Salut espèces de gros nullos de gens qui contrôlent pas leurs émotions et qui sont pas toujours gentils et bienveillants avec leurs enfants bouuuuh comment vous connaissez rien à la parentalité positive ça fout la chienne. Bonne nouvelle, on va aujourd’hui remettre en question cette sacro sainte éducation bienveillante en explorant ses limites. Et vous allez me dire que j’en parle tout le temps en ce moment, mais ce top nous a notamment été inspiré par le podcast Méta de Choc qui creuse le sujet très sérieusement.

A la base, la parentalité positive c’est quoi ?

Pratique hyper à la mode depuis 20 ans qui semble désormais évidente pour tout le monde, on a toutefois beaucoup de mal à la définir clairement. On l’appelle parentalité positive ou créative, parfois aussi éducation bienveillante. Le Conseil de l’Europe la définit ainsi « L’éducation positive, c’est un comportement qui vise à élever l’enfant et à le responsabiliser, qui est non violent et qui lui fournit reconnaissance et assistance en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement ». En principe, il s’agirait donc d’une coopération avec l’enfant qui viendrait remplacer l’injonction, on ne punit plus, on dialogue de manière à ce que l’enfant n’adopte pas un comportement transgressif. Mais dans les faits, tout ça n’est pas si simple.

C'est une nouvelle charge mentale

Maintenant que la parentalité positive est partout on a tendance à traquer les parents qui ne la respectent pas au pied de la lettre et qui seraient alors considérés comme de mauvais parents. Idéal pour culpabiliser et se dire qu’on est qu’une merde parce qu’on n’a pas pensé à être dans la coopération avec notre fils quand il nous a planté une fourchette dans l’avant-bras.

Ça sous-entend qu'il y a une parentalité négative

Le terme « positif » ne veut pas dire grand chose sur le plan scientifique et induit en erreur, de fait. Il sous-entend qu’il y a une bonne parentalité et une parentalité merdique. Vous voyez déjà comment ça déconne. De plus, cette formulation la rend difficile à remettre en question parce que, après tout, tout parent souhaite le meilleur pour son enfant. Critiquer la parentalité positive ça reviendrait à dire qu’on veut être de mauvais parents.

Certains adeptes manquent un peu de nuance

Si on en parle c’est bien parce qu’il y a des gens qui partent totalement en suce autour de la parentalité positive et qui non seulement shament les autres parents qui ne feraient pas comme eux mais refusent de mettre en doute ce courant de pensée. En gros si t’es pas dans la parentalité positive c’est que veux mettre des torgnoles à tes enfants. Vous reconnaîtrez que ça manque un peu de nuance.

C'est une autre version de la passion pour les HPI

On vous a souvent parlé de notre amour pour les HPI (non) et en particulier des parents qui ne jurent que par ce nouveau terme pour labelliser l’intelligence présupposée de leur tendre chérubin. Bon eh bien la parentalité positive si vous voulez ça répond un peu à la même mode que les enfants HPI. C’est une manière d’imposer aux parents une injonction à la perfection bienveillante au même titre que la passion HPI répond au fantasme de l’enfant prodige pas taillé pour le système éducatif actuel.

De l'éducation bienveillante au laxisme il n'y a qu'un pas

Ne jamais dire non à un enfant, ne jamais le réprimander, le laisser faire et dire ce qu’il veut quand il veut, ça porte un nom : le laxisme. Alors bien sûr on peut tout à fait être un parent bienveillant sans être forcément laxiste, mais on peut aussi devenir rapidement laxiste pour peu qu’on veuille être tout le temps dans l’écoute et le dialogue. Quand un enfant fait une connerie, c’est aussi possible de lui faire comprendre avec autorité sans le traumatiser ni le violenter (et heureusement). Par exemple si mon fils se sert un verre d’eau de Javel, il n’est pas pertinent de dialoguer avec lui pour lui expliquer qu’il a le droit de boire de l’eau de Javel mais que ce serait mieux qu’il n’en boive pas.

ATTENTION, je choisis sciemment des exemples caricaturaux, je me doute bien que l’éducation bienveillante ce n’est pas que ça, mais c’est un nouveau concept que j’essaie d’établir : l’éducation bienveillante au second degré.

Un enfant élevé uniquement dans une parentalité positive ne va pas forcément être toujours plus épanoui

On prête à l’éducation positive beaucoup de bienfaits pour l’enfant mais on parle moins des limites. Notamment le fait qu’un enfant qui n’a jamais été confronté au conflit aura sûrement plus de mal à interagir avec les autres dans la vie parce que finalement on passe rarement sa vie entière sans se prendre le chou avec quelqu’un qui n’a pas été élevé dans une éducation positive par exemple.

De toute façon, c'est impossible d'être à 100 % dans la parentalité positive

A ce stade, du top vous aurez compris que même s’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et qu’il y a beaucoup de choses bonnes à prendre dans l’éducation bienveillante. Le tout c’est surtout d’accepter qu’on ne peut pas tout le temps être dans la bienveillance, la gentillesse, la douceur et la compréhension. Finalement, on est humains quoi, on a des hauts et des bas et ça ne veut pas dire qu’on est des enflures de parents. YAY.

SPOILER, les familles parfaites sans engueulade, sans conflit, sans frustration : ça n'existe pas

Alors oui tout le monde est d’accord pour se dire qu’on ne met plus de gifle ni de fessée aux enfants, qu’on ne les traite pas de débile et qu’on ne leur crie pas dessus. Et c’est une très bonne nouvelle. Mais malheureusement, nous sommes humains et là bienveillance en toutes circonstances, c’est un fantasme fumeux, désolée de vous l’apprendre, mais la bonne nouvelle c’est que vous n’êtes certainement pas aussi nul que l’injonction à la parentalité positive pourrait vous le faire croire.

Finalement, on n’a qu’à faire au mieux et ce sera déjà pas si mal. La première étape vers des enfants heureux et épanouis, c’est des parents heureux et épanouis, alors, faites-vous confiance.

Source : Méta de Choc, Slate, 20 minutes, Mouais