Si vous n’avez jamais eu la chance d’en entendre parler, la sérendipité est le terme utilisé par les gens qui se la pètent pour parler des inventions et découvertes, scientifiques ou non, faites de façon complètement accidentelle. Et figurez-vous qu’il y en a vraiment beaucoup (et même des trucs très très cools sans lesquels notre vie n’aurait pas été la même).

Le Coca-Cola (1886)

Accro à la morphine suite à un accident, un pharmacien d’Atlanta, John Styth Pemberton, met au point un nouveau médicament, sorte de sirop désaltérant, qui lui permettrait de décrocher peu à peu de la morphine. A l’époque baptisée French Wine, la boisson est alors un mélange d’extrait de noix de kola, de sucre, de caféine, de feuilles de coca et d’extraits végétaux. La boisson, qui est mise en vente à la soda-fountain de la Jacob’s Pharmacy, est encore relativement éloignée du Coca que l’on connaît, jusqu’au jour où un serveur a l’idée de diluer le sirop avec de l’eau gazeuse. Et voilà comment le Coca-Cola est né. La marque sera déposée au registre du commerce le 6 juin 1887.

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La tarte tatin

A la fin du XIXe siècle, les sœurs Stéphanie et Caroline Tatin tenaient un restaurant à Lamotte-Beuvron en Sologne, repère des chasseurs du coin. L’histoire veut qu’un dimanche d’ouverture de la chasse, Stéphanie, qui était en train de faire une tarte aux pommes, ait oublié de foutre une pâte dans le fond de son plat. Se rendant compte de sa bourde, elle a rajouté la pâte sur le dessus de sa tarte et l’a laissé cuire comme ça. Ses clients ayant trouvé la chose pas trop dégueu, la tarte Tatin devint la spécialité du restaurant, avant d’être exportée un peu partout dans le monde. Croyez-le ou non : des recettes inventées par erreur, il y en a un rayon !

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Le four à micro-ondes (1945)

Directeur d’une usine de magnétrons pour radars chez Raytheon et grand amateur de chocolat, Percy Spencer a eu l’idée du four à micro-ondes en se rendant compte que sa barre chocolatée avait fondu dans sa poche alors qu’il passait à proximité d’un magnétron en activité. Sa société a ensuite mis au point les tout premiers fours à micro-ondes, en faisant des tests sur le pop-corn et les oeufs.

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Le Nutella (1946)

Pendant l’été 1946, Pietro Ferrero, pâtissier dans le Piémont, imagine une ganache à base de noisettes avec laquelle il recouvrirait ses gâteaux. Trois ans plus tard, alors qu’il fait une chaleur à crever dans le Piémont, Pietro refait sa ganache et la laisse reposer dans un coin de sa cuisine. Quelques heures plus tard, la ganache a fondu, mais surprise : c’est encore plus une tuerie. Son fils, Michele Ferrero, a alors l’idée de commercialiser cette pâte sous le nom de Supercrema, qui deviendra plus tard Nutella.

Le papier adhésif

Employé des laboratoires de recherche de la marque 3M, Spencer Silver développe un peu par hasard en 1968 une invention qui semble ne pas servir à grand-chose, à savoir une colle qui ne colle pas. En effet, lors des séances de test, cette colle restait toujours sur l’un des deux bouts de papier que l’on essayait de coller. Rangée dans un tiroir, cette invention est ressortie quelques années plus tard par Arthur Fry, un collègue de Spencer, qui utilise cette colle douce pour fixer des petits marques page à son cahier de chants afin de retrouver ses textes facilement, tout en n’en abîmant pas les pages. Ces notes adhésives seront ensuite commercialisées à la fin des années 70, et connaîtront évidemment un carton planétaire.

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Le Slinky (1943)

En 1943, Richard James, un ingénieur naval américain basé en Philadelphie, bosse sur le développement de ressorts qui pourraient supporter et stabiliser des instruments très fragiles lors de transports en bateaux. Faute d’y arriver, il en fait tomber un par inadvertance et se rend compte qu’il parvient à descendre les escaliers tout seul. Trouvant le système plutôt marrant, il a alors la bonne idée d’en faire un jouet. Jouet que l’on a absolument tous eu, même si personne n’en connaît le nom.

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L'aspartame (1965)

Chimiste de profession, James Schlatter bossait sur un médicament anti-ulcères quand il goûta par inadvertance l’aspartame, un intermédiaire de synthèse, en humectant son doigt pour attraper une feuille de papier. Il est alors plus ou moins tombé sur le cul en se rendant compte que cet intermédiaire de synthèse était sucré et plutôt comestible. Par contre on est pas sûrs sûrs que ce soit une idée de génie de foutre un intermédiaire de synthèse dans votre café.

Le téflon (1938)

C’est alors qu’il travaillait sur la mise au point d’un nouveau réfrigérant que Roy Plunkett, 27 ans et toutes ses dents à l’époque, a découvert le polytétrafluoroéthylène en essayant de refroidir dans de la neige carbonique du tétrafluoroéthylène (un gaz quoi). Il constata alors que le gaz polymérise pour se transformer en une poudre cireuse et blanche, capable de résister à une température de 260 °C et antiadhésive. Si vous n’avez absolument rien compris, c’est normal : retenez juste que c’est balèze comme découverte.

La gomme (1770)

Jadis, on utilisait de la mie de pain pour enlever les taches d’encre. C’est donc en essayant d’attraper un morceau de mie que l’Anglais Edward Nairne attrapa sans faire exprès un morceau de résine d’hévéa, gomma, et se rendit compte que cette gomme naturelle marchait mieux que la mie de pain que tout le monde utilisait. Et comme il était pas complètement con, il se lança rapidement dans le commerce de gommes naturelles.

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La pénicilline (1928)

En revenant de vacances le 3 septembre 1928, le docteur Alexander Fleming retrouve dans son labo les boîtes de Petri où il faisait pousser des cultures de staphylocoques et se rend alors compte que ses boîtes sont envahies par des colonies de moisissures blanchâtres. Après analyse, il découvre qu’il s’agit des souches d’un champignon microscopique, le penicillium notatum, sur lequel bosse son voisin de labo et décide de nettoyer ce bordel. Mais en y regardant d’encore plus près, il se rend compte qu’il y a autour des moisissures, une zone épargnée où aucun staphylocoque n’a poussé. Il émet alors l’hypothèse d’une substance antibactérienne sécrétée par le champignon qu’il baptise pénicilline.

Comme quoi un petit coup de pouce du destin parfois ça ne fait pas mal.

Source : Wikipedia