Quand on pense au sport professionnel, on pense instinctivement aux joueurs de foot, au tennisman ou encore aux coureurs de formule 1 qui gagnent pour certains des millions par mois. Du coup forcement la phrases « les sportifs professionnels sont trop payés » sort naturellement. Et pourtant c’est pas tout à fait vrai, voire complètement faux, parce que quand on regarde bien, des tas de disciplines ne rapporte quasi rien aux athlètes qui les pratiquent pourtant professionnellement. En 2016, sur les 400 athlètes français présentés aux JO, 4 sur 10 touchaient moins de 500 € par mois pour l’activité qu’ils représentaient, comme l’explique cet article du Point datant de mai 2016.

Bref, on vous laisse découvrir 10 disciplines qui vous mettront sur la paille si vous vous y mettez sérieusement. Franchement restez au foot, c’est mieux.

Le canoë-kayak

On pouvait s’en douter, le canoë-kayak n’est pas le sport le plus populaire de France, et les professionnels en souffrent forcement. Emilie Fer, première française médaillée d’or au JO de Londres en 2012, puis championne du monde 2013, l’expliquait bien : son palmarès n’est pas ce qui lui apporte un bon repas le soir. Plusieurs fois la sportive s’est demandée si elle ne serait pas contrainte de mettre fin à sa carrière pour s’insérer dans le monde du travail, car les revenus du canoë sont équivalents à ceux d’un petit boulot, faute de sponsors et d’aide de la fédération.

On vous déconseille donc fortement ce sport, vaut mieux risquer sa vie à la formule 1 « live fast, die young » qu’on disait.

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L'escrime

On voit l’escrime comme un gros sport de bourg’ parce que la licence coûte cher, de même que les équipements, mais en règle générale, à moins qu’on soit Laura Flessel et qu’on reconvertisse dans la politique, ce sport ne rapporte pas des masses.

Astrid Guyart, vice-championne du monde 2013 par équipe en fleuret à un métier d’ingénieur à coté de son sport, alors que son entrainement lui prend presque 100% de son temps, pas très pratique. Même chose pour Alex Fava, considéré comme sportif « amateur » alors qu’il a remporté 4 fois les championnats de France, et a participé aux championnats d’Europe et du monde. Un gros investissement de temps à cause des entrainements qui pourtant ne payent pas et met en difficulté financière ces athlètes de haut niveau.

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Le sprint long et surtout les haies

Vous le verrez tout au long de ce top l’athlétisme est un sport très particulier qui peut rendre riches les grands noms (Lavillenie par exemple) mais mettre dans une grosse galère les autres.

C’était le cas de Phara Anacharsis, championne d’Europe du relais 4×400 m et médaillée d’argent sur le 400 m haies. L’athlète avait expliqué qu’elle était vendeuse à mi-temps chez Décathlon pour un salaire de 700 € par mois parce que son sport ne lui permettait pas de subvenir à ses besoins.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : G.Garitan

Le décathlon

Toujours une discipline de l’athlétisme (et ça ne sera pas la dernière), quand on pense au décathlon on pense à Kevin Mayer, mais tout le monde n’est recordman du monde, et les autres ne sont peut-être pas logés à la même enseigne.

C’est le cas de Gael Quérin par exemple, qui fait partie de l’équipe de France de décathlon et qui a participé plusieurs fois aux championnats d’Europe et aux championnats du monde. La pratique de son sport lui coute plus d’argent qu’il n’en gagne. Les déplacements, l’équipements, les temps d’entrainement, ce sont des sommes en moins sur son salaire et une préparation aux JO lui coute par exemple 175 000 €. La somme a été en partie prise en charge par la fédération mais il lui restait 5000€ à payer, qu’il a du financer avec un appel aux dons.

Crédits photo (CC BY 2.0) : filip bossuyt from Kortrijk, Belgium

Le badminton

Si le badminton est ultra populaire en Asie, il l’est beaucoup moins en France, et ça se ressent dans le salaire des sportifs. En 2014, Brice Leverdez, numéro 1 français de la discipline avait du faire un appel aux dons pour financer sa saison, avec notamment comme objectif de participer aux JO de 2016. Un manque de partenaires privés justifie ce manque de fond selon l’athlète qui a préféré se trouver vers son public, car ses 6 titres de champions de France n’ont pas suffit à financer sa place aux Jeux Olympiques.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Ivan Cappelli

Le ping pong

Vous allez me dire que je fais exprès de choisir que des sports dont tout le monde se branle mais c’est justement pur ça que ces pauvres athlètes pro ont du mal à terminer leur fin de mois.

C’est encore le cas au ping pong, qui comme le badminton, est très développé en Asie mais beaucoup moins en France. En 2018, l’équipe féminine des pongistes françaises gagnait environ un smic par mois, pour des heures et des heures d’entrainement (évidemment les hommes gagnent un peu plus que les femmes, même si les sommes ne sont pas folles pour eux non plus). Audrey Zarif, une des pongistes de l’équipe de France, expliquait qu’elle devait payer ses déplacements elle-même, ainsi que son logement et la nourriture. Franchement à ce prix là autant renoncer à tout principe et faire un métier de vicieux.

Crédits photo (Creative Commons) : Wilson Dias/ABr

Le curling

Vous vous en doutiez, moi aussi, le curling en France, ça paye pas des masses (contrairement au Canada par exemple où le sport est très développé). En 2020 le joueur de l’équipe de France Raphaël Mathieu expliquait que la pratique du curling ne lui permettait pas de subvenir à ses besoins. Même si les frais de ses compétitions sont pris en charge par la fédération, le manque de sponsors, et le manque de financement privé font qu’il n’y a pas grand chose à gagner dans ce sport en France.

Crédits photo (Domaine Public) : Yrithinnd

Le lancer de disque

Dernière discipline d’athlétisme dont on va vous parler, le lancer de disque. Prenons pour exemple Mélina Robert-Michon, médaillée d’argent aux Jeux Olympiques et juste 20 fois championne de France. Eh bien sachez qu’avec tous ses titres Melina gagnait environ 1300€ par mois, donc pas une somme astronomique, d’autant plus quand on est mère de deux enfants.

1300 € c’est ce qu’elle gagnait en étant salarié à la fédération française d’Athlétisme, sans compter les primes qu’elle pouvait toucher pour ses différents de titre, mais bon on est loin des salaires des footballeurs.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Citizen59

Le waterpolo

En 2016, Michael Bodegas ex-capitaine de l’équipe de France de Waterpolo expliquait qu’il allait quitter l’équipe de France pour aller en Italie parce qu’il avait du mal à vivre de son sport. En effet, en Italie, un joueur professionnel de waterpolo peut espérer gagner entre 10 000 et 45 000 euros par mois, contre environ entre 2 500 et 4 000 euros pour un joueur de l’Equipe de France. On peut en vivre c’est sûr, mais voilà on s’achète pas des Ferraris avec.

Crédits photo (Creative Commons) : Massimo Finizio

Le hockey (sur glace comme sur gazon)

Dernier sport de cette liste, une fois encore un sport très populaire en Amérique du Nord, mais qui ne l’est pas du tout en France. Alors qu’en 2020, l’équipe de France de hockey sur gazon était très proche de se qualifier aux JO, tout les membres qui la composaient étaient considérés comme des athlètes amateurs, et avaient pour la plupart une activité parallèle. Un choix pas très très rentable finalement.

Ça vous conforte dans le choix d’inscrire vos gosses aux foot ? Je comprends…