Les années soixante, ça commence à dater. Mais hippie's not dead. Malgré toutes les tentatives de caricature et de ridiculisation, l'influence du mouvement est incontestable, laissant un fort héritage social et culturel encore aujourd'hui. Non, la culture hippie ne se limite pas à quelques gamins dreadeux qui se roulent des joints derrière les bâtiments des sciences en marmonnant des "fuck la société". Et dans le monde entier, il existe des endroits où l'on a tenté de conserver les valeurs et l'état d'esprit d'une époque révolue.

  1. Ibiza (Espagne) : c'est aujourd'hui difficile à croire, mais Ibiza est l'un des bastions de la culture hippie. Lieu de rassemblement dans les années soixante, l'île a vu naître les raves parties. Bien sûr, aujourd'hui, pour retrouver l'ambiance de l'époque, il faut un certain mental pour faire abstraction des 4 millions de touristes annuels venus se déhancher sur du David Guetta.
  2. Vancouver (Canada) : la genèse de Greenpeace, c'est ici. Ville multiculturelle par excellence, elle se veut également le modèle "vert" de l'Amérique du Nord. On ne discutera pas ici des habitudes de consommation des canadiens ; en revanche, ce qui est sûr, c'est que la fumée dans les rues a des effluves de verdure. Les hippies s'y sont originellement rassemblés dans le quartier de Kitsilano, reconverti aujourd'hui en havre de paix pour les bobos.
  3. El Bolson (Argentine) : cette petite ville pittoresque de Patagonie s'illustre par sa volonté de promouvoir l'écologie et le développement durable. Package complet : sentiers de randonnées pour les amoureux de la nature, artisanat, sarouels et ponchos pour le shopping éthique.
  4. Nimbin (Australie) : en 1973, des étudiants à la recherche d'un mode de vie alternatif organisent l'Aquarius Festival, célébration des arts et du bon temps, dans le petit village de Nimbin. Aujourd'hui, trois générations de hippies y cohabitent dans un doux rêve d'autarcie. Après tout, à ne manger que des fruits, peut-être que l'estomac finit par s'habituer...
  5. San Francisco (États-Unis) : quiconque se lance dans un pèlerinage hippie ne peut dédaigner la capitale administrative de la Californie, siège du "Summer of Love" en 1967 qui a attiré plus de 500 000 jeunes marginaux. Si la fleur a fait une overdose de cocaïne, on assiste aujourd'hui à un certain renouveau du mouvement à Haight-Ashbury.
  6. Jericoacoara (Brésil) : est-ce à cause de son nom insolite que "Jeri" (pour les intimes) reste encore relativement à l'écart des circuits touristiques ? Absence de bitume, dunes, palmiers, sable blanc. Revers de la médaille : quatre heures de 4x4 pour rejoindre la capitale du Nordeste, Fortaleza. Vous ne pensiez tout de même pas que l'Eldorado se situe à portée de tongs ?
  7. Goa (Inde) : il y a un peu plus de quarante ans, Goa était la Mecque du mouvement hippie, et la contre-culture a tenu le siège jusqu'aux années 1990, malgré l'introduction des drogues dures et les débordements qui vont avec. Et puis, Goa est devenue une station balnéaire pour touristes low cost.
  8. Panajachel (Guatemala) : même si les touristes ont récemment pris d'assaut la ville, Panajachel conserve un charme ancien, notamment en périphérie où ses habitants ont décidé de perpétuer des traditions ancestrales. C'est vrai que c'est plus facile de choisir un tel mode de vie dans un pays tropical au bord d'un des plus beaux lacs du monde que dans le fin fond de l'Aveyron.
  9. Chefchaouen (Maroc) : logée dans le Riff marocain, Chefchaouen s'efface docilement derrière Marrakech et Agadir. Le voyageur appréciera de déambuler dans la médina aux murs bleus (et tant que ce ne sont que les murs, c'est que tout va bien) pour y admirer le travail des artisans. Pour finir par une petite session "kif sur le Riff".
  10. Katmandou (Népal) : Terminus, tout le monde descend. À Katmandou, le coût de la vie est resté bas et l'ambiance sixties est relativement bien préservée. Pour trouver de l'herbe, il suffit de claquer les doigts dans la rue. Et si vous n'êtes pas assez haut, il reste l'Himalaya.

Et vous, vous en voyez d'autres des paradis hippies ?

Sources : Bohemian Backpacker, Travelodestination, RoadJunky, et Toptenz.