On le sait, les Etats-Unis sont la plus grande puissance militaire du monde qui ne se prive pas de montrer les muscles à la première occas’ comme un vulgaire adepte de la gonflette. Et comme on le sait, on s’est dit que ça ne servait à rien de le répéter ici, car il y a une stat plus intéressante que celle des dépenses militaires en valeur absolue : celle des dépenses militaires par pays au regard de leur PIB. Et là, si les US continuent d’y figurer en bonne place, ils ne tiennent pas la tête du classement.

L'Arabie Saoudite - 8,8 % du PIB - 67,6 milliards de dollars

Quasiment 9 % de la richesse saoudienne passe donc dans le budget militaire du pays. C’est absolument immense, mais cela se justifie par l’alliance américano-saoudienne qui est un facteur de stabilité pour les Etats-Unis dans la région. Une bonne partie de ce budget passe aujourd’hui dans la guerre au Yémen et ce n’est pas joli joli.

La Russie - 3,9 % du PIB - 61,4 milliards de dollars

Gap énorme. La Russie, qui continue à se positionner comme une puissance internationale malgré un décrochage économique avec une ligne extérieure très realpolitik-nationaliste-expansionniste, investit encore près de 4 % de son PIB dans son armée. Un financement qui sert à financer une armée puissante, un arsenal de dissuasion nucléaire et bien sûr des interventions sur le terrain, notamment en Syrie.

Les Etats-Unis - 3,2 % du PIB - 649 milliards de dollars

A pourcentage du PIB investi équivalent, la dépense militaire des US est donc plus de 10 fois supérieure à celle de son ancien meilleur ennemi. Une somme colossale qui justifie et entretient le statut de gendarme du monde que l’on prête aux Américains (et qui fait relativement flipper quand on sait qui est à leur tête).

La Corée du Sud - 2,6 % du PIB - 43,1 milliards de dollars

Héritage d’une guerre fratricide qui ne s’est finalement terminée que 50 ans après la signature de l’armistice, la dépense militaire de la Corée du Sud est une des plus importantes d’Asie au regard de la production de richesse intérieure. Nul doute que la stratégie de détente entamée avec le voisin nord-coréen devrait à terme conduire à une réduction de cette enveloppe, même si la menace chinoise est toujours réelle.

La Turquie - 2,5 % du PIB - 19 milliards de dollars

Dans sa volonté de hisser la Turquie au rang de puissance régionale incontournable (au détriment de l’Egypte et surtout de l’Iran), Erdogan a augmenté les dépenses militaires du pays. Celles-ci demeurent toutefois faibles malgré un investissement conséquent au regard du PIB du pays.

L'Inde - 2,4 % du PIB - 66,5 milliards de dollars

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan justifient à elles seules l’investissement indien dans un arsenal défensif. Malgré une population en forte augmentation et un investissement conséquent, le montant de ces dépenses reste mesuré au regard de la taille du pays et de son positionnement stratégique en Asie du Sud-Est.

La France - 2,3 % du PIB - 63,8 milliards de dollars

Premier contributeur au budget de défense en Europe, la France compense sa petite taille et son faible impact économique sur la scène internationale en maintenant une stratégie d’autonomie militaire. Même si le pays a réintégré le commandement intégré de l’OTAN, c’est un héritage du gaullisme que d’entretenir une armée de métier et un important arsenal militaire afin de ne pas se trouver sous la pression diplomatique des Etats-Unis lors des discussions politiques internationales.

La Chine - 1,9 % du PIB - 250 milliards de dollars

Deuxième plus grosse puissance militaire du monde après les Etats-Unis, la Chine investit massivement dans son armée qui a avant tout vocation à intervenir en interne pour protéger le régime communiste. La Chine s’est en effet tourné vers une stratégie internationale privilégiant le soft power et cherchant à exercer des dominations sur d’autres régions en engendrant des dépendances économiques. C’est notamment le cas en Afrique.

L'Australie - 1,9 % du PIB - 26,7 milliards de dollars

Pas particulièrement menacée et pas particulièrement peuplée, l’Australie entretient son armée de métier par tradition et dans le cadre d’accords de coopération passés avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ses alliés historiques.

Le Royaume-Uni - 1,8% du PIB - 50 milliards de dollars

Deuxième plus grosse puissance militaire européenne, le Royaume-Uni met essentiellement son armée au service de son allié américain lors d’interventions bipartites, notamment au Moyen-Orient. Avec l’arrivée du Brexit, il est possible que les Anglais se trouvent en nécessité d’augmenter ce budget, un certain nombre d’accords de coopération au niveau de l’Union devenant de ce fait caduques.

La politique internationale à la papa.

Source : Wikipédia, SIPRI