D’un côté, il y a les « fautes » sur lesquelles on nous reprend, alors qu’on a raison. De l’autre, il y a les expressions que l’on prononce tous et toutes, alors qu’elles ne sont vraiment pas correctes ! NON, on ne dit pas « incessamment sous peu », c’est très moche.

"Mettre la barre haute"

Ce qu’on devrait dire : « Mettre la barre haut. »

Pourquoi ? Dans cette phrase, « haut » est un adverbe et non un adjectif ! Il se rapporte au verbe « mettre » et non à « la barre ». De fait, on dit « placer/mettre la barre haut » mais « la barre est haute ».

Autre exemple : « Il l’a emporté haut la main » / « La main est haute ».

"Incessamment sous peu"

Ce qu’on devrait dire : l’un ou l’autre, mais pas les deux ! « J’arrive sous peu. », « J’arrive incessamment. », mais pas « incessamment sous peu » !

Pourquoi ? C’est un pléonasme ! Dire « incessamment sous peu » revient à dire « prochainement dans peu de temps ». Un peu lourd, non ?

"Olalala, j'ai un de ces mal de crâne, moi !"

Ce qu’on devrait dire : « Olalala, j’ai un de ces maux de crâne, moi ! »

Pourquoi ? Après le déterminant « ces », c’est logiquement le pluriel qui doit suivre. En réalité, cette erreur reste sujette à controverse. En effet, « un de ces mal » peut être accepté si on considère qu’ « un de ces » fait office d’ « adjectif marquant le haut degré ». En revanche, si la phrase est complétée d’un complément ou d’une proposition relative, la question ne se pose plus : on utilise le pluriel, et c’est tout ! On dira donc « J’ai un de ces maux de crâne qui ne vous quittent pas de la journée ».

"Je suis venu en trottinette"

Ce qu’on devrait dire : « Je suis venu à trottinette. »

Pourquoi ? « En » signifie « dans ». On peut donc venir en voiture, en train, en avion ou en taxi. En revanche, on circule à vélo, à trottinette, à moto, ou à trott’ !

"Elle est arrivée en première"

Ce qu’on devrait dire : « Elle est arrivée en premier. »

Pourquoi ? « En premier » ou « en dernier » sont deux locutions adverbiales invariables. Une femme arrive donc toujours en premier. En revanche, elle peut arriver la première.

"J'ai beaucoup de choses à penser"

Ce qu’on devrait dire : « Il y a beaucoup de choses auxquelles je dois penser. »

Pourquoi ? On peut « penser quelque chose » dans le sens de la conception. Un fleuriste peut penser un bouquet de mariée, par exemple. En revanche, quand « penser » se réfère à la réflexion, on le construit avec un complément indirect.

"Je suis sur Paris"

Ce qu’on devrait dire : « Je suis à Paris. »

Pourquoi ? D’après les sages de l’Académie Française, la préposition « sur » ne peut en aucun cas « être employée à la place de « à » ou « de » pour introduire un complément de lieu comme une région, une ville et le lieu où l’on se rend/trouve ».

La petite nuance : on peut continuer à dire « je déménage sur Toulouse ». Toujours selon l’Académie, la préposition « sur » peut se justifier avec un verbe de mouvement. « Je marche sur Rome », c’est présomptueux, mais correct.

"Amène-moi un verre"

Ce qu’on devrait dire : pour commencer, on dit « s’il vous/te plait ». Ensuite, la bonne formule est « apporte-moi un verre ».

Pourquoi ? « Amener » signifie « mener quelque chose qui marche ». Jusqu’à preuve du contraire, un verre n’a pas de pattes. Il est donc nécessaire de le porter, ou de l’apporter.

"La conclusion s'est avérée fausse"

Ce qu’on devrait dire : « La conclusion s’est révélée fausse. ».

Pourquoi ? « Avérée fausse » est un barbarisme. Le sens premier de « s’avérer » est « se révéler vrai ». Ainsi, « s’avérer faux », est un contresens.

On ne dit pas non plus : « s’avérer exact ». C’est un pléonasme.

"Au final"

Ce qu’on devrait dire : « finalement », « pour finir », « enfin », « en dernier lieu », « en fin de compte »,…

Pourquoi ? C’est tout simplement grammaticalement faux. « Final » est un adjectif, qu’on ne peut pas vraiment bricoler pour en faire un substantif.

"Le jury a descendu en flèche le candidat"

Ce qu’on devrait dire : « Le jury a descendu en flammes ce candidat ».

Pourquoi ? La locution « descendre en flèche » vient du mélange malheureux de « descendre en flammes » et de « en flèche ». « En flèche » peut être utilisée pour remplacer « rapidement », dans des tournures comme « partir/monter/remonter en flèche ». En revanche, pour parler de « descendre » dans le sens « critiquer » on utilise « en flammes », qui fait référence au vocabulaire de la guerre (avions abattus, tirs qui déclenchent des incendies).

"Je me rappelle de toi"

Ce qu’on devrait dire : « Je me souviens de toi ».

Pourquoi ? On se « rappelle » de quelque chose, on se « souvient » de quelqu’un !

Au jour d’aujourd’hui, on a plus le droit de faire ces erreurs, okay ?

Sources : l’éléphant, Néon, l’Académie Française, Projet voltaire, Le Figaro