« La triche c’est mal et ça ne paye jamais », parait-il. Oui, mais parfois ça laisse un petit pourboire pas dégueulasse sur le coin de la table avant de partir. Des tricheries il y a en dans tous les sports, dans tous les aspects de la vie même, et il arrive que ça fonctionne très bien.

Diego Maradona face à l’Angleterre

On a du mal à dire que Diego Maradona a triché ce jour-là. En général, on préfère parler d’intervention divine ou de magie de l’instant. Mais en réalité, on le sait, El Pibe de oro a truandé son monde en mettant la main face à l’Angleterre. Il l’a sûrement fait pour nous prouver qu’il pouvait y avoir de la beauté dans l’ignoble. Mais il l’a fait tout de même. Son équipe, sa légende personnelle, son pays et le monde du foot en ont profité. La quintessence de la triche qui paye.

LA Lakers face aux Sacramento Kings

C’est l’histoire du pot de terre contre le pot de fer. Du pauvre contre le puissant. De la petite ville, son petit marché et ses petits joueurs contre l’énorme mégalopole, son hypermarché et ses superstars. En 2002 quand les Kings sont en passe d’éliminer les Lakers de Kobe et Shaq, c’est la NBA elle-même qui intervient auprès des arbitres pour inverser la tendance et s’assurer une grosse audience pour les Finales. Pressentie par les joueurs et le public, confirmée par certains arbitres et observateurs, l’arbitrage frauduleux ne fait plus vraiment débat. Sauf chez quelques inconditionnels des Lakers, peut-être.

Lance Armstrong face au Monde entier

7 Tour de France, 1 Championnat du Monde, 72 livres pour dire qu’il était propre, 2 pour s’excuser, 1 film pour se renflouer et près de 150 Millions d’Euros sur la balance, Lance Armstrong c’est l’histoire d’une triche industrielle. Bien sûr, il a fini par se faire gauler mais il a tout de même réussi à bâtir toute sa vie sur un mensonge. Du kérosène en intraveineuse, des kilomètres d’avance et quelques milliers de petits bracelets jaunes.

New England Patriots face aux Colts d'Indianapolis

« Deflategate ». Ça désigne le tremblement de terre provoqué par les révélations de triche caractérisée des New England Patriot lors de la finale de conférence 2015. En cause : des ballons dégonflés – 11 sur 12 – qui en favorisent la préhension. Résultat : Une victoire écrasante pour l’équipe de Tom Brady, une qualification pour le Superbowl et un titre de champion de NFL quelques jours plus tard. Ah oui, à noter qu’en foot US, chaque équipe attaque avec ses propres ballons.

Rafael Nadal face à Stan Wawrinka

14 grands chelems, 1 gauche de cow boy et 17 poumons, on a longtemps cru que Rafa Nadal était un extraterrestre. En réalité, ce ne serait qu’un tricheur plus fin que les autres. En tout cas, c’est ce qu’affirme Wawrinka. Selon lui, l’entraineur de Rafa crie un code avant les points importants pour indiquer à son poulain de quel côté frapper la balle. Les yeux et les jambes. Le cerveau et les bras. Problème, au tennis, il est interdit de communiquer avec son entraineur. Et quand on lui demande pourquoi l’arbitre ne fait rien, il répond : « Parce que c’est Rafa’ »

Ali Dia face à son CV

Dans la vie il y a 2 catégories de personne. Ceux qui ne mentent pas sur leur CV et ceux qui obtiennent le job. Anglais, Espagnol, Italien : fluent. Allemand, Chinois, Albanais : couramment. Excel, Photoshop, Illustrator : maîtrisé. Ça c’est la base du mensonge. Mais il y a aussi toutes les petites fantaisies qui vont avec. Celles qui nous font dire qu’on aime les films d’auteur et la lecture. La photo et les relations humaines. Ali Dia a élevé le mensonge sur CV au rang d’oeuvre d’art. Joueur de 8 ème division anglaise, il appelle Southampton et se fait passer pour George Weah. « Mon cousin cherche un club, c’est un très bon joueur. Il a joué ici. Il a joué là. Prenez-le !» dit-il. Southampton n’a plus de joueur valide alors ils le prennent. 2 jours plus tard, il se retrouve même à jouer 53 minutes en Premier League après la blessure de Le Tissier. Ali Dia et les 40 mythos ou quand la triche ne profite qu’à soi.

Thomas Daley face aux flashs

En finale du plongeon à 10m des JO de Londres, Thomas Dailey, 18 ans demande à re-sauter. Il a été aveuglé par les flashs des appareils photos lors de son plat précédent et fait appel à une règle jamais utilisée à ce niveau de compétition. L’arbitre lui accorde une seconde chance. Il la saisit à la pelleteuse. Un saut quasi parfait et 15 points de plus sur sa note lui permettent d’accrocher une médaille de bronze inespérée. La légende dit que ce jour-là, il n’y avait aucun appareil photo dans la piscine.

Espagne Handisport face à la décence

En 2000, l’Espagne réalise les meilleurs jeux paralympiques de son histoire finissant 3e derrière l’Australie et la Grande-Bretagne avec 107 médailles. Seulement voilà, beaucoup de leurs athlètes auraient simulé leur handicap. Notamment 10 des 12 joueurs de l’équipe de basket déficiente intellectuelle. Médaille d’or retirée et scandale avéré pour les basketteurs. Pour les autres, les soupçons et les 106 médailles demeurent.

Ben Johnson face à Carl Lewis

Au petit trot, un deltoïde après l’autre et 10m devant les autres, Ben Johnson franchit la ligne d’arrivée en levant le bras. 9,79. Record du monde, Or olympique et regard abattu sur la ganache de Carl Lewis en second plan. Il cherche à comprendre la foudre mais il ne comprend pas. L’explication est pourtant simple : stanozolol – mot compte triple et stéroïdes – mais pour l’heure Ben Johnson jubile. Pas longtemps, juste le temps de se faire griller. « Mais que ce fut bon ! » se dit-il encore aujourd’hui.

Antonio Margarito face à Shane Mosley

Truquer ses gants en boxe, la ruse est vieille comme le monde. Mais comme c’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les meilleures légumes, Antonio Margarito l’a utilisée pour terrasser ses adversaires. Une fois au moins selon la police. Tout au long de sa carrière selon les mecs qu’il a tabassés. Des bandes de plâtre sous le cuir, 38 victoires, 27 KO et beaucoup, beaucoup de coups évités.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Les crampes face à la montre

Vous menez au score, il reste 5 minutes à jouer, vous vous roulez par terre pour gagner un peu de temps. N’importe quel U-9 sait ça. Tellement facile que ce n’est plus de la triche mais du bon sens. Tout le monde le fait. Tout le monde sauf les joueurs du PSG sur pelouse catalane. 3-1. 4-1. 5-1. 6-1. Et pas un début de crampe. Triste d’être si honnête.

Les tricheurs du marathon

42 km c’est trop long et moi aussi j’aurais la flemme de les courir… mais le prestige d’arriver en tête d’un marathon a parfois poussé certain athlètes à tenter des tricheries hallucinantes. Qui ne s’est pas déjà dit un jour « il suffit de prendre le métro pour gagner un marathon, tout le monde n’y verra que du feu » ? Et bien le pionnier de ça est le coureur Fred Lors qui en 1904 lors du marathon Olympique de St Louis aux Etats-Unis fait 17 km en voiture (pas le métro mais tout comme). On découvrira sa tricherie beaucoup plus tard.

Même chose quelques années plus tard, en 1979 quand l’américaine Rosie Ruiz participe à son premier marathon à New York et qu’après 30 min de course elle prend le métro et termine à la 11 parce de cette course emblématique. Quelques mois plus tard elle décide de tricher une fois de plus au marathon de Boston, en attendant tranquillement la fin de la course dans une chambre d’hôtel à coté de l’arrivée. Forcément elle « bat » le record du monde et les gens commencent à s’intéresser à aller : c’est là que la blague s’arrête, elle s’est fait prendre et a décidé d’arrêter de courir.

Trop jeune mais quand même championne

Aux JO de Pékin en 2008, la chinoise He Kexin est sacrée championne olympique en équipe et en solo aux barres asymétriques. Sauf qu’une controverse explose car les doutes sur l’âge de la jeune chinoise commencent à émerger (14 ans au lieu de 16 ans minimum). On découvre plus tard que He Kexin avait bien 14 ans, mais ses médailles ne lui seront pas retirées. En même temps, pourquoi condamner une prodige ?

Pour finir, une triche qui a quand même pas trop trop marché pour le coup

La course de Sylvester Carmouche restera dans les annales de la tricherie. Il avait été acclamé par tout le monde pour sa victoire jusqu’à ce qu’on capte ce qu’il se passait.

C’était lors d’une course (une course de chevaux je précise) à l’hippodrome de Delta Downs en 1990, le pauvre Sylvester Carmouche était largué dans la course et donc il a juste décidé de s’arrêter, de laisser passer un tour et de reprendre à la tête de la course, pas con. Pendant un temps personne n’a rien vu, mais avec les videos, tout le monde a vite compris. Il sera interdit de concourir pendant 10 ans pour ça, pas une si bonne idée finalement.

Évidemment, il y a aussi toutes ces équipes qui nous ont battus à cause du terrain en pente, de l’arbitre soudoyé, de leurs simulations grotesques, de l’ammoniac dans le vestiaire, du second sifflet dans les tribunes etc. Mais ce serait trop long d’en parler.