Pas mort malgré son assassinat politique, François Fillon débranchera son cathéter aujourd’hui, pour assister, sans aucun doute, à la manifestation de soutien organisée en son honneur au Trocadéro. Depuis l’arrivée d’Hollande au pouvoir, le monde ébahi a découvert un épiphénomène jusqu’alors ignoré des chercheurs : les manifs de droite. A l’instar de leurs cousines gauchistes, les manifs de droite ont pour objectif de rassembler du monde au nom d’une cause, mais la comparaison s’arrête là. Pour le reste, il y a la Mastercard gold de ceux qui se rassemblent.

Le comptage des manifestants

Les manifestants venus supporter Fillon étaient 17 millions selon les organisateurs, 18 millions selon la police.

Les manifestants venus protester contre la loi travail étaient 17 millions selon les organisateurs, 15 selon la police.

Les stands de nourriture

D’un côté, des merguez vendues beaucoup trop cher pour ce que c’est, mais bon, c’est pour la cause, que voulez-vous ?

De l’autre, des jambon-beurre vendus à des prix très raisonnables, finalement, quand on y pense, par rapport à ce qu’on peut trouver dans le commerce habituellement.

La police des banderoles

D’un côté, du Comic sans Ms pour le côté convivial.

De l’autre, du Century Gothic pour le côté convivial.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Les transports utilisés pour se rendre à la manifestation

D’un côté, on sature le métro, ce service public récupéré par ces connards de puissants pour faire de la thune en multipliant les contrôles.

De l’autre, impossible de circuler dans Paris avec ces putains de voies sur berges fermées par l’autre conne.

Les façons de disperser les manifestants

D’un côté, le recours au gaz lacrymogène en espérant qu’il n’y ait pas de dérapages, pourtant inévitables, et le ping-pong entre la presse et les organisations policières pendant des mois.

De l’autre, le recours à des cris de muezzin pour apeurer la foule. Pas de dérapage.

La terminologie

D’un côté, on parle de manifestation, ce que le pouvoir traduit par émeute.

De l’autre, on évoque un rassemblement, ce que le pouvoir traduit par sortie de la messe.

Le jour choisi pour la manifestation

D’un côté, on choisit n’importe quel jour ouvrable pour éviter de bosser tout en se revendiquant gréviste.

De l’autre, on choisit n’importe quel dimanche après la messe.

Le lieu du rassemblement

Pour les uns : Bastille-République-Nation-Bastille.

Pour les autres : Trocadéro. C’est plus sympa. C’est plus près, surtout.

L'âge moyen des manifestants

A gauche, on retrouve des vieux jeunes, des jeunes jeunes, et des vieux communistes. Moyenne d’âge 40 ans.

A droite, on retrouve des vieux vieux, des vieux, des vieux de la deuxième génération et des vieux. Moyenne d’âge 65 ans.

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Il n'a pas souffert, promis

Les couleurs prédominantes

A ma gauche, l’effet Desigual est chamarré. Jackson Pollock, pantalons rouges, cheveux de couleur indistincte, du vert.

A ma droite, le monde se divise en deux catégories : ceux qui portent du bleu marine et ceux qui portent du beige. Plus facile de s’y retrouver.

Ça a l’air vachement plus cool les manifs de droite.