En matière de drague, existe-t-il une meilleure arme que le texto ? Probablement pas. Malheureusement, comme le disait l’oncle Ben (pas celui qui vend du riz, l’autre) « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Et au vu de certains dragueurs par texto (« draxteurs »), tout le monde ne prend pas très au sérieux lesdites responsabilités. Ce qui donne souvent des « draxtos » de bien piètre facture, construits presque systématiquement de la même façon.

Le draxteur aborde des sujets pour le moins... décalés

Son but étant juste de trouver des « prétextes » donnant lieu à un long échange (creux) dans lequel il casera entre 1 et 9 des éléments détaillés ci-dessous. Ce qui explique ces textos vous demandant votre recette de bagels (au pavot), l’adresse de votre coiffeur ou le numéro de la plaque d’immatriculation de votre cousin.

Le draxteur cherche à vous trouver des points communs

Le draxteur est un véritable pitbull : une fois qu’il vous tient, il ne vous lâchera plus. Jamais. Vous répondez favorablement à l’un de ses partages de vidéos / films / sons / n’importe quoi d’autre ? Vous êtes foutue : il passera désormais son temps à essayer de caser une référence à votre réaction bienveillante. « Tiens j’ai vu ça ça m’a fait penser à toi parce que je sais que t’avais bien aimé l’autre fois… ». Comme le T-rex, sa vision est basée sur le mouvement : une seule échappatoire, faites la morte.

Le draxteur essaie (désespérément) de vous faire rire

Sans doute à cause de l’adage que lui répétait son tonton (toujours pas celui qui vend du riz, encore un autre), après 4 Ricards, lorsqu’il était petit, selon lequel amuser une femme c’est déjà faire la moitié du chemin. Là où le type est lourd, c’est que si vous avez le malheur de rire, ne serait-ce qu’une fois (renvoyant un simple « lol »), il gravera sa boutade dans le marbre, et tâchera de la réutiliser, ou d’y faire allusion à la moindre occasion (Point 2).

Le draxteur est passé maître dans l'art (subtil ?) du sous-entendu

La base. Il en met partout, puisque c’est l’une des principales raisons d’être de ses messages. Même les sujets les moins sexy sont prétextes à des allusions, plus ou moins fines : vous lui parlez de votre rendez-vous chez le dentiste, ou du dernier bouquin que vous avez lu ? Il trouvera quelque chose. Le draxteur n’est pas toujours très fin, et il peut se montrer très insistant. Un peu comme Michel Leeb. (En moins raciste).

Le draxteur est très friand de smileys

Doux euphémisme. Il en inonde ses missives :

a) pour les sous-entendus qu’ils peuvent véhiculer (Point 4)

b) pour les situations gênantes qu’ils peuvent désamorcer, lorsqu’ils accompagnent une remarque ironique (Point 10)

c) pour accompagner en douceur ses blagues moisies (Point 3).

Le problème c’est que le draxteur met des sous-entendus tous les 2 mots, craint de ne pas être compris autant que le cancer du colon, et s’échine à faire un maximum de blagues. Du coup ses textos sont saturés de smileys. Et donc absolument inintelligibles. Les smileys dans les textos, c’est comme l’ail dans le pesto : un peu, c’est très bien. Trop, c’est imbouffable.

Le draxteur aime les points de suspension...

Les fameux « 3 petits points », censés charger la phrase de toutes sortes de choses qui n’ont pas été dites. « C’était cool de te voir l’autre soir… ». « Tiens, je viens de voir [N’importe quoi] (Point 2) et ça m’a fait penser à toi… ». Marche également pour les phrases les plus anodines : « Eh, salut… ». Et pas question de lésiner, pour lui les points de suspension, c’est comme les lardons dans les pâtes carbo : y’en a jamais assez.

Le draxteur aime les surnoms ridicules

Le draxteur cherche à instaurer une proximité avec sa cible, il y va donc de ses tentatives de « surnoms », aussi foireuses que génériques : « Miss », « Mamzelle », « Toi », ou pire « You ». Le draxteur est souvent aussi original qu’un weekend chez tes grands-parents. Et par conséquent, aussi excitant.

Le draxteur envoie ses textos à des horaires "douteux"

Tu vois ce texto reçu à 4H24 du mat’, en apparence, super innocent ? Eh bien non : un texto envoyé à 4H24 du matin n’est jamais « super innocent ». Jamais. Un texto envoyé à 4H24 du mat’ ça sent forcément l’alcool, la frustration, ou la libido contrariée. Et rien de tout cela n’est « super innocent ».

Le draxteur adore les questions (toutes pétées)

Le but étant de faire durer la conversation le plus longtemps possible, pour faire passer le message, de façon plus ou moins directe, et subtile, à grands renforts de [Coller ici les points de 1 à 8]. Le draxteur est donc très très fan des « Ça va toi ? », « Tu fais quoi ? » et autres « Bien ton weekend ? » : réjouissantes questions.

Le draxteur est (gentiment) moqueur

Le dragueur par texto n’a pas beaucoup évolué depuis ses premiers émois amoureux de l’école maternelle, époque où la moquerie occupait une place importante dans le game. S’il ne se permet plus de tirer les cheveux ou de « traiter de caca-boudin », il n’hésite cependant pas à chambrer un petit peu. Pour briser la glace… en même temps que la patience de sa cible. Et sa dernière chance de conclure.