Je suis le premier à le penser : le musée c’est pas l’endroit le plus fun du monde. Ok c’est sympa, on voit des oeuvres incroyables qui ont traversé le temps pour être volées pendant la colonisation et qu’on refuse de rendre aux pays dont elles sont originaires, mais à part ça, si vous me proposez d’aller au Parc Astérix à la place je vais pas réfléchir vingt minutes. Ceci étant dit, il existe certaines sculptures qui peuvent rapidement donner chaud et faire évanouir un groupe de vieux en visite parce que le sujet de la sculpture est un peu trop dévêtu, et ça ça peut donner envie d’y aller. On va tout de suite en montrer quelques exemples mais globalement y’en a des milliers, les Grecs et les Italiens c’étaient pas les derniers pour sculpter des gens à poil.

David - Michel Ange

Le classique, l’exemple tout trouvé. Regardez-moi cette façon de tenir sa veste H&M sur l’épaule de manière décontractée et hautaine. Le mec est à poil mais n’en a rien à faire. Les muscles saillants, les cheveux effets « saut du lit » et la petite coupe des poils pubiens taillée au millimètre près c’est carré.

Indice de chaleur : 7.3 sur l’échelle d’un barbecue à gaz.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Jörg Bittner Unna

Leucothoé - Jean-Jules Allasseur

La petite natte qui arrive sur le côté, le petit ventre rebondi, la façon singulière de tenir cette couverture qui manifestement ne sert absolument à rien et son air de dire « j’ai que quatre orteils donc les fétichistes des pieds va falloir m’accepter comme je suis », ça c’est une femme forte qui fait de l’effet.

Indice de chaleur : 6.9 sur l’échelle du moteur de ma voiture après 7 heures de trajet sur l’autoroute du soleil en plein mois d’août.

Crédits photo (Domaine Public) : Jastrow

L'abandon - Camille Claudel

On dirait qu’ils se disent au revoir, mais on sent qu’ils vont se dire au revoir en passant aux choses sérieuses si vous voyez ce que je veux dire. Ça commence par des petites caresses à la con mais ça va claquer de la fesse dans deux minutes quand on voit comment la main du premier se rapproche du boule du deuxième.

Indice de chaleur : 8.1 sur l’échelle du salon annuel du sauna norvégien.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Chatsam

Clio's Dream - Coderch et Malavia

Une coupe de cheveux digne d’un magazine Jean-Louis David, un air mutin sur le visage, une pose aussi sensuelle qu’inconfortable, une nudité cachée et suggérée… Y’a quand même des gens qui savent faire des trucs de leurs mains, moi je sais juste faire des sculptures moches avec des Babybels (le fromage, pas la cire qu’il y a autour, c’est mon grand frère qui avait le droit de la garder).

Indice de chaleur : 9.2 sur l’échelle des plaques de cuisson d’un fast-food.

Dieu de l'Artémision - Inconnu

On sait pas s’il s’apprête à lancer un truc, s’il s’étire ou tout simplement s’il montre quelqu’un du doigt en hurlant « je vais te mettre ta pétée » mais je peux vous dire que cette statue dégage tellement de chaleur qu’elle a réussi à se faire fondre elle-même. C’est pour cette raison qu’elle est conservée dans un immense bloc de glace en Antarctique.

Indice de chaleur : 7.5 sur l’échelle des clips de Shakira.

Crédits photo (CC0 1.0) : Jebulon

Hercule - Glycon

Hercule quand on veut le représenter faut pas se louper, ces muscles qui peuvent vous péter la mâchoire, mais surtout l’arrière de la statue avec son petit boule rebondi là, sacré carrure le bonhomme. Plus ou moins l’inventeur du calendrier des Dieux du stade.

Indice de chaleur : 8.9 sur l’échelle du tournebroche d’un kebab.

Crédits photo (CC BY 2.5) : Glycon of Athens (copy), Lysippos (original type)
Crédits photo (CC BY 2.5) : Glycon of Athens (copy), Lysippos (original type)

Vénus callipyge - Inconnu

Quand on matte soi-même son boule de cette manière c’est qu’on sait qu’on est stylé. Et là-dessus, Vénus (ou Aphrodite si vous préférez) c’était pas la moins bien foutue de la bande, genre par rapport à son bossu de mari. Impossible de savoir si elle veut qu’on la regarde ou si elle vérifie juste s’il n’y a personne derrière avant de lâcher une caisse par contre.

Indice de chaleur : 8.7 sur l’échelle du front d’un mec qui fait des grillades dans le désert au Qatar.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Berthold Werner

Hercule et Cacus - Baccio Bandinelli

La dernière fois qu’on avait vu autant de masculinité toxique c’était sur l’affiche d’un volet de Fast and Furious. Je sais pas ce qu’ils viennent de faire pour avoir cette position et cet air fatigué mais quelque chose me dit que c’était pas le genre de trucs qui passerait sur Gully.

Indice de chaleur : 9.8 sur l’échelle d’un petit roulé saucisse qui sort du four et qu’on jette dans un volcan en fusion.

Crédits photo (CC0 1.0) : Jebulon

Vénus de Milo - Inconnu (mais sûrement quelqu'un qui savait pas sculpter les bras)

Cette façon de porter sa toge qui glisse sans essayer de la relever, ce corps athlétique et ferme, cet air autoritaire mais lubrique dans le regard, cette manière de cacher ses bras en les enlevant de son corps pour les ranger autre part… Tout hurle au désir sur cette sculpture.

Indice de chaleur : 8.5 sur l’échelle des vestiaires d’une salle de sport pendant la soirée elliptique et brasero.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : Dion Hinchcliffe

L'échangeur autoroutier du Milwaukee - Anonyme

Impossible de regarder cette sculpture sans jouir automatiquement, ce qui fait que c’est l’endroit du monde où il y a le plus d’accidents routiers. Et en même temps regardez-moi ces courbes insolentes et interminables, des gens se damneraient pour passer un moment seul sur cet échangeur et lui faire un nombre de choses que la Bible et la morale réprouvent.

Indice de chaleur : 10.0 sur l’échelle de l’assiette quand le serveur du restaurant la dépose violemment en criant « attention sa mère comment il est chaud le plat ».

Crédits photo (Creative Commons) : Original téléversé par Sonett72 sur Wikipédia anglais.

Et sinon vous pouvez aller voir les statues sexistes, parce que c’est aussi ça l’art, des mecs qui sculptent ou peignent des femmes qui sont déshabillées sans aucune raison.