A l’horizon 2050, l’homme dépensera pour la première fois de son histoire, plus d’électricité pour se rafraîchir que pour se réchauffer. L’avènement de la clim a d’ailleurs déjà commencé avec un impact immédiat sur notre environnement. Chaud devant !

La clim augmente la température des villes jusqu’à 2 degrés

On considère que les clim’ en ville augmentent à elles-seules de 0,5 à 2 degrés la température des villes, en rejetant l’air chaud capté à l’intérieur des bâtiments. Pour faire simple, le fluide frigorigène contenu dans les climatiseurs capture les calories présentes dans les pièces chaudes pour produire de l’air froid et expulser ensuite ces calories vers l’extérieur. Et tant pis si cela participe à accentuer les températures extérieures : problème que la clim est justement censée combattre.

La clim consomme un max d’électricité

Il y a dans le monde plus de 2 milliards de climatiseurs qui participent à augmenter la consommation d’électricité chaque été… c’est-à-dire tout le temps puisque c’est forcément l’été quelque par sur la planète. Les projections les plus alarmistes prévoient une hausse de 60 % de la consommation d’énergie mondiale à cause de la clim dans les prochaines années. Énergie produite à 80 % par l’exploitation du gaz et du charbon (sauf en France grâce au nucléaire), tous deux complices du réchauffement climatique via notamment les émissions de gaz à effet de serre.

Un risque important de black-out (ça va être tout noir... Ta gueule !)

On l’a vu, la clim a besoin de beaucoup d’électricité pour fonctionner. En période de canicule, ce qui pourrait arriver de plus en plus souvent, son utilisation pourrait dépasser les capacités de production électrique et obliger les autorités à couper le jus à des centaines de milliers de personnes afin de soulager le réseau. Le phénomène a même son petit nom. Les Américains appellent ça un « cold crunch ». C’est d’ailleurs ce qui est arrivé en Californie en août 2020, où 200 000 personnes confrontées à des températures de plus de 50°C, furent privées d’électricité. Il faut dire que la clim représente en moyenne dans la région jusqu’à 70 % de la demande résidentielle lors des périodes les plus chaudes de l’année.

Des liquides frigorigènes plus polluants que le CO2

Même si d’énormes progrès ont été réalisés sur les liquides utilisés dans les climatiseurs pour refroidir l’air ambiant, ces derniers restent hyper polluants. A titre d’exemple, le fluide actuellement le plus utilisé – dit R32 – possède un PRG – Potentiel de Réchauffement Global qui compare l’influence de différents gaz à effet de serre sur le climat – 600 fois supérieur à celui du CO2. La Chine, l’Europe et les USA se sont d’ailleurs récemment engagés à trouver rapidement une alternative moins polluante à ce gaz. Mais en attendant, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) prévoit une émission de plus de 5 millions de tonnes équivalent CO2 de fluides frigorigènes en 2025 !

Un prétexte pour ne pas agir tout de suite contre le réchauffement climatique

Vous vous souvenez du Neurolyzer utilisé par les MIB qui permettait d’effacer la mémoire des personnes visées ? Eh bien, la clim possède grosso modo les mêmes propriétés magiques ! Un petit coup de clim et hop, oublié le stress autour du réchauffement climatique. On se dit alors que tout va bien se passer et que la technologie finira bien par nous sauver la peau sans qu’on ait à changer nos mauvaises habitudes.

La clim est surtout utilisée là où il ne fait pas encore trop chaud

Le Japon, les USA et la Corée du Sud représenteraient à eux-seuls, 70 % de la production électrique liée à la climatisation. Trois pays pourtant relativement épargnés par le réchauffement climatique, qui annoncent des jours difficiles quand des pays comme l’Inde, la Chine ou le Brésil seront tous équipés de climatiseurs, avec un gros coup de chaud pour la production d’électricité mondiale à prévoir.

Un recyclage des climatiseurs qui pose encore problème

Si l’Europe recycle 42 % de ses déchets d’équipements électriques et électroniques dont font partie les climatiseurs et que des filières existent pour récupérer et traiter les anciens appareils, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Un rapport daté de 2020 révèle qu’environ 98 millions de tonnes de CO2 s’échappent des réfrigérateurs et climatiseurs jetés dans les parcs à ferraille chaque année, soit 0,3 % des émissions mondiales du secteur de l’énergie ! On imagine ce que ça donnera quand des pays comme l’Inde ou l’Indonésie vont augmenter leurs déchets liés à la clim.

La climatisation des voitures augmente la consommation de carburant et les émissions de CO2

On appelle ça l’effet du cul qui gratte au moment de se coucher… Sur le moment, ça fait du bien de se soulager, avant de se rendre compte plus tard, qu’on a les doigts qui puent ! La clim en voiture permet certes d’éviter de finir ébouillanté dans sa caisse, mais elle augmenterait non seulement la consommation de carburant de 0,8L/100km, mais aussi de 5 % les émissions de CO2 par rapport à une voiture non climatisée !

Parce que c’est un nid à bactéries (et à virus)

La légionellose, ça vous dit quelque chose ? Cette saloperie qui provoque des détresses respiratoires en s’attaquant aux poumons se développe notamment dans les systèmes de climatisation mal entretenus d’immeubles ou de bâtiments de type hôpitaux. Pas de panique, les cas restent rares avec les climatiseurs installés chez les particuliers. Et on ne parle pas des virus comme la Covid-19 dont la propagation serait facilitée par les systèmes de climatisation. Reste à savoir si les virus et bactéries sont réellement mauvais pour la planète… ou si c’est juste un bon moyen de mettre un taquet aux humains ?

Vous aussi vous détestez la clim ?