L'année qui débute sera celle du changement. De nombreux pays vont en effet désigner de nouveaux dirigeants et on y verra plus clair dans une douzaine de mois : est-ce que la crise internationale, le réchauffement climatique et l'arrivée des Qataris au PSG va orienter les électeurs vers un repli nationaliste ou vers une politique progressiste? Tour du monde des grands rendez-vous démocratiques de 2012 en 11 étapes.

  1. États-Unis (novembre) : sauf accident, Barack Obama devrait être en course pour un nouveau mandat. En face, le Parti Républicain devra choisir son champion entre les candidats déjà en lices en 2008 (Mitt Romney, Mike Huckabee), et quelques nouvelles têtes au milieu desquelles on trouve l'homme d'affaires Herman Cain, accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel, Donald Trump, ou l'évangéliste Michele Bachmann, la nouvelle Sarah Palin. On est bien.
  2. Russie (mars) : les législatives ont donné le ton et le pouvoir russe devrait continuer à nous prendre pour des cons en 2012 : cette fois-ci, c'est Medvedev qui propose la candidature de Poutine 4 ans après que le retrait de Poutine au profit de Medvedev pour des raisons constitutionnelles. Les deux compères entendent donc inverser les rôles et on repart pour un cycle de 12 ans. C'est bien fichu quand même comme pays la Russie.
  3. France (mai) : nous avons pour l'instant : François Hollande, Marine Le Pen, François Bayrou, Dominique de Villepin, Jean-Pierre Chevènement, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon, Éva Joly, Corinne Lepage, Hervé Morin, Christine Boutin, Frédéric Nihous, Nicolas Dupont-Aignan, Carl Lang, Jacques Cheminade, Calixthe Beyala, Christophe Alévêque, Philippe Poutou, Patrick Lozès... Nicolas Sarkozy n'est pas encore candidat, mais il doit déjà regretter d'avoir augmenté la rémunération du président, en ces temps de crise, son job fait des envieux.
  4. Venezuela (octobre) : malgré son cancer du colon, Hugo Chavez est d'ores et déjà candidat à un 3ème mandat pour défendre une coalition qu'on qualifiera de "Gauche Plurielle" (ou d' "Extrême-Gauche Plurielle"), constituée des socialistes, des communistes et du parti de l'Unité Populaire avec comme programme des nouveaux survêtements pour le président, des nationalisations à tour de bras et des brunchs avec le Président iranien. La coalition adverse, l'Unité Démocrate, va organiser des primaires en février. Les rabats-joie.
  5. Hong Kong et Taiwan (mars et janvier) : la Chine "non-continentale" va devoir se préparer à voir de nouvelles têtes : Taïwan entend mener un véritable scrutin mais même le parti historiquement ennemi du Parti Communiste chinois, le Kuomintang, tend désormais la main à son voisin, tout fout le camp... Hong Kong ne fera voter qu'un comité électoral (0,01% de sa population) pour désigner un nouveau Chef Exécutif, vraisemblablement très pote avec Pékin.
  6. Corée du Sud (décembre) : l'élection, prévue pour la fin d'année, est encore floue, mais c'est une femme, Park Geun-hye, parlementaire pour le parti conservateur depuis 1998 et fille de l'ancien président Park Chung-hee. En face, le numéro un du parti démocrate Son Hak-Gyu et l'industriel Ahn Cheol-Soo, fondateur de l'antivirus AhnLab.
  7. Sénégal, février : un scrutin paillette puisque le chanteur Youssou Ndour a décidé de se lancer dans la bataille, cette décision intervenant dans le cadre d'un engagement citoyen incontestable depuis plusieurs années. Objectif du candidat : mettre un terme à la présidence d'Abdoulaye Wade, candidat à sa succession et faire son trou parmi la vingtaine de prétendants déjà déclarés.
  8. Mali : 2012 est une année électorale au Mali, mais le scrutin est déjà l'objet d'une polémique. Les listes électorales ne font pas l'unanimité selon les recensements, selon qu'elles incluent ou non les Maliens de l'étranger (notamment en Côte d'Ivoire). Se sont d'ores et déjà lancés dans la course Cheick Modibo Diarra, un astrophysicien Président de Microsoft Afrique, Niankoro Yeah Samaké, le maire d'une commune rurale, Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre ou Dioncounda Traoré, docteur en mathématique et Président de l'Assemblée.
  9. Mexique : on sait que Felipe Calderón ne pourra pas être candidat à sa succession. Parmi les postulants, l'un des favoris est Enrique Peña Nieto, président du "Parti révolutionnaire institutionnel", un parti qui prône la révolution, mais pas trop. En face, le Ministre des Finances Ernesto J. Cordero ou l'économiste et femme d'affaires Josefina Vázquez Mota.
  10. Finlande (janvier) : vous ne connaissez pas le nom de la présidente finlandaise? Vous avez bien raison puisque Tarja Halonen ne pourra pas se représenter et d'ici quelques semaines, il faudra apprendre un nouveau patronyme. 8 candidats sont sur les rangs, chacun représentant l'un des principaux partis du pays, pour un poste qui n'offre que très peu de pouvoir. Le président finlandais peut par exemple dissoudre l'Assemblée, mais seulement après avoir demandé la permission au Premier Ministre. Le favori, c'est Sauli Niinistö, Ministre des Finances et Président de la Fédération Finlandaise de Football. Un peu comme si Noël le Graët se présentait en France.
  11. Inde (juillet) : qui pour succéder à Pratibha Patil, 77 ans, favorable à la stérilisation des personnes porteuses de maladies héréditaires et qui raconte avoir parlé au fantôme de l'ancien leader Baba Lekhraj? Le scrutin s'annonce palpitant, et même "romain", même si la présidence de l'Inde est un titre essentiellement honorifique.
  12. (Bonus) Miss France 2012 : en ces temps de crise, récompenser l'Alsace en 2011, région durement touchée par le chômage, avait quelque chose de symbolique. Mais pour 2012 on attend un vrai combat des chef(taines) avec Miss Poitou ou Miss Réunion auxquelles on croit beaucoup même si elles ne sont pas encore élues. Le tout avec "Geneviève Golum Fontenay" qui veille au grain pour récupérer son "precious", un jour ou l'autre. Ça va être bien.

Et vous, vous avez votre carte d'électeur?