Le Far West est sujet à bien des fantasmes. Des fantasmes que la littérature et le cinéma se sont chargés de nourrir pendant des décennies, tablant sur des idées reçues qu’il convient de démonter une bonne fois pour toutes parce que globalement on se plante COMPLET.

Les cow-boys n'étaient pas tous comme John Wayne

John Wayne est un bon exemple parce que finalement, la figure mythique du cow-boy est née au cinéma. Un cow-boy, dans l’imaginaire collectif, c’est donc un Américain blanc élevé au maïs. Sauf qu’en fait non, pas vraiment. Pas uniquement en tout cas.

Le cow-boy est né au Mexique au moment de l’arrivée des colons espagnols. C’est quand ces derniers ont commencé à migrer vers le nord, à la recherche de bétail et de terre, là où se trouve aujourd’hui le Mexique, qu’ils ont commencé à pousser les Américains à devenir cow-boys. Les historiens affirment également que 25% des cow-boys étaient noirs. Une tendance qui n’a fait que s’amplifier quand la guerre de Sécession a éclaté, encourageant les propriétaires de ranchs à partir sur le front, même si le Texas ne s’est jamais vraiment impliqué dans le conflit, laissant leurs esclaves gérer leurs affaires.

Les chevaux n'étaient pas les seuls moyens de locomotion

Vous avez vu beaucoup de westerns avec des chameaux vous ? Pourtant, en 1855, aux États-Unis, dans le sud en particulier, ces animaux étaient présents en grand nombre et ne cessaient de se reproduire. Pourquoi ? Tout a commencé quand le Texas a acheté 75 chameaux à l’Égypte pour servir dans l’armée. La nature a fait le reste et on raconte qu’à l’époque, il y avait probablement au moins autant de chameaux sauvages dans cette région que de chevaux.

Il n'y avait pas que des guerres avec les Amérindiens

Certes, l’histoire de la conquête de l’Ouest compte de nombreux conflits meurtriers, comme Wounded Knee fin 1890. Des personnes comme le Général Custer ayant fait beaucoup de mal aux natifs américains. Pourtant, en temps normal, les Indiens étaient loin d’être aussi hostiles que la culture populaire a bien voulu nous le faire croire. Nombreux étaient par exemple ceux qui allaient à la rencontre des colons pour les aider à s’installer et à trouver des terres. Le troc avait alors cours et la plupart du temps, tout se passait bien entre personnes raisonnables. Sauf qu’à la fin, ça ne s’est pas du tout bien terminé pour les Amérindiens malheureusement…

Il n'y avait pas que le Stetson comme chapeau tendance

On trouvait bien quelques types qui en portaient mais le vrai chapeau incontournable de l’époque était le chapeau melon. Il était non seulement plus pratique mais aussi plus discret.

Crédits photo (Domaine Public) : -oo0(GoldTrader)0oo-

"Il y avait des armes partout" : FAUX

En réalité, le contrôle des armes à feu était plus strict qu’aujourd’hui. De nombreuses villes comme Wichita, Tombstone ou Deadwood interdisaient carrément le port d’arme en ville et demandaient à leurs visiteurs de déposer leurs revolver et autres fusils avant de se balader dans les rues. Il semble que les autorités de certaines villes de l’Ouest avaient pigé un truc qui échappe encore à nombre d’élus américains aujourd’hui.

Les femmes n'étaient pas totalement dénuées de pouvoir

En règle générale, les femmes se coltinaient certes toutes les corvées et n’avaient pas le droit de prendre de décisions importantes, ce qui en a poussé certaines femmes à foncer dans le tas pour s’imposer. Annie Oakley par exemple, reste l’une des tireuses d’élite les plus légendaires de l’Ouest. Elle a également œuvré pour que l’Armée accepte des femmes dans ses rangs. Marie Champs elle, était l’une des figures les plus badass de l’époque. Née esclave puis libérée, elle est devenue experte dans l’art d’atteindre sa cible avec son fusil et s’est mise à transporter le courrier à travers le pays, décourageant tous les voleurs grâce à ses talents et à son tempérament. Elle reste célèbre pour avoir été la première femme afro-américaine à occuper ce poste. On peut aussi citer Belle Star, la célèbre hors-la-loi, Cathay Williams, qui s’est engagée dans l’armée en se faisant passer pour un homme, Pearl Hart, une autre célèbre criminelle, Aliénor Dumont, une mythique joueuse de cartes ou encore Brigitte Mason, la première femme afro-américaine à avoir acheté un terrain à Los Angeles avant de se lancer dans les œuvres de bienfaisance. Sans oublier Susan Anderson, qui, pour résumer, était exactement comme Doctor Quinn dans la série du même nom.

Non les banques n'étaient pas tout le temps dévalisées

Les chiffres ne mentent pas : seulement 3 ou 4 banques ont été dévalisées dans quinze états, sur une période de 40 ans. On estime même que les banques du Far West, compte tenu des précautions prises par les tauliers, étaient plus sûres que celles d’aujourd’hui.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Ferran Cornellà

C’était hyper dangereux

Là encore les chiffres prouvent bien que l’Ouest était beaucoup plus sûr que les autres régions des États-Unis. Les historiens s’accordant à dire que les échauffourées et autres fusillades et duels n’étaient pas si courants et que vivre au Far West était plutôt simple.

Le mythique règlement de comptes à OK Corral...

D’une part, la fusillade entre les frères Earp et le gang des frères McLaury n’a pas vraiment eu lieu à OK Corral mais juste derrière. D’autre part, la fusillade en question n’a duré que 30 secondes. Ce qui n’a pas empêché Lawrence Kasdan d’en fait un film de 3 heures.

La première ruée vers l'or n'a pas du tout eu lieu en Californie

On associe largement le Far West aux vieux chercheurs d’or qui perdent la boule à force de tamiser l’eau des ruisseaux sans jamais rien trouver de valable alors qu’en fait, la première vraie ruée vers l’or eut lieu à l’est dans l’état de la Caroline du Nord. La seconde ? En Géorgie. Ensuite est venue la Californie.

Comme quoi le cinéma…

Sources : History, Grunge