Mais ouais mais ouais on fait la nique à la drogue, on déploie des trésors d’énergie dans toutes les grandes puissances pour bannir l’usage des psychotropes qui foutent en l’air le cerveau et affaiblissent la productivité des forces vives. Mais ouais mais ouais. M’enfin quand il s’agit d’aller faire la guerre, pour avoir des soldats bien motivés, rien ne vaut une bonne grosse dose d’amphétamines administrée à marche forcée.

Les métamphétamines

C’est un laboratoire allemand (forcément) qui a mis au point la pervitine (ça ne s’invente pas), la toute première métamphétamine commercialisée. Un peu de pervitine et adieu la fatigue, la peur d’échouer et les limites physiques. Rapidement, le produit se répand dans le pays et gagne les rangs de la Werhmacht. Les soldats chargés d’aller transformer la Pologne en extension du territoire allemand en sont gavés et hop quatre jours plus tard, pauvre Pologne. Hitler, qui aimait donner l’exemple, se goinfrait lui-même de drogues diverses, avec des dose tutoyant les 150 pilules par jour (ne faites pas ça chez vous les enfants ; ne manière générale, ne faites RIEN comme Hitler). Jusqu’en 42, les Allemands ont donc tourné à la défonce, jusqu’à ce qu’on réalise que ça pouvait avoir des conséquences à long terme puisque les mecs ne dormaient plus. Il a alors été décidé d’ajouter des narcotiques de temps en temps à l’ordonnance pour rééquilibrer les choses.

Mais les métamphétamines ne sont pas l’apanage des seuls nazis. Les Américains aussi ont eu recours à ce type de petits remontants à plusieurs occasions. Pendant l’opération d’invasion du Panama, en 1989 (Manuel Noriega avait eu tort de déclarer la guerre aux Etats-Unis), les pilotes étaient totalement shootés à la dextroamphétamine afin d’éviter qu’ils ne s’endorment. Les légionnaires français ont aussi eu droit à leur complément alimentaire sous la forme de modafinil pendant la première guerre du Golfe. De même que les pilotes américains lors de la guerre en Afghanistan post-11 septembre.

La fénétylline est utilisée par Daech pour stimuler ses combattants

Il y a une longue, grande et terrible tradition de drogue dans les groupes terroristes. En Bosnie, au Congo ou en Tchétchénie, les combattants recevaient leur drogue directement des mains du commandement. Al Qaïda fermait les yeux sur la consommation des substances haram. Mais c’est vraiment Daech qui a élevé le niveau avec la fénétylline, également appelée Captagon. Cette drogue, qui était courue par les artistes dans les années 1970, s’est durablement implantée au Moyen-Orient puisque son principal producteur est encore la Libye à ce jour. Plus de peur, plus de peine, plus d’empathie : idéal quand il s’agit d’aller tuer plein de gens gratuitement.

La benzédrine, l'arme secrète des Alliés pendant la Seconde guerre mondiale

La drogue a été pour la première fois commercialisée sur le territoire américain au début des années 30 comme médicament comme contre les troubles respiratoires. D’abord on l’inhale, puis ensuite on prend des comprimés et tout à trac on se rend compte que pour les problèmes pulmonaires on sait pas mais putain on est de super bonne humeur. Rapidement, les milieux artistiques s’en emparent et Churchill traîne proche des milieux artistiques. Du coup, il commence à en prendre et se rend compte de l’intérêt que ça présente pour conserver son énergie. Et voilà comment tous les aviateurs de la Royal Air Force se retrouvent avec un petit cocktail médicamenteux à s’envoyer avant d’aller combattre. Donc au front, on se retrouvait avec benzédrine contre pervitine. On croirait un combat de Pokémon.

La scolopamine, pratique pour fabriquer de vaillants petits soldats dans les cartels

Un cartel, c’est une société hiérarchisée : il y a un grand chef qui vend des trucs illégaux et a besoin de plein de petites mains qui accepteront de s’exposer à des risques énormes afin que le grand chef s’enrichisse immensément sur leur dos. Dit comme ça, ça donne pas très envie ? Eh bien les chefs des cartels l’ont bien compris : pour s’assurer que leurs hommes ne renonceront pas au dernier moment avant d’aller faire leurs basses oeuvres, ils ont commencé à leur donner de la scolopamine, une drogue qui élimine tout libre-arbitre, filles des hallus et était utilisée au départ dans le traitement de la maladie de Parkinson. En Colombie, les cartels l’appellent Burundanga, « le souffle du diable ». Ambiance.

La cocaïne, le coupe-faim de la Première Guerre mondiale

Ce qui est bien, avec la cocaïne, c’est qu’une fois qu’on en prend on n’a pas trop besoin d’aller se faire un gros kebab. Les gouvernements l’avaient bien compris et, lors de la Première Guerre mondiale, ils ont commencé à utiliser massivement cette drogue synthétisée en Allemagne et qui permettaient de diminuer de 20% les besoins en vivres des troupes. Ce qui n’est pas rien dans le cadre d’une guerre de tranchées longue, éreintante et qui a totalement détruit les économies européennes. Les soldats ne savaient même pas qu’ils consommaient de la cocaïne car celle-ci était mélangée à la bouffe (qui de toute façon ne devait pas avoir bon goût), ce qui a participé aussi à la difficulté du retour à la vie normale.

L'alcool, le meilleur ami des miloufs

Et ce depuis le début du monde. Les Grecs s’envoyaient des litrons de pinard avant d’aller au combat, de même que les Aztèques buvaient du pulque, un alcool extrêmement fort qui les défonçaient totalement. Même Napoléon utilisait l’alcool fort pour motiver ses troupes : à Austerlitz, c’était triple ration de brandy plutôt que de frites. On pensait sincèrement que la picole renforçait l’organisme à l’époque et aidait à lutter contre le froid. Une demi-pinte de rhum par jour, c’était le tarif pour les marins anglais du XVII°. Les maréchaux de la Première guerre étaient prêts à renoncer à l’approvisionnement en vivres, mais pas en vin… Bref, l’humanité s’est construite sur des affrontements entre mecs complètement pétés.

Les amanites des Vikings

Quiconque a déjà pris des champis à Amsterdam sait qu’on ne voit pas tout à fait la vie de la même manière quand on est totalement déglingue. Les chercheurs estiment aujourd’hui que plusieurs légendes vikings sont directement liées à la consommation d’amanites, et notamment toute la mythologie voulant que certains guerriers, les berserkers, pouvaient s’emparer des esprits d’animaux. Avec l’impression d’être des géants face à des nains, les Vikings pouvaient tranquillement aller au combat sans peur et semer la terreur. Plus tard, les Zoulous ont utilisé des champignons à leur tour, ce qui leur a permis de remporter des victoires assez incroyables contre les Britanniques.

L'opium, le médicament magique de la guerre de Sécession

L’opium, dérivé du pavot, avait gagné les contrées occidentales à compter de la fin du XVIII° siècle en raison notamment des trafics opérés par les colons anglais basés en Inde qui tiraient d’importants bénéfices des exportations illégales d’opium en Chine alors même que la Chine cherchait à interdire sa consommation. Pendant la guerre de Sécession, les deux camps avaient recours à l’opium pour permettre aux soldats de se détendre et l’absence de médecine vraiment moderne incitait les médecins militaires à donner de l’opium aux soldats pour soigner tous leurs maux : les migraines, les coups de mou, les douleurs… Au final, 400.000 soldats sont sortis de la guerre avec une grave dépendance à l’opium.

Le Vietnam et la drogue à tout va

Des études des années 70 montrent que les soldats américains envoyés au Vietnam, perdus dans une guerre ingagnable politiquement, exposés aux maladies tropicales et totalement désorientés, consommaient TOUS des drogues. 92% d’entre eux affirmaient boire en continu, 70% consommer de la weed régulièrement, 40% prenaient de l’opium, 34% de l’héroïne et tutti quanti. Au total 43% des soldats consommaient des stupéfiants pendant la guerre. A noter que l’intervention soviétique en Afghanistan a engendré des problèmes similaires : la consommation d’opium des troupes soviétiques est même parfois pointée du doigt pour expliquer l’échec cuisant de l’armée rouge.

La fausse légende des Haschishin

On a longtemps raconté que les guerriers musulmans du XI° siècle fumaient du haschish avant d’aller au combat. Une légende telle que le mot haschishin a dévié pour devenir « assassin » de nos jours. Pourtant, seuls les témoignages des belligérants opposés relatent pareilles pratiques, et il y a fort à parier qu’il s’agissait là d’une véritable opération de propagande visant à dénigrer les combattants islamiques.

Je vais me faire un rail. Pour rentrer à Paris. En train. MDR.

Sources : Wikipedia, Neon, la revue Mouvements, Aerion24, Le Monde