Si l’on compare les différences de tailles entre les animaux préhistoriques et ceux d’aujourd’hui et qu’on regarde attentivement les différences entre les animaux d’aujourd’hui et leur version préhistorique, on se rend compte qu’un bon petit bout de chemin a été parcouru. Mais pas forcément un petit chemin de pierres sympathique dans un champ de fleurs. Plutôt un chemin plein de racines et de cailloux un peu pentu sous la pluie. Car la domestication humaine a eu pas mal d’effets négatifs sur nos amis les animaux (pas tant nos amis que ça apparemment). Voilà donc un petit aperçu des conséquences pas cool que la domestication a engendrées.

Le cerveau des chats a rétréci

Si votre chat est complètement teubé, ne le blâmez pas car ce n’est que le résultat de sa domestication par nous même (l’espèce humaine hein, pas la rédaction de Topito). Des chercheurs ont comparé des crânes de chats sauvages et de chats domestiques et se sont rendus compte que nos chats de compagnie ont un cerveau plus petit que celui de leurs homonymes sauvages, mais aussi de leurs ancêtres. La domestication par la docilité aurait en effet provoqué une baisse de production des cellules dans la crête neurale des chats, ce qui explique le rétrécissement de leur cerveau. Oui c’est horrible.

Les poules ont arrêté de muer

Qui aurait pu penser que la poule muait ? Aujourd’hui, la poule (qui fait partie de la famille des gallinacés, contrairement au cygne, vous le saurez), ne perd plus ses plumes alors que son ancêtre, lui, changeait de pelage deux fois par an. Incroyable la nature, pas vrai ?

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : Andrei Niemimäki from Turku, Finland

La face des chiens s'est aplatie

La domestication modifie souvent l’apparence physique des animaux dont l’ossature, les muscles et les capacités s’adaptent à nos besoins (ce qui n’est pas vraiment naturel, au cas où vous vous demandiez). Chez le chien, ça se traduit entre autres par un aplatissement de leur face pour qu’ils puissent soutenir le regard de leur maître et suivre leurs gestes. Et comme pour les chats, le cerveau des chiens a aussi rétréci avec la domestication (oui, oui, même le vôtre que vous pensez plus intelligent que celui de votre voisin).

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Cristorresfer

Les chiens sont plus susceptibles d'avoir des maladies

Avec la domestication, ce sont les pauvres poti chiens qui trinquent. À cause de notre désir d’avoir des chiens pur race, la génétique des chiens s’est modifiée, causant des maladies graves. En effet, la consanguinité s’est amplifiée dans les élevages (qui se font en plus de moins en moins nombreux) car les chiens se sont reproduis entre eux, et le patrimoine génétique s’est donc appauvri. C’est ainsi que certains problèmes morphologiques et anomalies génétiques des chiens sont apparus comme on peut le voir notamment chez les bouledogues, les King Charles ou les chiens de berger. Ces maladies peuvent même entraîner la mort en réaction à la prise de certains médicaments. Pour stopper cet engrenage, favorisez les chiens issus de croisements qui n’ont pas ces problèmes.

Les moutons sont moins agiles et moins rapides

Plusieurs différences distinguent le mouton actuel de son ancêtre. Ce dernier avait par exemple un pelage beaucoup plus uniforme que son cousin actuel et perdait ses poils chaque année. Autre différence, le mouton actuel est plus grand et plus lourd que son ancêtre à cause des choix faits par les éleveurs en terme de reproduction. Ils sont donc bien moins agiles et moins rapides que les mouflons, une espèce sauvage.

Crédits photo (Domaine Public) : Keith Weller

Les renards ont complètement changé de physique

Ce n’est pas courant d’avoir un renard comme animal domestique vous allez me dire. Pourtant, les tests de scientifiques en 1959 ont révélé que les renards pouvaient être facilement victimes du syndrome de la domestication. Cette année-là (hin hin, hin hin), des biologistes scientifiques soviétiques ont mené une expérience sur des renards argentés en sélectionnant les renards les plus doux possibles (comportementalement parlant) pour les domestiquer. Quelques générations plus tard, ils se sont aperçus que le physique des renards avait changé et que leur museau était devenu plus court, leurs oreilles plus tombantes et leur queue plus courbée. Des caractéristiques très similaires à des chiens qui les rendaient très différentes de leurs ancêtres.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Zefram

L'ADN des lapins s'est modifié

Une équipe de chercheurs internationaux a montré que la domestication des lapins a causé une altération des gènes impliqués dans le développement du cerveau et du système nerveux. C’est à cause de cette modification que les lapins domestiques ont perdu leur capacité à rester en alerte et à prendre la fuite le plus vite possible. On pourrait penser qu’on s’en fout sachant que les lapins domestiques n’ont pas un besoin vital de cette capacité, pourtant ça leur serait très pratique quand vos potes menacent d’en faire un civet.

Crédits photo (Domaine Public) : United States Bureau of Land Management

Il ne reste plus que deux lignées de chevaux

Des centaines de chercheurs ont mené une étude sur l’origine des chevaux et leurs recherches ont montré qu’à cause de la domestication, la diversité génétique des chevaux s’est effondrée en un temps en record. Comme pour les chiens, la sélection de certaines espèces par l’Homme, pour répondre à nos besoins, a conduit des espèces à se reproduire entre elles, mettant la santé des chevaux en danger. De nombreuses lignées de chevaux ont donc ainsi disparu et aujourd’hui, il n’en reste plus que deux : le cheval domestique et le massif cheval de Przewalski.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : L’auteur n’a pas pu être identifié automatiquement. Il est supposé qu'il s'agit de : Pbicalho (étant donné la revendication de droit d’auteur).

Ah bah bravo l’humanité, on peut tous se donner un clap pour s’applaudir franchement, super ! Alors maintenant qu’ils sont là, vous avez plutôt intérêt à ne pas faire d’erreurs avec votre animal de compagnie, je vous ai à l’œil.

Sources : RTBF, Slate, Sciences et Avenir, Wamiz, Le Point.