On est parti dans un drôle de bad trip dans lequel on aurait pris les livres d’Orwell, de K. Dick et de Bradbury, et au lieu d’en faire des exemples de ce qu’il ne faut pas faire, on les aurait utilisés comme manuels pour construire notre société. Tout ce qui était décrit autrefois comme dystopique, on vit avec et on l’a plus ou moins accepté sans broncher. C’est flippant, et c’est surtout hyper triste.

Le fait de devoir s'abonner à tout et de ne plus rien posséder

Musique, films, jeux vidéo, logiciels… Avant, tout ça, c’était comme un bon vieux sandwich au jambon-beurre. Tu l’achetais, il était à toi, tu pouvais le mâchouiller tranquille. Maintenant, tout fonctionne par abonnement, et on ne fait plus que louer des biens culturels sans en posséder une seule copie. Bientôt on va trouver un moyen de nous faire louer de la bouffe, vous allez voir.

Les mots censurés

Genre maintenant sur certaines plateformes, on n’a même plus le droit d’écrire des mots comme « sexe », « suicide » ou « dépression » parce que les algos qui gèrent la modération ont décidé que c’était trop violent et pas ok. En gros, pour le bien de la communauté, on doit la boucler ou parler comme de gentils bisounours. C’est légèrement flippant.

Les pubs partout, tout le temps

Impossible d’échapper à la pub, y’en a partout, même dans des trucs improbables genre les menus de notre box TV. Et même les médias qui essayaient de s’en passer sont de plus en plus obligés eux aussi de s’y mettre parce que sinon, spoiler, ils crèvent. Essayez de passer une journée sans voir une seule pub, vous allez voir qu’à moins de jeter votre tel et d’aller vous terrer en forêt, c’est quasi impossible.

Le fait que l'on produise tous des tonnes de déchets et qu'on n'ait quasiment plus rien à voir avec la nature

Tenez, par exemple : chaque Français produit plus de 5 tonnes de déchets par an. Alors ok on n’idéalise pas du tout le passé de chasseur-cueilleur (parce que ça devait être sacrément chiant), mais on peut quand même se rendre compte que notre mode de vie est complètement pété et que notre espèce s’est totalement plantée dans ses choix d’évolution. On n’est pas faits pour vivre comme ça, notre environnement n’est pas fait pour qu’on vive comme ça, et la Terre commence à nous envoyer des factures salées pour nous le rappeler.

Les téléphones qui nous écoutent pour nous proposer de la pub

Il était une fois un monde où on pouvait discuter de pizza sans que notre téléphone nous bombarde de pubs pour une livraison express de Domino’s. Maintenant, si vous parlez d’acheter un nouveau vélo, vous pouvez parier que votre téléphone vous en proposera un, tout chromé, en quelques minutes. La dystopie s’installe dans votre poche et elle a une sacrée oreille.

Les caméras partout dans les rues

Les rues ressemblent de plus en plus à un plateau de tournage hollywoodien, sauf qu’on ne vous a jamais demandé votre accord pour le rôle principal dans ce truc qu’on appelle la « surveillance constante ». Et ça, c’est grâce à qui ? Grâce à des personnes qui pensent qu’il vaut mieux sacrifier sa vie privée contre un peu de sécurité. On les remercie très chaleureusement.

Les gens qui se vantent sur LinkedIn d'être des bons travailleurs

Ah, LinkedIn, ce merveilleux réseau où tout le monde est dynamique, motivé et passionné par les tableaux Excel. Si l’on en croit les publications, personne ne fait jamais de pause-café, personne ne traîne jamais sur Internet et personne n’arrive jamais au taf en s’étant levé du mauvais pied. On travaille tous 24h/24, 7j/7 et ON ADORE ÇA.

Les pays où il n'y a pas d'assurance santé

Imaginez un monde où une cheville foulée ou une petite grippe peut ruiner une vie. Oh wait, ce monde existe et il est pas si loin. Dans certains pays, se soigner est un luxe que beaucoup ne peuvent pas se permettre. Après tout, pourquoi soigner les gens quand on peut faire du pognon, hein ?

Le fait que de nombreux aspects de notre vie quotidienne, y compris nos informations personnelles, sont contrôlés par un petit nombre de grandes entreprises technologiques

On confie nos vies à une poignée de geeks milliardaires qui se font la guerre pour savoir qui a le plus gros chiffre d’affaires. Résultat, nos données, nos habitudes et nos désirs sont devenus le gagne-pain de ces mastodontes de la tech. Big Brother serait fier.

La désinformation et les fake news qui circulent librement sur Internet et influencent l'opinion publique

C’est super Internet parce que tout le monde peut devenir expert en tout avec une simple recherche Google. C’est moins super quand on se retrouve à discuter de géo-politique avec un type qui croit que les extraterrestres contrôlent le gouvernement parce qu’il l’a lu sur le blog de Gégédu38. Et ne parlons pas des IA qui nous pondent des photomontages ultra-réalistes qui font croire à mamie que Macron s’est battu contre Kim Jong-Un le weekend dernier à la Foire à la Saucisse de Mulhouse. C’est devenu fatiguant.

La surveillance omniprésente et le traçage de nos activités en ligne, souvent sans notre consentement explicite

Nos moindres faits et gestes en ligne sont surveillés et analysés par des machines et des algorithmes plus affamés que des mouettes devant un touriste mangeant un sandwich. Alors oui, c’est super que Google sache que j’aime les brownies aux noix, mais je n’ai pas besoin d’une publicité pour un régime détox 5 minutes après avoir commandé un lot de douze.

Le déni du changement climatique malgré l'accumulation des preuves scientifiques

Il fait 40°C en Alaska, les pingouins fondent, et y’en a encore pour dire que le réchauffement climatique, c’est du flan. C’est comme si on se bouchait les oreilles et qu’on chantait très fort « lalalala » pendant que notre belle planète bleue se prenait pour un sauna.

L'automatisation croissante qui menace de nombreux emplois

Le futur, c’est sympa. Mais quand t’apprends que ton boulot va être remplacé par un robot qui sait faire du café ET des photocopies, ça fait un peu flipper. Ça irait si en contrepartie on nous filait du fric pour se la couler douce, mais c’est même pas le cas : le fric, il ira dans les poches de seulement quelques personnes (qui ont déjà plein de fric), et nous on se sera bien fait entuber.

Les réseaux sociaux qui favorisent une comparaison constante et des normes de perfection irréalistes, ce qui peut entraîner des problèmes de santé mentale.

Insta et TikTok, c’est un miroir déformant particulièrement malsain. On compare nos vies à celles des autres, retouchées, filtrées, et mises en scène. Puis, au bout d’un moment, à force de mater la « vie parfaite » des autres, on se met à penser qu’on est les seuls à mener une existence merdique. Génial.

Maintenant je vous conseille d’aller mater plein de films dystopiques pour vous rendre compte que c’est juste notre vie en un peu exagéré.