La France, c’est le pays de la mode. Pour nous, les fringues c’est sacré. Alors quand quelqu’un fait une faute de goût, on se gêne pas pour le lui faire remarquer. Mais s’il y a bien une constante dans tous les plus grands scandales vestimentaires, c’est les femmes. Parce qu’un homme pourra mettre des tongs, un pantacourt, et un marcel, personne ne le fera chier de son côté.

Le burkini

A l’été 2016, sans doute par manque d’actualité, un sujet occupe le paysage médiatique pendant plusieurs mois : le burkini. Extrêmement marginal dans un premier temps, il a cependant réussi à choquer des hommes et des femmes politiques, qui venaient nous expliquer sur des plateaux TV, qu’il s’agissait d’une atteinte à la laïcité, et accusaient les femmes le portant de faire du prosélytisme religieux. Selon les mêmes intellectuels, c’était également un vêtement sexiste, et ont donc décidé de lutter pour les droits de la femme en leur interdisant de porter ce qu’elles voulaient. Cette lutte absolument primordiale a donné un coup projecteur inattendu à ce vêtement, faisant exploser ses ventes. Bravo à tous les prix Nobel impliqués dans cette histoire.

La mini-jupe

Créée au début des années 1960, la mini-jupe a été un des symboles de la libération de la femme : un vêtement féminin, pensé par une femme, et qui montre les jambes, c’est plus que ce que beaucoup d’hommes ne pouvaient en supporter. Beaucoup d’entre eux ont tenté de l’interdire, et dans beaucoup de pays, pour atteinte aux bonne mœurs, et certains y sont bien sûr parvenus. Aujourd’hui encore, pas plus loin qu’en France, la mini-jupe est considérée par beaucoup de gros sacs comme une provocation. Pourtant ces mêmes gros sacs ne se font jamais agresser quand ils portent un pantacourt.

Le bikini

Cocorico, le bikini est une invention française. c’est Louis Réard qui, en 1946, le créée et le nomme ainsi en référence à l’atoll du même nom aux Îles Marshall, sur lequel, cinq jours auparavant, a eu lieu une EXPLOSION NUCLÉAIRE. Et devinez quoi, montrer les jambes et le nombril des femmes n’a pas été hyper bien accepté par les autorités morales et religieuses de l’époque. HOW SURPRISING. Oui, les autorités religieuses, car à l’époque des mecs habillés en soutane pouvaient te dire que tu commettais une faute de goût. Du coup, il est interdit en Italie, Belgique, Espagne et France où les préfectures le prohibent sur la côte Atlantique mais l’autorisent sur la Méditerranée, parce qu’on est pas à une incohérence près. A partir des années 1960, de plus en plus de films montrent le port du bikini, ce qui fait qu’il finit par être vraiment accepté.

Le soutien-gorge

C’est à partir de 1904 qu’on parle de soutien-gorge, même si des trucs similaires existaient déjà avant. Et contrairement aux autres fringues de ce top, c’est pas son port, mais bien son non-port qui a choqué les mecs. Dans les années 1960 et 1970, des femmes refusent de le porter car pour elles il est inutile et symbolise l’oppression masculine. Et forcément, des femmes qui refusent de faire ce qu’on leur dit, c’est directement des illuminées castratrices, misandres et poilues. En tout cas c’est le meilleur moyen qu’on ait trouvé pour les décrédibiliser.

Le pantalon féminin

Si le pantalon est quand même assez vieux, en tout cas plus que moi, son port par les femmes est resté interdit en France jusqu’en 1800. Bah ouais, les femmes s’habillent comme des femmes, les hommes s’habillent comme des hommes et les mœurs seront bien gardées. Et encore, je vous dis 1800, c’est la date à laquelle on a commencé à distribuer au compte-goutte des « permis de travestissement » aux femmes, sous contrôle du préfet, et uniquement pour raison médicale. Ne me demandez quelle maladie vous force à porter un pantalon, j’en sais foutre rien, mais ça doit être terrible. A partir de 1892, les femmes ont aussi le droit d’en porter si elles font du vélo ou du cheval. Bon bah ça va, elles ont l’égalité, là, non ? Pour info, la loi n’est toujours pas abrogée, mais spoiler alert, elle n’est plus appliquée.

Le string

Le string n’a pas trop été polémique au moment de sa création, puisqu’il existe plus ou moins depuis des milliers d’années. Mais en 2006, en France, on fait un battle pour savoir qui est le plus primitif entre nous et les hommes de Néandertal, et on gagne en foutant 38 balles d’amende aux meufs qui en portent un apparent dans un établissement scolaire. Cette amende est censée être adressée à celles qui se rendent coupables d’une atteinte aux bonnes mœurs, ce qui est la notion la plus subjective de la planète. Merci Béber Delanoë, merci Ségo Royal, vous tirez l’Humanité vers le haut.

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Il n'a pas souffert, promis

Les chapeaux et perruques

Aux XVIème et XVIIème siècles, les femmes n’ont tout simplement pas le droit de porter de chapeaux et de perruques d’hommes, car ces derniers ont peur d’une inversion des rôles. Les mecs étaient tellement sûrs d’eux que s’ils voyaient une meuf avec un truc sur la tête qui la faisait paraître plus grande, ils voyaient ça comme une menace. Je viens de vous faire la description de l’inverse de badass.

Les capuches

Considérer les gens qui portent des capuches comme des racailles n’est pas une invention policière du XXIème siècle : en France, au XVIIIème, on faisait carrément l’amalgame capuche = pute ou criminelle. C’est pour ça que le roi Charles VI avait décrété l’interdiction des capuches à Paris. J’espère qu’elles avaient des parapluies du coup.

Les fringues déchirées

Selon l’Ancien Testament, il est interdit de déchirer ses vêtements car c’est pour les fous. Ensuite, au cours de l’Histoire, les vêtements déchirés ont tour à tour signifié la tristesse, la colère, la négativité, on est pas dans le champs lexical de la joie.

Le smoking féminin

Présenté dans les années 1960 par ce bon vieux Yves Saint-Laurent, on aurait aimé que ça soit surprenant, mais non, comme d’hab, quand une femme essaie d’avoir les mêmes droits qu’un bonhomme, le bonhomme dit qu’elle est gentille mais que le ménage va pas se faire tout seul. Beaucoup d’artistes et d’égéries l’ont adoptées, se faisant presque systématiquement siffler les premières années.

Allez, ça part en moule-bite.

Sources : Les arts décoratifs, Les Inrocks, Wikipédia, Rfi