Pour certains films on se rappelle de rôles mémorables avec seulement quelques minutes à l’écran et pour d’autres il y a un acteur ou une actrice qui reste seul devant la caméra tout du long. C’est essentiellement grâce à ce genre de différences qu’on arrive à voir des films qui ne se ressemblent pas, parce qu’imaginez une seconde si tous les films étaient pareils et que le modèle de base c’était Les petits mouchoirs ? Ouais, ça ferait mal aux couilles. Pendant que vous êtes en train de vous demander si vous avez déjà lu une introduction aussi merdique que celle-ci à un moment de votre vie je m’en vais commencer ce top, on se retrouve à la fin pour en parler.

"Seul au monde" - Tom Hanks

Oui bon forcément c’est limite le premier film qui nous vient à l’esprit, et pourtant on a tôt fait d’oublier la performance incroyable de Wilson le ballon. Mais pour le reste il y a 90% du film qui se déroule avec Tom Hanks et essentiellement Tom Hanks tout seul et le type arrive presque à nous faire oublier qu’il n’y a pas d’autres acteurs. Bon après c’est principalement une publicité géante pour FedEx couplée avec un remake de Robinson Crusoe, pas de quoi chier des marrons sur la dinde de Noël comme disait ma grand-mère.

"Moon" - Sam Rockwell

Il y a parfois des énigmes auxquelles on ne trouve pas de réponses, comme « comment font les fabricants de pâtes pour fourrer les raviolis ? » ou « pourquoi la carrière de Sam Rockwell n’a jamais décollé ? » alors que ce type est monstrueux. Dans Moon il est le seul acteur à apparaitre à l’écran, accompagné par moments par la voix de Kevin Spacey qui joue un robot. Malheureusement je ne peux pas vous spoiler l’histoire, mais regardez ce film.

"Locke" - Tom Hardy

Pendant une heure et demie le mec est dans sa voiture et il conduit. Je vous assure que c’est ce qu’il se passe. Bon, y’a d’autres acteurs qui lui parlent au téléphone donc ça va, ça ajoute quelques interactions, mais à part ça il conduit et il ne fait même pas de créneau, donc c’est pas super crédible comme film. Cependant il joue super bien Tom Hardy et en plus il est beau gosse et sa voiture a l’air de sentir bon le tout neuf. Je vous raconte même pas le moment où il règle son GPS, j’ai les poils rien que d’en parler.

"Buried" - Ryan Reynolds

Ryan Reynolds, un cercueil, un téléphone. Voilà, vous avez les trois protagonistes du film, sachant que Ryan Reynolds joue tour à tour les trois sans qu’on s’en aperçoive, probablement grâce à ses jeunes années où il a travaillé en tant que téléphone d’exposition dans une boutique Bouygues Télécom du Havre pour payer son école d’acteur. À part ça il arrive à vous happer tout en étant principalement allongé, ce qui est très compliqué comme prouesse.

"Gravity" - Sandra Bullock

Il y a un constat qui arrive rapidement dans Gravity : George Clooney a été facturé pour jouer dix minutes. Tout ce qui se passe après concerne la talentueuse Sandra Bullock qui arrive à nous transporter alors que les mouvements de caméra nous donnent la gerbe, une prouesse assez remarquable. Un film qui ne donne pas du tout envie d’aller dans l’espace mais en même temps c’est pas comme si c’était le genre d’endroits qu’on pouvait rejoindre facilement en prenant l’A4 direction Lille.

"127 heures" - James Franco

Sachez qu’à la base le film durait vraiment 127 heures, mais suite à des projections test où les gens rongeaient leurs propres genoux à cause de la faim on a décidé de le raccourcir. Toujours est-il que Franco y livre une belle performance en étant presque toujours tout seul à l’écran avec son gros caillou. Bon, y’a un paquet de flashbacks avec d’autres personnages donc c’est pas un film au casting unique et le caillou est joué par le fabuleux Francis Huster, caméléon des planches françaises mais ça compte quand même.

"All is lost" - Robert Redford

Qui peut s’assoir à la table de Robert Redford et se lever en disant « j’ai joué dans tous ses films » ? Une seule personne. Robert putain de Redford. Et une seule personne qui est Robert Redford c’est exactement ce que vous verrez dans ce film où non seulement il est le seul à l’écran mais où en plus il n’y a que 51 mots de prononcés (dont 13 fois le mot rhododendron). Si vous aimez l’acteur et les bateaux alors ce film est fait pour vous.

"L'odyssée de Pi" - Suraj Sharma

Puisqu’on parle de bateau et d’acteurs perdus dans l’océan il est temps d’aborder L’odyssée de Pi. Oui, on y voit pas mal d’autres acteurs au début et au cours des flashbacks, mais pour 70% du film tout se passe entre le jeune Suraj Sharma et un tigre en image de synthèse, et la performance de l’acteur est tout à fait appréciable. Que vous dire d’autre sur ce film à part que l’image est magnifique et que, fait étonnant, il a été tourné à la base de loisirs de Fontainebleau.

"The Shallows" - Blake Lively

Je suis un peu emmerdé parce que j’ai clairement pas vu ce film, je vais même tout vous avouer je n’en avais jamais entendu parler. Et je vais même vous en avouer plus, c’est moi qui avait fait pipi sur la moquette de madame Brunier quand j’avais 5 ans, pas le chat. Quoi qu’il en soit il parait que Blake Lively se démerde pas mal dans ce film où elle campe une surfeuse qui combat un requin sur sa planche, ou un truc du genre, je sais pas lequel des deux est surfer en fait. Regardez la bande annonce si ma description ne vous va pas, je les mets pas dans l’article pour faire joli.

"Man Push Cart" - Ahmad Razui

C’est l’histoire d’un type qui pousse un chariot super lourd sur une avenue de Manhattan, inspiré du mythe de Sisyphe (un type qui pousse un rocher toute la journée pour le monter en haut d’une colline et recommence le lendemain parce que le rocher est revenu en bas). On découvre un peu l’histoire de ce brave type au fur et à mesure du film, et la performance est vraiment cool, sans parler du titre (un homme qui pousse un chariot) qui est probablement le titre le moins mensonger du monde.

Et sinon je vous conseille d’aller voir les acteurs qui ont eu un Oscar en moins de 20 minutes à l’écran, de quoi vous prouver que vous n’êtes pas foutu de faire un truc bien en vingt minutes à côté d’eux. Vous trouviez l’intro foireuse, vous n’étiez pas prêt pour la conclusion.

Sources : Taste of Cinema, ScreenRant, MovieWeb, Blimey.