Les films s’inspirent bien souvent d’histoires vraies, comme le montre la longue liste des figures historiques les plus adaptées au cinéma, mais ils ne se gênent pas pour raconter plein de mensonges, ce qui fait qu’on doit un peu prendre avec des pincettes certains d’entre eux en se disant que c’est peut-être pas tout à fait la vérité vraie qu’on voit.

Amistad (1997) : montrer une meilleure image des blancs

Le film de Steven Spielberg sur la rébellion d’un navire d’esclaves qui est inspiré d’un véritable évènement a pris quelques libertés avec le matériau de base, notamment en changeant quelques personnages pour « créer des héros blancs ». Si le personnage de John Quincy Adams était vraiment anti-esclavage c’était pas non plus à ce point là, le trait a un peu été grossi pour le rendre plus « héroïque ».

Les Incorruptibles (1987) : la mort de Franck Nitti

Si vous avez vu ce film basé sur la lutte d’Elliot Ness contre Al Capone, vous vous souvenez probablement de la scène où Ness se bat contre un type sur un toit. Ce type c’est Franck Nitti, et dans le film Ness réussit à le balancer par dessus le toit et c’est clairement une invention vu que Nitti est devenu en réalité le successeur de Capone et s’est suicidé quelques années plus tard. Bon ça donnait une bonne scène quand même.

Amadeus (1984) : la relation entre Mozart et Salieri

Le film a souvent été critiqué sur la véracité des faits qui y sont montrés et c’est principalement l’image de Salieri qui dérange puisqu’on le voit comme beaucoup trop jaloux de Mozart, ce qui tourne à l’obsession, au point qu’il demande au fameux prodige de lui écrire un requiem. Évidemment cette partie est fausse et on a monté une rivalité entre les deux personnages qui n’existait clairement pas avec cette intensité. Visiblement on a même coupé une scène où ils se battaient dans le duty free de l’aéroport d’Orly parce que c’était un peu too much.

Shakespeare in Love (1998) : festival de n'importe quoi

« Et si on prenait tous les codes des comédies romantiques des années 90 et qu’on les mettait dans un film biographique sur Shakespeare ? »

C’est probablement comme ça qu’a commencé la création du scénario de ce film et à part le nom de Shakespeare et quelques petits trucs c’est tout ce qu’on trouve de véritablement authentique là-dedans. Mais le film a bien marché.

Gangs of New-York (2002) : révélation divine

Le film de Scorsese qui se passe pendant les émeutes de la conscription à New-York (1863) nous montre un Leonardo DiCaprio assez pieux qui récite la fameuse prière à saint Michel. Cette même prière écrite par le pape Léon XIII en 1884. Soit 21 ans plus tard. Ok c’est pas le truc le plus grave du monde j’avoue, je pinaille pour pas grand chose.

Pocahontas (1995) : le génocide indien

Bon je vous vois venir, bien évidemment que juger un dessin animé Disney sur sa crédibilité avec l’histoire est un peu débile de ma part, mais y’a quand même pas mal d’erreurs (je parle pas du fait d’avoir une grand-mère arbre ou un pote raton-laveur). Déjà quand Pocahontas a rencontré John Smith elle avait seulement douze ans et (heureusement du coup) il n’y a jamais eu d’histoire d’amour entre les deux personnages.

Ceci étant dit, le plus dérangeant est de faire un film sur le sujet sans réellement aborder le fait que 90% de la population des natifs américains est morte suite au génocide et aux maladies à cette époque. En faire un divertissement pour enfants avec des chansons c’est pas ouf ouf.

Arrête moi si tu peux (2002) : un peu trop hollywoodien

C’est le genre de film où on se dit constamment « mais non c’est ouf que ce soit une histoire vraie » et y’a une raison pour ça : beaucoup de choses ont été changées pour en faire un truc cinématographique. Déjà le personnage de Carl Hanratty (Tom Hanks) n’existe pas, il est inspiré de Joe Shea (le vrai enquêteur), ensuite le père de Franck Abagnale allait très bien et n’était pas absent. Concernant la fin, le jeune arnaqueur n’a pas été arrêté après une course poursuite incroyable mais simplement parce que quelqu’un l’avait reconnu en train de faire ses courses. Pas complètement authentique sur plusieurs aspects donc.

Un homme d'exception (2001) : attention le spoil

Bon, là c’est un gros morceau. Si vous n’avez pas vu le film sautez ce point au risque de vous prendre un gros spoil. Pour les autres, vous vous souvenez probablement qu’on y suit le personnage de John Nash, mathématicien de génie jusqu’à ce qu’il réalise après des années qu’il a imaginé travailler pour les services secrets dans le but de lutter contre le communisme et qu’il est schizophrène.

Dans la réalité il ne s’est jamais imaginé tout ça, il entendait des voix concrètement, mais tout le truc des fusillades et de l’espionnage c’est clairement inventé. Et aussi John Nash était très antisémite, on ne le laissait pas tellement prendre la parole en public de peur qu’il lâche des phrases bien vénères.

Gladiator (2000) : petit problème de temporalité

Vous vous souvenez du légendaire Maximus (Russel Crowe) et de sa rivalité avec le cruel empereur Commode (Joaquin Phoenix) ? Le problème c’est que près de 200 ans sépare les deux personnages dans la réalité. Un peu compliqué d’être ennemis dans ce cas là, mais bon le film reste super cool donc on pardonne.

10 000 (2008) : beaucoup d'anachronismes

Bon, en même temps il ne faut pas regarder ce film comme une leçon d’histoire (ou le regarder du tout d’ailleurs). Mais on y trouve quand même des navires, des mammouths qui aident les hommes à construire des temples, des armes qui n’existaient pas encore… Bref, vous l’aurez compris y’a beaucoup d’inventions scénaristiques mais ça n’a pas la prétention d’être exact non plus. Pas plus que Transformers.

Braveheart (1995) : problème de kilts

On vous en parlait dans les anachronismes dans les films cultes mais oui, au XIIIe siècle, les kilts n’étaient pas encore répandus en Écosse et c’est con, parce que beaucoup de monde en porte dans ce film. L’équipe costume devait être en roue libre.

Le dernier roi d'Écosse (2006) : pas de personnage principal

Le film nous raconte l’histoire d’un médecin (James McAvoy) qui arrive en Ouganda et découvre la terreur du régime de Amin Dada (Forest Whitaker). Si l’horreur qui y est montrée et le nombre de morts sont bien réels, tout le reste du film est complètement faux, à commencer par le personnage du héros qui n’a jamais existé, ça retire pas mal de scènes du coup.

Dans le même esprit vous avez aussi les films basés sur une histoire vraie qui racontent des choses fausses, y’a des trucs pas mal aussi.

Sources : Reader’s Digest, Cracked, WhatCulture.