L’art sert à faire plein de trucs, notamment faire passer des messages divers et variés et si on associe souvent l’art avec une forme de contestation ou de critique de la société, il sert parfois aussi à servir des intérêts gouvernementaux et se place discrètement à la solde du pouvoir en place. On appelle ça la propagande, c’est pas toujours joli, mais ça existe et on vous propose de voir quelques exemples plus ou moins fameux (ok, généralement vraiment pas fameux).

Top Gun et la NAVY américaine

Saviez-vous que le gouvernement américain avait eu un contrôle créatif sur le film Top Gun ? Les producteurs avaient signé un accord avec eux pour obtenir des véhicules militaires super chers en l’échange d’une présentation positive de l’armée afin d’augmenter le nombre d’enrôlements. Et le pari a été réussi, l’armée américaine a enregistré un pic d’engagement et le film a rapporté un paquet de pognon. Tout le monde était content, l’Amérique en est sortie grandie.

La série russe sur la catastrophe de Chernobyl qui veut redorer le blason du gouvernement

Lorsque l’excellente série Chernobyl était arrivée sur nos écrans, elle avait un peu irrité le gouvernement russe, parce que d’après eux, ça montrait que le pays avait mal géré la catastrophe. Et ne vous méprenez pas, c’était le cas, mais ça le gouvernement russe ne veut pas le savoir, c’est pourquoi ils ont annoncé directement qu’ils allaient produire leur propre série qui allait montrer comment ça s’était réellement passé de leur point de vue. Difficile de s’imaginer que cette série qui sera une propagande pour le gouvernement se retrouvera dans la liste des meilleures mini-séries.

Unplanned, le film anti avortement qui porte de gros sabots

Quel que soit l’avis que l’on a sur la question, celui sur le film reste assez souvent le même : c’est très mauvais. La réalisatrice dont c’est l’histoire a mis d’énormes sabots, mais a surtout menti sur le fonctionnement du planning familial aux États-Unis, en ne montrant que ce qu’elle voulait et en prenant bien soin de cacher le reste. Le tout pour passer un message forcément mensonger et ciselé sur la question de l’avortement dans un pays chrétien où le droit à l’avortement est déjà une question compliquée. C’est pas joli, c’est mal réalisé et mensonger.

Star Wars et la guerre du Vietnam

Bon, cet exemple est plus célèbre, mais certaines personnes ignorent encore que la première trilogie de Star Wars était une critique de la guerre du Vietnam, l’empire étant l’armée américaine et les ewoks étant les soldats vietnamiens. George Lucas l’a déclaré à plusieurs reprises, son film représentait une critique du conflit et montrait un peuple sous-armé combattant un ennemi plus puissant et équipé d’armes technologiquement plus avancées pour défendre ses terres et sa liberté.

Rocky IV et le match de boxe du bien contre le mal

Vous y voyez deux boxeurs sur un ring, il faut y voir les États-Unis contre la Russie. Le problème, c’est qu’en plus d’opposer les deux pays historiquement rivaux le film n’enfile pas de gants et présente l’opposant russe Ivan Drago comme quelqu’un de froid, de méchant, de foncièrement mauvais et d’insultant envers les États-Unis. Et si vous pensez qu’il s’agit là uniquement du traitement d’un personnage, regardez comment ils présentent la femme du boxeur, c’est encore pire.

Les "slashers movies" des années 80 et l'anti libération de la femme

Le sous-genre des films d’horreurs des slashers possède ses propres codes et notamment celui de la fameuse « final girl » : il s’agit généralement du personnage principal du film représenté par une jeune adulte / adolescente qui réussit non seulement à survivre mais également à tuer ou à combattre le tueur. Et quel est le point commun entre tous ses personnages de films des années 80 ? Il s’agissait de femmes vierges.

Les autres personnages féminins étaient généralement hypersexualisés et présentés de manière vulgaire, lascives et n’avaient donc (d’après la logique de ces films) aucune chance de survie. Dans Vendredi 13 plusieurs personnages qui se font tuer viennent d’avoir une relation sexuelle et c’est d’autant plus marqué sur les personnages féminins. Si vous voulez voir de bons slashers qui retournent complètement ces codes, on vous conseille It Follows et La cabane dans les bois qui arrivent à jouer habilement avec la représentation des femmes dans les slashers.

Le dictateur et l'appel de Roosevelt

Alors qu’il commençait à préparer son film, Charlie Chaplin a été tenté d’abandonner quand les premières nouvelles des horreurs de la guerre en Europe arrivaient aux États-Unis. Il avait peur que le ton comique et léger du film ne tourne en ridicule ce qui avait vraiment lieu de l’autre côté de l’océan et Franklin Roosevelt est intervenu en personne. Le président l’a contacté et lui a conseillé de faire le film pour tourner en ridicule les nazis et présenter les Alliés comme les héros. Bon, pour le coup dans l’idée, c’était de la « bonne » propagande.

Le code Hays ou le formatage d'Hollywood

Dans les années 30 jusque dans les années 60 a été appliqué à Hollywood le code Hays (du nom de son créateur William Hays) qui empêchait concrètement les scénaristes et les metteurs en scène de faire ce qu’ils voulaient. Au travers de cette censure et auto-censure se cachait très souvent une forme de propagande du gouvernement sur des sujets variés qu’on vous propose de passer rapidement en revue puisque ce concept a été mis en place pendant 30 ans et a influencé le cinéma tel qu’on le connait encore aujourd’hui.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

Le code Hays : le crime et la décence

Après l’avènement du film noir et du film de gangster dans les années 30 le gouvernement américain a demandé expressément aux studios de ne plus représenter les criminels en les angélisant, mais de faire des policiers les vrais héros. Il y avait une interdiction formelle de présenter les méthodes criminelles en détail pour ne pas donner envie au public d’enfreindre la loi. On a même interdit la représentation de la consommation d’alcool et plus tard on l’a représenté négativement.

De la même manière, l’utilisation de la vulgarité et de l’indécence était tout simplement supprimée des écrans pendant plusieurs années. L’idée était de garder la population loin de la tentation d’enfreindre la loi, mais aussi de représenter sous forme de clichés négatifs ceux qui le faisaient alors que les policiers et les représentants de la loi et de l’état étaient montrés vertueux et héroïques.

Crédits photo (Domaine Public) : Bill Gold

Le code Hays : la sexualité et la religion

Sur l’aspect de la sexualité le code Hays était également utilisé pour formater et idéaliser le mariage et la fidélité. La nudité et la sexualité ne devaient jamais être montrées ou alors seulement de certaines manières et de façon puritaine. La sexualité en général était souvent présentée comme une perversion et le poids du catholicisme se faisait sentir sur les productions. Il ne fallait jamais représenter de personne religieuse de manière comique ou criminelle et chaque religion représentée l’était avec respect. Bon alors tout ça, ça vaut principalement pour le catholicisme, parce que d’autres religions étaient complètement diabolisées par Hollywood, comme le vaudou par exemple.

Et sinon vous pouvez aller voir les campagnes de propagande auxquelles on croit encore aujourd’hui.

Sources : MSN, Jeux Actu, Cracked, Arts and culture, Wikipédia.