Il parait que le plus difficile quand on habite en bord de mer, c’est l’arrière saison, quand tous les touristes sont partis et que l’on se retrouve seuls, le regard un peu perdu face au vide et au silence des lieux. Une théorie qui en réalité n’est rien d’autre qu’une bonne grosse connerie sans doute inventée par des citadins un peu trop nombrilistes. Parce qu’en vérité, la pire période quand on vit sur le littoral coïncide étonnamment (non) avec l’arrivée en masse des touristes avec leur lot d’emmerdements !

Des voisins qui louent leur baraque à de gros fêtards

Sous prétexte d’avoir payé une blinde leur villa pour la semaine en se cotisant à 12 pour une maison prévue pour 6, les touristes s’autorisent tous les excès… y compris sonores ! D’ailleurs, il n’y a rien de pire que d’habiter à côté d’une belle villa avec piscine. C’est le meilleur moyen que celle-ci se transforme en baraque à teufs pendant tout l’été, avec chaque semaine, de nouveaux locataires qui feront de vos nuits, un enfer sonore.

Une inflation des prix opportuniste

Selon l’équation capitaliste qui veut que plus il y ait de touristes, plus les prix et les bénéfices augmentent, chaque année en juillet et août, l’afflux de visiteurs en bord de mer s’accompagne d’une inflation des prix dignes des conséquences d’une 3ème Guerre Mondiale. Une hausse injuste pour les habitants à l’année qui, aimeraient bien ne pas avoir à souffrir de cette hausse opportuniste du coût de la vie. On pourrait par exemple mettre en place un système de double monnaie comme celui qui cohabitait à Cuba jusqu’en 2021 et qui permettait aux locaux de payer les mêmes biens et services moins chers que les touristes. Hasta la victoria siempre !

Être obligé de quitter son appart pour laisser la place à de la location saisonnière

Trouver un appart à louer à l’année quand on vit en bord de mer ressemble souvent à un parcours du combattant réalisé par un asthmatique. Les proprios préfèrent en effet la plupart du temps louer leur bien très cher à la semaine pendant les mois d’été. Conséquence, les locataires qui vivent ici dans la région à l’année se retrouvent à la rue entre mai et octobre, tout ça pour que les touristes puissent se loger tranquilou… De quoi, l’avoir légèrement mauvaise !

Des vols et cambriolages multipliés par 10

L’arrivée des touristes l’été en bord de mer est une aubaine pour les petits larcins qui sévissent un peu partout, que ce soit à la plage, au restaurant, dans la rue, ou jusque dans les appartements. Les voleurs sont comme les moustiques un fléau propre à l’été. Les deux sont aussi chiants l’un que l’autre, à la différence près, que contrairement aux moustiques, le cambrioleur lui peut se rebeller après qu’on a cherché à lui coller une torgnole.

Les piscines qui fonctionnent à plein régime avec un bruit de frigo en fin de vie

Elles n’en ont pas l’air comme ça, mais les piscines sont une source infinie d’emmerdes surtout pour la paix du voisinage. Pour fonctionner correctement, elles ont en effet besoin de systèmes électriques hyper bruyants à la fois pour filtrer l’eau et éviter qu’elle ne tourne au contact de l’air, mais aussi pour la chauffer à la température désirée. Ces équipements font souvent le bruit d’un frigo en fin de vie, voire quand ils sont mal réglés, d’un moteur de chalutier. Et comme les touristes s’en foutent royalement, les voisins du quartier n’ont plus qu’à se barricader chez eux… ou se faire installer une piscine !

Des petits avions qui passent au-dessus de chez toi de 9h du mat à 21h

Bonne nouvelle, les avions publicitaires qui survolaient les plages pendant l’été sont interdits depuis 2022. Mauvaise nouvelle, aucune loi n’interdit aux autres petits avions de tourisme de survoler la cote quitte à bien emmerder tous ceux qui vivent en-dessous. La loi est tellement bien faite, qu’à part dans les grandes villes, il n’existe pas de réglementation sur les nuisances aériennes causées par ces pilotes en herbe.

Des files d’attente partout, tout le temps

Pour se sentir bien, le touriste a un besoin physique de se sentir entouré voire bousculé. Que ce soit sur la route, à la plage ou à la caisse du supermarché, les files d’attente le rassurent. Un endroit sans personne et c’est la panique ! La preuve qu’on s’est encore perdu, ou que le truc est tellement nul qu’aucun guide touristique n’a jamais daigné en parler.

Une galère pour trouver une place de stationnement

Dans un monde parfait, toutes les villes balnéaires devraient proposer un système de voituriers qui éviteraient aux touristes de tourner des heures pour trouver une place de stationnement, tout ça pour finir garé n’importe comment à cheval entre une place handicapée et une zone protégée du littoral.

Il y a même des embouteillages de cyclistes

L’été, les pistes cyclables de bord de mer, surtout celles qui relient les centres villes aux plages, sont de véritables autoroutes à deux roues, où cohabitent cyclistes en vadrouille, successeurs autoproclamés de Julian Alaphilippe et pédaleurs du dimanche propulsés à vive allure sur leur vélo électrique. Une sacrée pagaille en perspective très éloignée de la balade tranquille à deux roue qui fleurent bon les vacances !

Des chiens interdits sur les plages (mais qui chient partout sur les trottoirs)

Si ces lézards de touristes sont les bienvenus sur les plages du littoral, les chiens eux sont priés de rester sagement dans leur niche d’avril à septembre. Une mesure pleine de bon sens, sauf pour les propriétaires qui se retrouvent à promener médor partout ailleurs dans la ville, en les laissant par vengeance s’oublier sur les trottoirs brûlants.