Si Hollywood nous a habitué à nous montrer des personnages se battre seuls face à une armée et mourir héroïquement (ou buter 400 personnes et s’en sortir, coucou John Wick) il y a déjà eu des moments de l’histoire ou des gens seuls on fait face à l’ennemi en prenant leur courage à deux mains. On vous file donc une petite sélection de gens qui ne prennent pas la fuite, tout le contraire de ce que je pourrais faire dans une situation similaire, je me tire déjà en courant devant un seul assaillant, alors face à toute une armée autant vous dire que je en vais pas réfléchir bien longtemps.

Le viking de la bataille du pont de Hamford

Cette histoire a probablement été exagérée avec le temps, mais pendant la guerre qui opposait les Saxons et les Norvégiens a eu lieu la bataille du pont de Hamford (1066). Durant ce conflit, un soldat viking bien solide aurait alors retenu les Saxons pendant près d’une heure, tout seul avec sa hache. Il aurait alors empêché l’ennemi de traverser le pont et d’entrer dans son village en tuant tout seul plus de quarante soldats avant de succomber à ses blessures.

Si cette partie est à peu près authentique, plusieurs versions ajoutent des détails différents, par exemple dans une version le berseker viking n’avait même pas d’armure, et dans une autre il se serait fait tuer sournoisement par un soldat caché dans un tonneau envoyé sous le pont qui l’aurait buté par derrière avec un coup de lance. Quoi qu’il en soit ce héros anonyme a probablement eu sa place au Valhalla.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Lachhiman Gurung, le manchot de la mort

Ce soldat népalais qui combattait pour l’armée Gurkha (les soldats indiens et népalais recrutés par les Britanniques) a obtenu la plus haute distinction militaire de son armée pour ses faits d’arme pendant la seconde guerre mondiale (la croix Victoria). C’est en mai 1945 à Myanmar que Lacchiman Gurung a été héroïque et a forgé sa légende.

Après avoir renvoyé deux grenades ennemies, une troisième lui a explosé dans la main, lui arrachant un bras et le blessant au visage tout en empêchant ses deux acolytes de continuer le combat. Mais Gurung a décidé de ne pas abandonner, il a repris son fusil et a tenu sa position pendant quatre heures contre pas moins de 200 soldats japonais (tout en se vidant de son sang, vu qu’il venait de perdre un bras). Il a tué près de 31 soldats sur les 87 tombés ce jour là dans les rangs japonais et il a réussi à s’en sortir vivant tout en hurlant « venez vous battre contre un Gurkha ». Le fait qu’il ait tenu sa position a joué un rôle capital dans l’issue de cette bataille.

Crédits photo : : DR

Jaswant Singh Rawat, les 72 heures de combat intenses

Pendant la guerre Sino-Indienne, le soldat Jaswant Singh Rawat faisait partie de l’infanterie royale dépêchée à la bataille de Nuranang. Il a repoussé les troupes chinoises avec son infanterie jusqu’à ce que les soldats ennemis arrivent avec un mitrailleuse qui empêchait l’équipe de se déplacer.

Rawat s’est porté volontaire avec deux autres soldats pour s’emparer de l’arme, ce qu’il a réussi à faire mais ses deux compagnons sont tombés sous les balles. Une fois parvenu à prendre le contrôle de l’arme, Rawat a littéralement paralysé l’ennemi pendant 72 heures, d’abord avec deux femmes (qui ont été tuées également) puis tout seul, sans pause. Ce n’est que lorsque les soldats chinois ont appris que Rawat était seul avec la mitrailleuse qu’ils ont décidé de lancer une charge pour le neutraliser. Il est considéré comme un héros national et comme un martyr pour l’héroïsme et le courage dont il a fait preuve.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Indian Army

Agustín Ramos Calero, le "one man army"

C’est pendant la bataille de la poche de Colmar durant la seconde guerre mondiale que ce soldat Porto-Ricain est devenu le soldat de son pays le plus décoré par l’armée américaine et a gagné à l’occasion le surnom de « one-man army » (l’armée d’un seul homme). Alors que son escouade faisait face aux soldats allemands, Calero a décidé de la jouer solo et de partir seul débusquer l’ennemi. Il a tué dix soldats et en a capturé vingt-et-un en agissant seul et sans écouter aucune forme de raison, le tout en s’en sortant vivant sans aucune blessure. Typiquement le genre de types qu’il ne faut pas emmerder.

Crédits photo (Domaine Public) : U.S. Army

John Shipp, l'homme à la baïonnette

C’est pendant la Guerre d’Espagne et plus précisément à la bataille d’Albuera que le soldat britannique John Shipp a mis la misère aux soldats français. Sur le champ de bataille le conflit était sanglant des deux côtés, et son issue devenait vraiment incertaine. Shipp s’est retrouvé séparé de son unité, seul face à l’ennemi sans aucune réelle chance de survie. Il a probablement pensé que foutu pour foutu il fallait tout donner, il a donc décidé de foncer avec son mousquet et sa baïonnette contre les rangs français, en tirant sur tous les ennemis qu’il voyait et plantant ceux qui étaient plus proches de lui. Et contre toute attente Shipp a réussi à se battre assez longtemps pour que son équipe le rejoigne pour repousser les Français et s’en sortir vivant de la bataille, couvert de gloire.

Crédits photo (Domaine Public) : Engraving by Holl based on full-length portrait by Wagerman

Audie Murphy, l'homme et son char

Pendant la seconde guerre mondiale, en pleine bataille d’Holtzwihr, le soldat américain Audie Murphy s’est fait blesser aux deux jambes par un tir de mortier alors que son unité avait été décimée. Le lendemain son groupe s’est retrouvé pris au piège par les Allemands qui ont fait péter leur char. Murphy a ordonné à ses hommes de se replier dans la forêt pendant qu’il restait seul face aux Allemands pour leur faire gagner du temps.

Et là il a commis l’impensable : il est monté sur le char en feu pour utiliser la mitrailleuse et repousser les ennemis en leur tirant dessus sans s’arrêter. Pendant une heure il a combattu de nombreux soldats et leurs chars jusqu’à ce qu’il n’ait plus de munitions. Ensuite il est allé dans la forêt récupérer ses hommes et organiser une contre-attaque qu’il a réussi, tout ça avec une jambe toujours blessée.

Crédits photo (Domaine Public) : U.S. Army (http://www.detrick.army.mil/samc/index.cfm)

Léo Major, l'homme le plus badass du monde

Léo Major était un militaire québécois de la seconde guerre mondiale que l’on a surnommé (après coup évidemment) le « Rambo québécois » et il y a de quoi. Sans parler de la fois où il a capturé une garnison allemande de plus de 90 hommes à lui tout seul (oui, vraiment), Major a réussi également un bon gros coup de bluff lors de la libération de Zwolle (Pays-bas). La ville qui à l’époque comptait près de 50 000 habitants était jalousement gardée par les troupes allemandes qui tuaient presque chaque jour une cinquantaine de soldats canadiens durant les mois de mars et d’avril 1945. Le commandant du régiment demande alors deux volontaires pour aller repérer les forces et les positions de l’ennemi dans la ville avant d’en bombarder les points stratégiques. Major et son ami Willy Arseneault se portent volontaires.

Ils partent dès que le jour est tombé mais rapidement Arseneault se fait tuer après avoir accidentellement été repéré. Major tue deux soldats et décide de continuer la mission seul. Il entre dans la ville et surprend un chauffeur allemand qu’il prend en otage et le somme de le mener à son officier qui se trouve dans un bar. Une fois devant lui il le désarme et lui dit que l’armée canadienne va bombarder la ville au petit matin et qu’il peut éviter des pertes militaires et civiles s’il quitte Zwolle avec ses hommes. Il lui rend son arme et le laisse partir.

Le récit du reste de la nuit de Major semble alors complètement irréel. Il passe la soirée à tirer au fusil et balancer des grenades dans les rues pour faire croire à la présence de l’armée canadienne dans la ville. Il surprend plus d’une dizaine de fois des groupes de huit à dix soldats qu’il capture et escorte hors de la ville pour les remettre aux soldats canadiens puis il retourne en ville continuer de faire le ménage. Il force des serrures de maisons pour se reposer plusieurs fois dans la nuit et tombe également sur le QG de la Gestapo dans lequel il combat huit officiers supérieurs. Il en tue quatre et fait fuir les quatre autres avant de mettre le feu au QG. Il réalise au petit matin que toutes les troupes allemandes ont quitté la ville, pensant que l’armée était réellement dans les rues. Le « mensonge » qu’il a réussi à faire croire a l’ennemi a libéré une ville qui était un point stratégique en une nuit, et il l’a fait tout seul évidemment.

Crédits photo (Domaine Public) : Mielchor

Simo Häyhä, le "meilleur tireur d'élite de tous les temps"

Ce soldat finlandais ayant combattu pendant la seconde guerre mondiale et notamment pendant la guerre de l’hiver qui a opposé la Finlande et l’URSS a été plusieurs fois seul face à l’ennemi. C’était d’ailleurs un peu l’une de ses techniques de travail : il partait seul, s’ensevelissait sous la neige (et pouvait rester des heures sous -20° et -40°), mettait de la neige dans sa bouche pour ne pas trahir sa position avec de la vapeur et se mettait à tirer sur ses ennemis.

Il n’utilisait d’ailleurs pas de lunette de fusil pour sniper, parce que le reflet pouvait révéler sa positon, il avait donc une mire métallique (beaucoup plus compliqué pour être précis). En près d’un an sur le champ de bataille de Kollaa il aurait tué près de 543 soldats soviétiques au fusil de précision et pas moins de 200 de plus au fusil mitrailleur, la plupart du temps seul planqué dans la neige. Les soviétiques l’ont surnommé la mort blanche, à raison. (En photo lors d’une partie de paintball à Tulles).

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Vous pouvez aussi aller voir les victoires inattendues de l’histoire, les vrais David contre Goliath.

Sources : Quora (1, 2), Wikipedia (1, 2), Reddit,