C'est dimanche, c'est une playlist. "Ok les gars, elle est pas mal cette compo... On a l'intro, puis couplet-refrain-couplet-refrain, un solo, et encore un refrain. On finit comment ? J'avais pensé à baisser le son jusqu'à la fin. Ou alors on fait plein de bruit en ralentissant sur un seul accord... Non ?" Vous pourriez un peu vous creuser et trouver une fin de morceau un peu originale, vous ne seriez pas les premiers. Quelques exemples pour que vous en preniez de la graine.

  1. Red Hot Chili Peppers - Sir Psycho Sexy (à partir de 5:36)
    Les Red Hot ont vu passé pas mal de très bons guitaristes, mais un seul a du sang de Jimi Hendrix dans ses veines. L'Outro de Sir Psycho Sexy évoque Little Wing et on se dit que sans Frusciante, les Red Hot seraient restés un sympathique groupe de mecs avec une chaussette sur la bite (ce qui n'est pas en soi une mauvaise chose).

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  2. Pixies - All Over the World (3:57)
    Les Pixies ont pris la bonne habitude de soigner leurs fins de morceau, celle de The Happening s'est même retrouvée telle quelle dans une compilation de Face B sous le nom The Thing. Celle de ce titre de Bossanova ajoute une dimension épique à un morceau qui n'en avait pas forcément besoin.
  3. Guns'n'Roses - November Rain (6:48)
    Ça pourrait être un morceau de brit-pop un peu mielleux, mais les Guns ont choisi de faire de ce titre le prétexte à quelques expérimentations musicales et symphoniques. Du coup, November Rain est peut-être un peu plus qu'une compromission, c'est peut-être finalement un super bon morceau.

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    Il n'a pas souffert, promis

  4. Derek & The Dominos - Layla (3:17)
    Le riff d'intro de Layla appartient à l'Histoire mais ce qui se passe après 3 minutes et 17 secondes, c'est à dire après un morceau de bonne facture qui aurait décemment pu en rester là, est assez surprenant. Une envolée au piano, un bassiste qui se laisse aller et des plaintes de guitare (by mister Eric Clapton). 4 bonnes minutes de bonus qui font la différence entre un tube et un morceau majeur.
  5. Queen - Bohemian Rhapsody (3:04)
    On a parfaitement le droit de détester Queen, mais on est obligé de convenir d'une chose : ce morceau est ahurissant et ressemble à un medley qui aurait permis de coller sans accroc l'intégralité des (très bons) morceaux d'un groupe tout au long de sa carrière.
  6. Muse - Cave (3:35)
    Sur le premier album Showbiz, on trouve certes le final déchirant de Muscle Museum (avec un solo à la bouche, pourquoi pas...) mais surtout ce titre, Cave, reposant sur un riff d'une efficacité redoutable et qui s'offre le luxe de finir au piano avec une progression qui aurait fait une chanson à elle toute seule, sans avoir à rougir.
  7. Led Zeppelin - Stairway to Heaven (5:51)
    Led Zeppelin ne se contente pas d'une intro mondialement connue : il faut un final de légende pour boucler comme il faut le titre qu'il est aujourd'hui interdit de jouer dans les magasins de musique.
  8. Dire Straits - Private Investigation (3:50)
    On est bien pendant près de 4 minutes, tranquille, on se croirait dans un épisode de Dexter. Et tout à coup, l'ambiance s'assombrit, le ciel se couvre, et les cordes en nylon deviennent métalliques. Ça a l'air de rien, mais la différence entre un guitariste, même virtuose, et un musicien, elle se mesure à ce genre de performance.
  9. dEUS - Instant Street (3:40)
    Une telle fin de morceau rend presque anecdotique le reste de la chanson, pourtant excellente. dEUS pris à son propre piège : le public en concert, dès que résonne l'intro, attend avec une impatience mal contenue le final éblouissant d'Instant Street.
  10. Prince - Purple Rain (3:48)
    On parle évidemment ici de la version longue du morceau, qui fait plus de 8 minutes ... dont 4 dernières minutes orgasmiques de guitare + voix, et un finish surprenant au piano et à l'orchestre à cordes. Vous saviez que la base du morceau était un enregistrement live ? Oui, ça calme...

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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

  11. Black Sabbath - Black Sabbath (4:35)
    Quand on lit le titre, on se dit que quand même, les mecs se sont pas fait chier pour trouver de l'inspiration. Quand on écoute toute la première partie du morceau, on se dit pareil. Et puis d'un coup, sans crier gare, Iommi à la guitare se réveille, la batterie suit, et Black Sabbath nous sort un des morceaux fondateurs du heavy metal. La classe.

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    Il n'a pas souffert, promis

  12. Arcade Fire - No Cars Go (3:12)
    Merci à Arcade Fire de nous prouver qu'accordéon et violons dans un morceau rock, ça peut donner des frissons. Et de nous offrir ce moment de grâce sur scène avec le public comme chorale.
  13. U2 - With or Without you (3:03)
    Une histoire d'amour déchirante, la guitare apaisante de The Edge, la voix envoutante de Bono... un bon petit U2, me direz-vous. Mais With or Without you se détache de ce carcan catégorisant, lorsque Bono, visiblement trop touché par l'émotion pour se contenter de sa petite ballade, s'élance, au bout de 3 minutes 04, dans l'une des plus belles fins de chansons du groupe. "Oh oh oh oh", dit-il.

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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Non, on n'a pas oublié A Day in the Life des Beatles, dont le final est "l'accord de piano le plus surévalué de l'Histoire". Par contre, il y en a plein d'autres dans la playlist Spotify (oui, j'ai bien dit "plein").

Et vous, vous ajouteriez quels titres dans cette playlist ?