Attention, top méchant. On sait, on sait, régulièrement des sondages nous le rappellent : Queen est considéré par un grand nombre de personnes comme un des plus grands groupes de l'histoire du rock. Mais outre le fait que la démocratie a parfois ses failles, cet adoubement populaire démontre simplement une chose : Queen est le groupe de rock ultime pour ceux qui n'aiment pas le rock ou pire qui en aiment les caricatures (autant aimer les Forbans). Alors bien sûr tout n'est pas à jeter (Another One Bites To Dust, Crazy Little Thing Called Love...), mais bon pour ce Top 10 des raisons de détester Queen, on n'a pas trop eu à se forcer, on a même eu du mal à se limiter à 10.

  1. Leur truc aux Queen, c'était d'être laids, mais alors vraiment laids
    Un guitariste qui avait pris Louis XIV pour modèle capillaire, un bassiste qui se trimballait avec du brocoli orange sur la tête, un batteur qui ressemblait à Mickey Rourke jeune s'il n'avait pas été beau, et bien évidemment un chanteur à tête de décapsuleur avec moustaches (le genre de trucs qu'on trouve dans nos topitrucs, mais là au moins c'est pour le fun). Bref faut quand même vraiment avoir mauvais goût pour afficher le poster d'un tel groupe dans sa chambre.
  2. Leur truc aux Queen, c'est que non content d'être laids, ils étaient mal habillés
    "Et un petit short moule bites ce ne serait pas seyant ?", "Et vu qu'on s'appelle Queen, si je montais sur scène affublé d'une couronne factice ?". Encore heureux qu'ils ne se soient pas appelés les Queens Of The Stone Age.
  3. Leur truc aux Queen, c'était l'hymne de foot
    Qui est à la musique ce que le Ku-Klux-Klan est à la tolérance et à la fraternité entre les peuples. Quoi de plus con qu'un We Are The Champions ? Quoi de plus régressif qu'un We Will Rock You ? A faire passer Johnny et son Allez les bleus pour une nouvelle version de You'll Never Walk Alone.
  4. Leur truc aux Queen, c'était le video-clip ringard
    Eh, vas-y que je me travestis pour I Want To Break Free (Patrick Sébastien à côté, c'est Woody Allen). "Eh, t'as vu mon dessin animé hideux dans A Kind Of Magic ?" (les mangas du Club Dorothée à côté, c'est du Paul Grimault). "Eh, et mon détournement de Metropolis dans Radio Ga Ga, il est pas cool ? Il ne montre pas mon incroyable culture cinématographique ?" (Laurent Weil à côté, c'est Serge Daney).
  5. Leur truc aux Queen, c'était le mélange des genres
    "Eh les gars, ce ne serait pas génial d'écrire une chanson avec une guitare hard-rock, une batterie rock-FM, un synthétiseur disco, les chœurs d'un opéra, et dessus on rajouterait ma voix de Falsetto ?". On connaissait la fausse bonne idée des supers-groupes, ces empilages la plupart du temps marketing de stars de la musique, pour un résultat le plus souvent inversement proportionnel à la somme des talents ainsi réunis ; avec Queen on a eu droit à la vraie mauvaise idée des supers-chansons, ce qui débouchait inévitablement sur des ballades boursouflées, ou sur des rocks indigestes.
  6. Leur truc aux Queen, c'était d'être un groupe mené par un chanteur assez ouvertement gay, et de plaire aux homophobes
    On a une pensée émue pour Sébastien, qui passait le concours pour être prof de sport, et qui se tapait au son de I Want It All ses vingt tours des Buttes-Chaumont chaque matin avant de partir en cours, et qui nous avait engueulés lors du débat sur l'adoption du PACS avec des arguments d'une finesse : "De toute façon les homosexuels, c'est rien que des pédés !".
  7. Leur truc aux Queen, c'était les sons tout pourris
    "Et un solo de guitare sonnant comme un clavier 'Apprends à découvrir les notes pour enfant de 3 ans et plus de Fisher Price' dans I Want To Break Free, t'en penses quoi ?". "Et une batterie qui produit le même son que la compression d'une Fiat 500 à la casse de Conflans Saint Honorine un jour de rallye des Yvelines, ce ne serait pas génial ?". Bref les Queen faisaient de la musique industrielle au sens littéral du terme.
  8. Leur truc aux Queen, c'était les effets spéciaux
    Quand on n'a pas de génie, quand on n'a pas de talent, on compense par la mise en place d'effets pyrotechniques, et de fausses idées originales, qui n'impressionnent que les gogos. "Eh si on réunissait deux ou trois chansons afin d'en faire une seule, comme une mini-symphonie ? On appellerait cela Bohemian Rhapsody, et ce serait baroque, mélodique avec des paroles oniriques et surréaliste". Aimer Queen cela revient donc à aimer une fille trop maquillée, à la poitrine plastifiée, au cul rabotée et portant 2 kilos de faux diamants au cou et aux oreilles.
  9. Leur truc aux Queen, c'est d'avoir eu une descendance terrible
    Parce que forcément, quand on n'a pas reçu une bonne éducation, on part avec un handicap quasi-insurmontable. Des noms ? Extreme, Def Leppard, Muse... Bref l'aristocratie du rock pompier et pompeux, à faire passer AC/DC pour des modèles de bon goût et de sobriété.
  10. Leur truc aux Queen, c'est de refuser de mourir
    On a pu le constater, on ne porte pas le groupe de la banlieue de Londres dans notre cœur, mais on le reconnait bien volontiers, Freddie Mercury était quelqu'un de charismatique, de touchant et d'(heureusement) irremplaçable. Il fallait donc un épilogue ridicule à cette histoire déjà bien lourde. May et Taylor allaient nous la donner en 2005 en remontant avec le mythique frontman de Free, Paul Rodgers une nouvelle mouture de leur créature intitulée Queen + Paul Rodgers, et ce pour nous imposer un double CD affreux intitulé (ça ne s'invente pas) Return Of The Champions. Sans commentaires...

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