Le président Russe Vladimir Poutine fait la Une des journaux depuis plusieurs jours, pour de bien tristes raisons. En effet, à la fin du mois de février, la Russie a envahi l’Ukraine. Depuis, le pays présidé par Volodomyr Zelensky est sous les bombardements russes. Pendant que l’Europe multiplie les sanctions contre la Russie pour dénoncer ces actes, de plus en plus de personnes s’interrogent sur la santé mentale de Poutine. Pour certains psychiatres ou neuropsychiatres, il pourrait être atteint du « syndrome d’Hubris ». Vous ne savez pas ce que ça veut dire ? On vous explique !

"Hubris" vient du grec et évoque la démesure

En effet, en grec ancien, l’hybris (ou hubris) désigne la « démesure ». Elle fait référence à des comportements ou sentiments violents, liés à la passion, à l’orgueil, l’arrogance, l’excès de pouvoir ou le vertige du succès. Des philosophes grecs comme Aristote ou Platon y ont souvent fait allusion. On retrouve la notion dans plusieurs tragédies, la notion permettant au héros de narrer sa grande épopée en se hissant lui-même à un rang divin.

Le syndrome d'Hubris est une "maladie du pouvoir"

Comme le mot « hubris » le désigne, le syndrome du même nom pourrait aussi être appelé la « maladie du pouvoir » ou « intoxication par le pouvoir ». Selon David Owen (le type qui l’a théorisé, mais nous y reviendront après), il s’agit d’une modification de la personnalité de certaines personnes induite par leur accession au pouvoir. Il y a alors une sorte de bascule. Un dépassement des limites de l’admissible dans la perception de soi-même. Une surestimation de sa propre personne et une sous-estimation permanente de tous les autres.

La maladie a été théorisée récemment

Plus exactement dans les années 2010, par David Owen, un médecin et ex-ministre des Affaires étrangères britannique. Pour autant, le syndrome n’est pas encore reconnu par la communauté scientifique. Notez quand même que cette idée de modification de la personnalité par le pouvoir est plus ancienne. Au XVIIIe siècle, Emmanuel Kant disait que » Le pouvoir corrompt inévitablement le jugement libre de la Raison. »

Crédits photo (CC BY 3.0) : Chris McAndrew

Il y a 14 symptômes établis

David Owen a, en effet, établi 14 symptômes parmi lesquels : un grand narcissisme qui pousse à une recherche de la gloire, la prédisposition à engager des actions pour embellir son image, un attrait démesuré pour l’apparence, une tendance à parler de soi à la troisième personne du singulier, une confiance en soi excessive et un mépris pour les conseils des autres ou encore un sentiment de toute-puissance. Toujours selon l’ancien ministre britannique, il faut présenter au moins 3 symptômes de la liste pour être considéré comme atteint du syndrome.

Le syndrome ne touche pas que les présidents

En effet, ce syndrome peut s’observer à différentes échelles. En entreprise par exemple, il n’est pas rare de voire la personnalité d’un collègue changer au rythme où sa position hiérarchique évolue. ATTENTION, ça ne veut pas dire que le connard qui vous snobe tous les matins depuis quelques semaines est atteint. En revanche, s’il additionne les symptômes…

Certaines personnalités sont plus exposées que d'autres

Selon certains psychiatres, il y a une forme de paranoïa et de perversion chez les personnes touchées. Par exemple, ils peuvent se sentir menacés par autrui sans raison apparente ou être certains qu’on cherche à leur nuire. Ce sont aussi des gens qui se remettent peu (voir pas du tout) en question, qui sont persuadés d’avoir raison et qui vont tout faire pour le démontrer. Ils ont également tendance à considérer comme ennemis ceux qui s’opposent à leurs certitudes. La personne qui a un profil « hubristique » ne laisse aucune place à l’échec, au doute, ou encore, à la nuance.

De nombreuses figures historiques auraient contracté le syndrome

Toujours selon Owen, les anciens Premiers Ministres britanniques Tony Blair, Neville Chamberlain et Margaret Thatcher, Georges W. Bush (43ème président américain) ou Hitler, étaient certainement atteint. Il estime que Mao et Mussolini combinaient hubris et personnalité très bipolaire.

Il n'existe pas de traitement médicamenteux pour soigner ce syndrome

Rassurez-vous, cela ne veut pas dire que c’est pour autant incurable. Toujours selon celui qui l’a théorisé, les symptômes s’atténuent généralement quand la personne perd ce pouvoir. Encore faut-il qu’elle le perde…

Face à une personne "hubristique", il est conseillé de prendre ses distances

Comme pour toute personne malsaine ou dangereuse, tant pour votre santé physique que mentale, la première chose à faire et de vous protéger en prenant vos distances, même si ce n’est pas toujours facile. Dans le cas de personnalités publiques, à la tête d’un gouvernement ou d’un pays, la solution est bien plus complexe. Selon les spécialistes : ne pas agir, c’est laisser le champ libre à sa toute-puissance. S’opposer et le mettre en échec, c’est prendre le risque de déclencher une violence extrême. Dans tous les cas, il vaut mieux tenter le dialogue que ne rien faire : « le silence est plus dangereux que la parole ».

Plusieurs éléments laissent penser que Poutine contracte le syndrome

On pourrait même dire qu’il en est une sorte d’allégorie. Dans sa manière de se présenter d’abord, il y a une certaine volonté de supériorité, de diffusion d’une image glorieuse : il se présente à cheval, torse-nu dans la steppe, en train de faire du judo, etc… Un mélange de narcissisme, de haute considération de soi et d’obsession de l’apparence. Dans son comportement également, plusieurs éléments alimentent cette théorie : il ne peut envisager d’autres positions que la sienne, se sent visé par l’OTAN, et n’hésite pas à menacer toute personne s’opposant à ses décisions.

Un syndrome parmi des milliers d’autres. Saviez-vous qu’il en existe quelques-uns bien peu connus mais pourtant très flippants ?