier avait été assez logiquement lâché par de nombreux membres du gouvernement : Will Quince (chargé de l’enfance et de la famille), Laura Trott (assistante du secrétaire d’État aux transports), Sajid Javid (ministre de la santé), Robin Walker (ministre des normes scolaires), Rishi Sunak (ministre des finances) et John Glen (secrétaire d’État aux finances) avaient tous posé leur démission en trois jours par manque de confiance envers le premier ministre. Ça la fout un peu mal.

Crédits photo (Creative Commons) : Ben Shread

Et sinon je vous propose d’aller voir les scandales politiques étrangers impossibles en France mais aussi les grandes affaires d’État de la Vème république, celles qui sont bien de chez nous.

Sources : France 24, Radio France, France Info (1, 2, 3).