Depuis une vingtaine d’années, les stations de ski françaises fondent comme neige au soleil. Sur les 584 construites dans les années 30, 168 ont déjà fermé… Enfin pas tout à fait. puisqu’en réalité il faut dire selon les puristes qu’elles ont été « désarmées »! Peut-être en raison du béton dont les architectes ont abusé pendant des années pour transformer la montagne en parc de loisirs. Voici donc les 9 stations de ski françaises pour lesquelles a sonné le glas(glas) !

La station de Saint-Honoré 1500 – La Chaud

En l’espace de 50 ans, cette vallée a vu passer les mineurs de fonds, les skieurs de fond amateurs de glisse, les escrocs et aujourd’hui les adeptes de l’urbex. La faute d’avoir vu trop grand, pour une station trop basse pour assurer un enneigement suffisant. Sans parler des entourloupes financières, des espoirs déchus, avec un effet boule de neige sur l’ensemble de l’activité de la station. Quelques irréductibles résistent encore toutefois à l’envie de quitter les lieux, qui offrent surtout un parfait terrain de jeu aux graffeurs et amateurs de bâtiments abandonnés.

La station du col de l’Arzelier

Ouverte en 1967 dans le massif du Vercors, la station du col de l’Arzelier n’a jamais atteint des sommets de fréquentation. Elle attirait juste assez d’habitués pour se développer à son rythme, comptant à son apogée, c’est-à-dire vers la fin des années 80, jusqu’à 6 remontées mécaniques et 9 pistes de ski alpin. Dix ans plus tard, les températures commencèrent à augmenter, les chutes de neige à se faire rares, tout comme les touristes d’ailleurs. En 1998, le principal téléski fut abandonné, suivi par l’hôtel de la station. En 2010, plus grand-chose ne fonctionnait. Les habitants de la commune tentèrent bien un dernier sursaut en levant quelques dizaines de milliers d’euros qui fondirent comme neige au soleil, il faut dire que la station du col de l’Arzelier est exposée plein sud !

La station de Burzier Sallanches

Lancée en 1981, la station de Burzier a connu de courtes heures de gloire jusqu’à sa fermeture dans les années 90. En plus des problèmes d’enneigement, les remontées mécaniques avaient la réputation de régulièrement tomber en panne. Sans parler que la clientèle très locale avait la mauvaise habitude de ne pas payer ses forfaits émcaniques. En 1999, quelques années après que les derniers skieurs aient quitté ses pistes, la station accueillit le tournage de la scène de poursuite à ski avec Pierce Brosnan et Sophie Marceau dans le film « 007, le Monde ne suffit pas ». Chouette scène de fin quand même !

La station d’Aiguilles 2000

Le premier téléski implanté sur les pentes de la commune remonte à 1938. Remplacé en 1969 par un télésiège biplace, il permit à la station d’étendre son domaine skiable sur les alpages voisins. Tout semblait glisser comme sur des patinettes jusqu’à ce que le Syndicat des Stations de la région ne plante un bâton dans le dos d’Aiguilles en décidant en 2003 de ne pas l’inclure aux 4 pôles à privilégier pour le développement de l’activité touristique de montagne. La station vit dès lors progressivement ses infrastructures mécaniques démontées pour servir de pièces détachées, quand d’autres téléskis ont été purement vendus en Europe de l’Est !

Crédits photo : stationsfantomes.wordpress.com

La station de Doucy-en-Bauges

Quand en 2016, l’association Mountain ­Wilderness fait une ­demande de démantèlement d’un téléski vieux d’une vingtaine d’années à Doucy-en-Bauges, le Maire n’était même pas au courant de son existence ! Il faut dire que ce tire-fesse de 150m de long installé en 1984 fut le seul dans le coin et ne resta en service que quelques années, avant de rouiller sur place. Il fut finalement démonté et servit de chantier pédagogique pour la formation de futurs techniciens en remontées mécaniques.

La station de Puigmal

Le domaine skiable naît dans les années 70 et ne cesse de s’étendre jusqu’au début des années 2000 avec l’ouverture d’une zone de ski free ride appelée « Porte du Paradis ». Un nom qui ne porta pas vraiment chance à la station de Puigmal qui, malgré de lourds investissements pour renouveler ses remontées mécaniques, va prendre l’eau financièrement au fil des années et d’hivers trop chauds. La station ferme finalement en 2013… pour rouvrir fin 2019 sous l’impulsion du groupe Rossignol, en station « 4 saisons » avec des activités de VTT, de trail, de ski de randonnée et de marche nordique.

La station de Lure

Ouverte en 1934, Lure est une des plus vieilles stations des Alpes du Sud. Enfin était, puisque le réchauffement climatique et des mises au norme des installations trop onéreuses ont ruiné les derniers efforts des habitants pour maintenir l’activité. En 1997, tout s’arrête ou presque. 2011, on démantèle câbles et pylônes pour en faire une site pilote d’un programme régional pour le développement durable et solidaire, concrétisé en 2015 par l’aménagement du site en vue d’activité 4 saisons. Il y a même une piste de ski alpin avec un tapis roulant en guise de remontée mécanique. De quoi espérer redonner à la station, fière alLure.

La station de Chambon des Neiges

Nichée au cœur d’un volcan éteint, la station ouvre au début des années 70 et va compter jusqu’à 9 remontées mécaniques qui hissent les skieurs jusqu’à 1760m d’altitude. Un sommet trop bas pour surmonter les problèmes d’enneigement qui survinrent dès le début des années 90. Des canons à neige furent installés pour garantir une couverture neigeuse suffisante, mais ces derniers plombèrent les finances de la station qui ne put faire face à ses créances. Les installations furent finalement démontées en 2008.

La piste de la Sarra à Lyon

Ok, ce n’est pas une station à part entière, mais la piste de la Sarra sur les pentes de la colline de Fourvière est suffisamment improbable dans une ville comme Lyon, pour figurer dans ce top. Ouverte en 1964, un télésiège déposait les skieurs à 280 mètres d’altitude, où débutait la piste artificielle éclairée pour des descentes potentiellement nocturnes. La piste ferma en 1975 à cause des nombreux accidents et brûlures provoqués par le revêtement. Il faut attendre 1991 pour que le télésiège et le bâtiment au sommet soient rasés. Il ne reste aujourd’hui qu’une piste de descente pour VTT, qui se transforme parfois en spot pour des courses à pieds d’urban trail.

Et ouf on a aussi les meilleures stations de ski PAS abandonnées.