Du haut de ses 3962 mètres d’altitude, le Kilimandjaro est du genre à prendre les hommes de haut. Surtout quand on sait que cette montagne sacrée cache de nombreux pouvoirs et légendes dignes des plus grands marabouts.

Le sommet cacherait un cimetière d’éléphants

Selon le peuple Chagga qui vit sur les pentes du Kilimandjaro depuis des siècles, les éléphants qui sentent leur dernière heure approcher, grimperaient au sommet de la plus haute montagne d’Afrique pour se jeter dans un profond cratère où gisent les ossements de leurs ancêtres. La légende explique qu’ils s’assurent ainsi que leurs défenses échappent aux braconniers, reposant en paix pour l’éternité. Et si par hasard, vous tombiez sur ce cimetière des éléphants, évitez de repartir avec un souvenir. Vous risqueriez de perdre la vue et de rester bloquer au fond du cratère. Ce sont les Chaggas qui le disent !

Le Kilimandjaro abriterait la source du Nil

Si les premières traces écrites mentionnant le Kilimandjaro remontent à 50 après J.-C dans « Voyage en Afrique orientale » du marchand et explorateur grec Diogène, il faut attendre 1840 pour qu’une expédition menée par un évangéliste allemand fasse officiellement entrer ce sommet dans la culture occidentale. Évidemment, sa découverte souleva son lot de polémiques notamment autour de la présence de neige sur ses flancs qui incita quelques années plus tard, deux expéditionnaires à expliquer que neige + chaleur = eau = source du Nil… Une belle connerie qui a quand même longtemps nourri les discussions de comptoirs (académiques).

L'étrange longévité de ses habitants

Le poids des années semble ici moins peser sur la santé des habitants. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser des guides de plus de 70 ans aux côtés des touristes sur les chemins qui mènent au sommet. Certains évoquent la légende qui veut que la montagne sacrée soit en réalité une parcelle d’éternité, quand d’autres préfèrent miser sur l’air pur et une alimentation saine. Peu importe, ici plus qu’ailleurs, les vies s’éternisent parfois au-delà de 100 ans.

La légende du guide chagga qui accompagna le premier alpiniste à atteindre le sommet… en solitaire

Lorsqu’en 1889, l’Allemand Hans Meyer gravit le Kilimandjaro, il raconta que ses guides locaux avaient préféré rester en contrebas, le laissant seul atteindre le sommet de cet Everest africain. L’Histoire ayant besoin de héros, elle s’empressa de graver dans le marbre cet exploit solitaire. Or, contrairement à son patronyme, Meyer ne le fut que grâce à un certain Yohana Lauwo, un fermier chagga qui l’accompagna bien jusqu’au sommet. Lorsqu’en 1989, soit un siècle plus tard, un des descendants de l’alpiniste allemand tomba sur une photo de ce dernier dans le hall d’un hôtel proche du Kilimandjaro, il découvrit sa véritable histoire et put même rencontrer un de ses aïeux alors âgé de… 120 ans. La famille de Hans Meyer décida de lui verser un peu d’argent et surtout de lui construire une maison dans son village. Il y vécut jusqu’à sa mort, 7 ans plus tard !

Le mystère autour de l’origine du nom de Kilimandjaro

Il y a quasiment autant d’hypothèses que d’anciens dialectes des tribus vivant ou ayant vécu dans les environs. Certains experts vous diront que le nom de Kilimandjaro provient de « Kilima » qui en swahili signifie « petite montagne », et de « njaro » qui désigne le « démon du froid », voire une simple « source d’eau ». A moins qu’ il faille aller chercher du côté de l’expression « njaro » qui évoque les « caravanes » en référence aux convois d’esclaves qui passaient autrefois dans les parages ?

Un mont habité par des Djinns

La légende raconte qu’un roi aurait envoyé un jour ses sujets réaliser l’ascension du Kilimandjaro et que tous périrent tuer par des djinns, sorte de démons selon les croyances locales. Comment le sait-on ? Grâce à un survivant qui, malgré ses membres gelés, parvint à revenir jusqu’à la « cour » pour raconter ce que lui et ses malheureux camarades avaient vécu. Les tribus proches du Kilimandjaro évoquent notamment la présence de plusieurs djinns (Vula, Bedui et Kilima) peu dociles et adeptes de la dissimulation.

Une vache géante au sommet pour soutenir le soleil… avec sa queue

Les Chaggas encore eux ont une autre théorie sur le sommet du Kilimandjaro qui serait en réalité une vache géante dont la queue miraculeuse soutiendrait le soleil… Et pourquoi pas, ce n’est pas plus farfelu qu’un barbu en sandales qui ouvre la mer en deux pour sauver son peuple !

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Le cadeau de la reine d’Angleterre à son fils

Le sommet le plus haut d’Afrique n’a pas toujours été en Tanzanie. Jusqu’en 1886, la frontière avec le Kenya coupait le Kilimandjaro en deux. Une légende raconte que la Reine d’Angleterre Victoria aurait alors décidé de faire cadeau du lieu à son fiston Guillaume II pour son birthday, qui fait entièrement partie depuis de la Tanzanie. Aujourd’hui, les affres de l’Histoire ont repoussé la frontière kenyane à une centaine de kilomètres de là. Pas assez toutefois pour taire les jalousies du voisin jadis dépossédé. En 2005, le Premier Ministre kényan avait ainsi créé la polémique en déclarant lors d’un sommet africain, que le Kilimandjaro était une des principales attractions à voir dans son pays…

La légende du léopard qui vivait au sommet du Kilimandjaro

C’est Ernest Hemingway qui, peu de temps après son séjour en Tanzanie, relaya cette histoire dans son roman « Les Neiges du Kilimandjaro ». Une carcasse gelée et desséchée de léopard se trouverait tout près de la cime ouest du Kilimandjaro. Une photo existe belle et bien de l’animal pris au piège de la glace à environ 5500 mètres d’altitude, où il n’y a normalement pas un chat, et encore moins un léopard ! Si plus aucune trace ne subsiste aujourd’hui du félin, le lieu où il gisait a depuis été baptisé « Leopard Point ».