Si je vous dis Ghost World, Dix bonnes raisons de te larguer ou Freaky Friday. On les a vus. On en a honte. On se dit qu’on pourrait torcher un scénar en cinq minutes. Voilà de quoi vous aider : le Top 10 des clichés des teen-movies (ou films d’ados, pour les pas gâtés de l’anglais).

  1. L’héroïne (attention, les scénaristes ont fait option philo) : une artiste impopulaire et complexée (pour ne pas dire moche), qui se balade toute la journée avec des lunettes à double foyer et un appareil photo autour du cou pour attirer l’attention du quarterback dont elle est secrètement amoureuse. (Nota bene : Marche aussi avec un garçon qui préférera quant à lui une raie au milieu et une guitare sèche).
  2. La copine de l’héroïne : au choix, une grande enquiquineuse, militant sans repos pour la cause animale ; une lesbienne refoulée, secrètement amoureuse de l’héroïne (oui, les teen-movies, c’est assez cornélien en fait) ; une vierge protestante qui soule avec son anneau de chasteté.
  3. L’ennemie de l’héroïne : idéalement, une cheerleader blonde, moulée dans sa robe à volant de jour comme de nuit, et populaire à gerber. Elle sort avec le quarterback dont l’héroïne est secrètement amoureuse. Toutefois, elle est plus complexe qu’elle n’y paraît (elle rêve de briller à Broadway).
  4. Le quarterback : grand type avec plein de dents blanches, de préférence con comme la lune. Lui, il voulait faire de la littérature mais son père, ancien vétéran d’Irak, l’a obligé à entrer dans l’équipe parce que la littérature, c’est pour les fiottes. Mais le quarterback est aussi okay pour tirer sa crampe si l’occasion s’en présente.
  5. Le principal du lycée : un black en polo si c’est un homme, une asiatique en tailleur si c’est une femme. Sur son bureau, il y a plein de papiers et une plaque porte-nom pour être sûr que c’est bien son bureau. Il est concerné et super cool mais faut juste pas déconner avec le 1er amendement. Auquel cas, zou, travail d’intérêt général ou dissertation sur le rêve américain (c’est plus citoyen que des conjugaisons).
  6. Le self : haut lieu des retrouvailles adolescentes et concentré des tensions sociales : les blacks font du hip-hop entre deux bouchées de bagnat thon (allez savoir…) et les têtes d’ampoules se font racketter leur lait concentré. Les cheerleaders, elles, quittent leur table avec dédain quand l’héroïne s’y assoit, avant d’aller se faire vomir en douce (toutes les cheerleaders sont boulimiques).
  7. L’assistante sociale : vieille fille niaise et idéaliste que les cheerleaders prises en flag pendant leur séance de boulimie quotidienne (les ados américains sont collabos) vont voir sur ordre du principal concerné et super cool (faut suivre, hein). En cas de béguin pour un jeune prof sexy, l’assistante sociale demande à la petite allumeuse victime de montrer où le prof l’a touchée sur une poupée Barbie.
  8. Les cours : toujours un cours de littérature anglaise où une prof bombasse récite du Shakespeare, ou éventuellement un cours de sciences naturelles où on dissèque des trucs dégueulasses en binôme, team spirit oblige (les cours de maths, c’est que si c’est une histoire de surdoué incompris). Les cours ne durent que cinq minutes, la sonnerie tombe toujours au bon moment.
  9. La surboum chez les Alpha Epsilon : la première bravade aux recommandations parentales consiste à s’introduire avec une fausse carte d’identité (faite contre paiement par le geek de service) dans une fête pour étudiants où l’alcool coule à flots. La cheerleader, à cette occasion, rompra avec le quarterback qui aura roulé des galoches à la mascotte de l’équipe (sous le pingouin, c’est une bombe, en fait).
  10. Le bal de fin d’année : célébration incontournable de toutes les premières fois : le quarterback fume son premier joint, déjà tout roulé (curieusement), avec ses copains débilos de l’équipe (pas bien) ; la cheerleader perd sa virginité avec un Epsilon (pas bien) ; l’héroïne enlève ses lunettes à double foyer et devient beeeeeellle (bien). Elle peut à présent sortir avec le quarterback qui emmerdera son père et entrera à l’université pour assumer sa vraie vocation.

Et vous, vous en voyez d'autres ?