« Si tu finis toute ton assiette, tu auras droit à deux desserts ! », « Tu n’as pas faim ? D’accord alors, pas d’histoire ce soir, tu peux aller directement au lit ! », « Une cuillerée pour Mamaaaaaannn, une cuillerée pour Tontooooooonnnnn, une cuillerée pour la voisine en short dans la fusée d’Elon Musk…». Quand les repas relèvent plus de la négociation de haute voltige que d’un moment convivial et chaleureux, il est peut-être temps de se remettre en question. Voici donc les 10 raisons pour lesquelles il ne faut pas forcer un enfant à finir son assiette.

C’est dégueu donc vous compatissez

Soyons honnête, ça a l’air infâme et vous êtes déjà très impressionné.e de voir qu’il a mangé la moitié de ces brocolis (qui font clairement partie des aliments les plus détestés des enfants).

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C’est délicieux et vous lorgnez dessus...

A l’inverse, entre nous, c’est vraiment donner de la confiture à des cochons et vous bavez sur ce saumon à l’oseille Picard depuis que vous l’avez sorti du congélo.

Il va en foutre partout

Ce n’est qu’une question de temps avant que le repas ne dégénère et vous avez vraiment la flemme de trier les petits pois parmi les moutons de poussière sur le tapis. Alors oui, bien sûr, quelle idée de faire manger un enfant de trois ans et demi au-dessus d’un tapis ? Eh bien il faut croire que vous êtes ce genre de personnes qui a tenu bon et n’a pas renoncé entièrement à toute sa déco moderne cosy chaleureuse malgré l’arrivée du diable de Tasmanie.

Ça vous fait un repas d’avance

Dans le formidable cas où l’enfant a déjà mangé la moitié (sans prononcer la sentence fatidique « C’est beurk »), on remet ça au frigo et hop ! le repas de demain est déjà prêt. En revanche, si vous pensez que disséminer ni vu ni connu des lentilles ou des petits pois dans les pâtes passera inaperçu, on vous arrête tout de suite : ils ont un radar pour ce genre d’arnaque.

On évite de créer un monstre gaspilleur

Un enfant que l’on force à manger va trouver tous les subterfuges pour jeter la nourriture qu’il ne veut pas voir dans son gosier, soyez-en sûrs. Ce serait tout de même dommage de gaspiller autant dès un si jeune âge.

Parce que vous vous reconnaissez trop

Franchement quand vous voyez votre fille faire sa comédienne devant 3 pauvres haricots verts et que ça vous rappelle clairement vous au même âge, c’est quand même sacrément déstabilisant… Alors zou ! fin du repas !

(Attention SCOOP et on arrive dans le vif du sujet) TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE CET ENFANT N’A PEUT-ÊTRE PLUS FAIM !

Les enfants sont équipés dès la naissance des hormones indiquant les signaux de faim (la ghréline) et de satiété (la leptine) qui leur permettent de contrôler leur appétit. Aider l’enfant à reconnaître ces signaux favorise le développement d’une relation saine avec la nourriture. Forcer à finir son assiette contribue à brouiller la sensation naturelle de faim et la régulation des repas. On ne parle pas forcément de trouble alimentaire du comportement mais entre nous, tu préfères forcer ton enfant à finir son assiette et te faire défoncer au moment de sa psychanalyse ou bien essayer de lui faire confiance (et te faire défoncer au moment de sa psychanalyse parce que faut pas déconner) ?

Le forcer à manger c'est jeter un voile de négativité sur les aliments concernés

Et vous pouvez être sûr qu’à la simple évocation de cet aliment qui n’aura pas passé le premier tour, ce sera mort pour le réhabiliter, même cuisiné d’une autre façon.

Manger doit rester un plaisir

Et c’est la meilleure façon de nous retrouver un jour à encourager notre petit chérubin devenu grand de l’autre côté de la TV lors de sa qualification en finale de Top Chef, épaulé par Philippe Etchebest qui lui mettra une pression de malade mais structurante et pleine d’émotions contenues.

Un enfant ne se laissera jamais mourir de faim

On nous le dit dès les premières heures de biberon non terminé. Et pourtant, ça peut faire bizarre quand on a l’impression qu’il n’a quasiment pas touché à son assiette. Mais répétons-le une fois encore : faîtes-lui confiance, nom d’une pipe en bois de bruyère. Avant de remplir son assiette, vous pouvez par exemple lui demander s’il a une petite ou une grosse faim, ça évite de gaspiller. Ou encore le laisser se servir lui-même. Allez, on essaie ?

Et puis franchement, on n’est pas dans un conte des frères Grimm façon Hansel et Gretel, le gavage d’enfants c’est so 19ème siècle.