Dans la vie, il y a ceux qui aiment l’élégance, la justice et la noblesse. Ils se lèvent tôt le matin – le nœud papillon en éventail sur la veste en tweed – pour répandre amour et respect sur la planète. Ils travaillent dur la matinée pour un monde meilleur et travaillent dur l’après-midi pour un monde plus juste. Et puis, vient le Tea Time où ils se reposent un peu avant de travailler dur toute la soirée pour un monde plus sain. Dans la vie, il y a ceux qui plaident pour l’élévation de l’âme. Et puis, il y a les autres. Ceux qui n’en ont plus rien à foutre.

Joël Veltman (Ajax Amsterdam - Sparta Rotterdam)

Le Fair-Play, Joël Veltman n’en à rien à cirer. Alors, quand un des ses coéquipiers se blesse, Joël n’est pas triste, Joël y voit une opportunité. Celle de déborder à moindre effort. Les bras ballants, le visage consterné, il demande à son adversaire direct de s’arrêter pour que l’on puisse soigner l’agonisant. Son adversaire s’arrête et se retourne. « Erreur fatale » lui susurre Joël au creux de l’oreille en filant au but pour centrer. Classe comme un « tout le monde debout » au Téléthon.

Falcon (Zamora FC - Mineros de Guyana)

Sur une longue passe en retrait, le gardien des Mineros de Guyana contrôle tranquillement le ballon avant de faire signe à l’attaquant venu faire le pressing de se stopper car il est blessé. L’attaquant ne s’arrête pas, il arrive au niveau de sa proie et vole le ballon de ses pieds sans réaction. Puis, il se retourne une dernière fois pour écouter ses plaintes, sourit, et marque dans le but vide. Une hyène.

Piero Alva (César Vallejo - Union Comercio)

Un gardien qui récupère un ballon anodin et se blesse. Un défenseur qui marche pour dégager le ballon mort en touche et permettre aux soigneurs d’entrer sur le terrain. Rien à signaler jusqu’à l’entrée en scène de Piero Alva, attaquant de son état, qui se précipite pour mettre le pied en opposition et marquer dans le but vide sous le regard médusé du défenseur et les cris de douleur du gardien. Faire quoi ?

Romero Gamarra (Pañarol - Huracán)

Probablement l’action la moins classe de ce classement. Balle au pied au milieu de terrain, Romero Gamarra aperçoit le gardien adverse sortir de ses cages pour venir en aide à l’un de ses propres coéquipiers, blessé. Sans hésiter, Gamarra accélère pour profiter de la situation et tirer dans le but vide. Oscar de la traîtrise, catégorie meilleur scénar.

Toute l’équipe de Cluj

Match de coupe entre le CFR Cluj, triple champion de Roumanie, et le CS Dacia Mioveni, modeste club de seconde division. Terrain enneigé, Mioveni crée la surprise et mène 3-0 à la 60ème. Seulement voilà, piqués dans leur orgueil, les joueurs de Cluj réussissent à revenir à 3-2 avant d’enterrer le charme de la coupe avec son manteau de fair-play autour du cou, à la 86ème. Sur un grand classique du genre, ils refusent de rendre un ballon intentionnellement mis en touche pour soigner un blessé et égalisent dans une défense sans défense. Sale.

Luiz adriano (FC Nordsjaelland - Shakhtar)

D’abord il y a un vilain tampon d’un joueur de Donetsk sur un attaquant de Nordsjaelland. Un long arrêt de jeu, quelques chicots qui bougent, des étoiles qui scintillent et puis le jeu qui reprend sur une balle à terre. Courtois, Willian la rend au gardien sur un long dégagement. Oui mais voilà, Luiz Adriano sprint pour la voler et s’offrir un duel face au gardien. Il le gagne et marque un des buts les moins fair-play de l’histoire.

Ryan Donk (Konyaspor - Kasimpasa)

Championnat turc. Saison 2014 – 2015. Ryan Babel, coéquipier de Ryan Donk, s’écroule sur le terrain. Le gardien adverse tente de dégager en touche pour qu’on puisse le soigner. Raté, Ryan Donk récupère le ballon et profite de l’apathie des 21 figurants pour placer un superbe lob et marquer. A part ça, Ryan Donk c’est aussi ce joueur qui avait stoppé une occasion de but en jetant un deuxième ballon dans les pieds de l’attaquant, il y a quelques années… Combo Fair-Play, Donk…

Ronaldinho (Atletico MG - Sao Paulo)

Evidemment, Ronnie c’est 94 kilos de classe. Mais c’est aussi quelques grammes de roublardise. Comme ce jour où il a profité d’un temps mort sur une touche pour demander de l’eau au gardien adverse. 20 mètres derrière le dernier défenseur, il parle un peu avec le portier, le remercie pour son amabilité et lui plante un gros couteau entre les omoplates au moment de repartir. Il n’y a pas de hors jeu sur une touche, Ronnie le sait et passe le ballon à un coéquipier et forcément, il y a but. En même temps, Ronnie qui boit de l’eau, fallait se méfier.

Marwin Hitz (FC Augsburg - FC Cologne)

Hitz est gardien de but en Allemagne et n’aime pas prendre de but. Alors, quand l’arbitre siffle un penalty pour Cologne, Hitz n’est pas d’accord. « Hitz pas content » grogne-t-il. Mais plutôt que de se laisser abattre comme un vulgaire joueur de Ligue 2, il décide de réagir et se met à labourer discrètement le point de penalty pendant les palabres. Discrètement mais sauvagement. Evidemment, Anthony Modeste glisse au moment de frapper. Pas très beau geste Hitz…

Elton Martins (Medellin - Deportivo Cali)

Un geste qui était très impressionnant, il faut le reconnaitre, mais avec beaucoup d’anti-jeu. Les joueurs du Deportivo Cali rencontraient les joueurs de Medellin, et Medellin menait 3-2. A quelques secondes de la fin, Elton Martins, joueur de Medellin, récupère la balle et la cale sur sa nuque (ce qui empêche évidemment les autres de jouer). Hop le match se termine, et c’est gagné. Martins a délibérément décidé de ne pas respecter ses adversaires, mais au moins c’était drôle.

Overmas (Arsenal - Sheffield, février 1999)

Au cours de ce match, les Gunners s’étaient imposés 2-1. Oui, mais il faut savoir comment. Marc Ovremas a certes marqué, mais en profitant du ballon qui avait été volontairement sorti par les joueurs de Sheffield suite à la blessure d’un de leurs joueurs. Bref, l’attaquant n’a pas hésité à reprendre directement la ballon et marquer. Classique, mais toujours pas fair-play.

Cependant, Arsenal était entrainé par Wenge et visiblement l’alsacien déteste les injustices. Il a donc, de sa propre initiative, demandé de rejouer la rencontre, qui a été remporté 2-1 par son équipe, mais à la loyale cette fois-ci. C’est classe.

PSG (PSG - Barcelone)

Et la remontada 6-1 du Barça contre le PSG en 2017 c’était fair-play ça ? Briser les espoirs de milliers de supporters alors que le PSG avait remporté le match aller, c’est fair-play ça ?

Être ridiculisé pendant 94 minutes alors qu’il y a des caméras et des spectateurs… bah non c’est pas Fair-Play du tout ça les mecs…

« Aujourd’hui c’est jour de match, on sera Fair-Play demain » disent-ils souvent en rentrant dans leurs donjons hantés.