Quand on voyage, on a toujours besoin d’un petit guide touristique payé 19,99€ à la Fnac pour bien nous indiquer où aller pour se retrouver avec les 10000 autres touristes qui ont leur petit guide touristique de la Fnac, et l’histoire de ces endroits qu’on visite. Malheureusement, parfois, ces petits guides touristiques n’expliquent pas bien tout et certains lieux qu’on connaît bien cachent pourtant des histoires bien secrètes et parfois fascinantes. Et non, je ne parle pas de la supérette en bas de chez vous, oui c’est un lieu que vous connaissez bien, mais ça n’abrite aucun secret, à part peut-être quelques rats qui se promènent dans la réserve.

La Grande Muraille de Chine ne servait pas qu'à se défendre

Les créateurs de la Grande Muraille ne l’ont pas simplement construite de manière défensive. Les chercheurs affirment que la ligne nord, une section de près de 500 miles de long appelée le mur de Gengis Khan, n’a pas été construite pour arrêter l’avancée de l’impitoyable Khan. Ces structures non fortifiées ont été placées près des entrées et des sorties, à la tête de chemins très fréquentés, pour gérer les mouvements massifs de personnes et de bétail. Le mur permettait à l’empire Khitan-Liao de contrôler les migrations, d’imposer des taxes et de s’engraisser. Ah ouais, on veut faire de la tune, Khitan ?

Crédits photo (CC0 1.0) : Nicolas Perrault III

Le Stonehenge pourrait avoir été construit avec de la graisse de cochon

Les pierres de Stonehenge pèsent un peu lourd, genre 30 tonnes. Les pierres bleues, plus petites, pèsent entre 2 et 5 tonnes et ont parcouru près de 150 kilomètres depuis les collines de Preseli au Pays de Galles pour se retrouver là. Et ça, c’est avec l’aide d’un allié inattendu : des cochons. De la graisse de porc, en fait, si l’on en croit les pots en céramique découverts à trois kilomètres de là. Si les porcs étaient effectivement cuits dans ces récipients de la taille d’un seau, ils auraient été découpés en morceaux pour en faire de la graisse. Mais les archéologues ont découvert les carcasses anciennes presque intactes et présentant le type de marques de brûlure qui suggère une méthode de rôtissage à la broche. Les bâtisseurs de monuments ont donc sûrement récupéré la graisse de porc pour graisser les bûches sur lesquelles ils faisaient rouler les traîneaux qui transportaient les énormes mégalithes de Stonehenge. Excusez-moi mais ça me donne un peu envie de vomir.

Crédits photo (Creative Commons) : Mactographer

Le Château de Tintagel était en pleine effervescence

Le château de Tintagel, célèbre dans la légende arthurienne, était un haut lieu cosmopolite et branché. La preuve improbable, c’est une dalle d’ardoise des Cornouailles de 60cm de long, qui servait de rebord de fenêtre il y a plus de mille ans, dans un bâtiment aujourd’hui détruit. C’est comme une pierre de Rosette médiévale miniature, avec des symboles chrétiens et des écritures grecques et latines. Les chercheurs affirment que la pierre immortalise la pratique d’écriture d’un ancien scribe. Et cet homme de lettres du VIIe siècle n’était pas un fainéant ; il savait rédiger des documents officiels, mais aussi ces évangiles illustrés aux lettres fantaisistes.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Minadow

Les outils de l'île de Paques pourraient expliquer la disparition de la culture

Rapa Nui semble contenir les vestiges d’une guerre de masse. L’île est parsemée de milliers de pointes de lance en obsidienne, appelées mata’a. Mais même si les mata’a sont tranchantes, leurs créateurs ne les ont peut-être pas utilisés pour s’effacer mutuellement de l’histoire. C’est ce qu’affirme l’art scientifique de la morphométrie, qui compare la taille et la forme des outils en obsidienne. Les scientifiques ont conclu que les mata’a ne ressemblent pas à la morphologie des armes réellement trouvées sur l’île. Leurs formes varient beaucoup et, surtout, ne sont pas très propices aux coups de couteau dans la chair. Les Rapa Nui les utilisaient pour diverses tâches, comme le tatouage ou la préparation des plantes. Ce pour quoi ils ne les utilisaient pas, c’était pour poignarder. Leur déclin n’a donc peut-être pas été causé par des luttes intestines catastrophiques, mais (énorme surprise) par les visiteurs européens qui ont commencé à arriver au 18e siècle. Super les visiteurs européens, j’espère que vous êtes fiers de vous.

Crédits photo (Domaine Public) : Aurbina

Le Parthénon a peut-être le mauvais nom

Construit vers 430 avant J.-C. et dédié à la déesse Athéna, le Parthénon est l’un des bâtiments les plus célèbres au monde. Parthénon signifie « maison des vierges », mais il n’y a pas de véritable consensus quant à la raison pour laquelle cette structure particulière a reçu ce surnom. Selon des textes anciens et des sources historiques, les Grecs auraient appelé leur monument Hekatompedon, ou « temple de cent pieds ». Ce terme apparaît dans des inventaires vieux de 2 500 ans. Il est décrit comme l’entrepôt ou le trésor de tous les objets en or fabriqués pour Athéna, y compris une statue en or de 33 pieds de haut. Le nom de Parthénon est également mentionné, mais il semble faire référence à un trésor distinct, plus petit, situé dans le complexe de l’Acropole, qui pourrait être le véritable Parthénon. D’autant plus qu’il est soutenu par des cariatides, des piliers en forme de femmes (vierges), d’où le nom de « maison des vierges ». Du coup, grosse pétition pour appeler le Parthénon la Maison des Vierges, on va bien se marrer.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Steve Swayne

La Plaine du Serengeti est remplie d'excréments

Le Serengeti n’est pas aussi intact qu’il n’y paraît : les bergers nomades de l’âge de pierre ont modifié la savane avec leurs excréments. Cette fertilisation involontaire a entraîné un verdissement généralisé et une amélioration de la biodiversité. Et c’est encore visible aujourd’hui dans des oasis appelées clairières herbeuses. Les chercheurs pensaient que ces zones verdoyantes avaient environ 1 000 ans, mais l’analyse de la terre riche en excréments a révélé qu’elles avaient été déposées entre 1 550 et 3 700 ans. Par rapport aux zones plus stériles entourant les clairières herbeuses, les oasis étaient 10 à 10 000 fois plus fertiles, grâce à l’enrichissement fécal qui apportait des nutriments. En résumé : chiez partout, c’est super bénéfique.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Gary

Pompéi hébergeait beaucoup de prostituées

Deux mille ans après son apogée, Pompéi continue d’étonner le monde avec un flot de découvertes. Parmi les plus récentes, grâce au Great Pompeii Project, on trouve une fresque qui allie la beauté et la brutalité que l’on attendait des Romains. Elle ornait autrefois le mur du sous-sol d’une taverne ou d’une maison publique, où les gladiateurs se réunissaient pour boire des bières et peut-être discuter. Dans les pièces situées au-dessus, les prostituées pratiquaient le plus vieux métier du monde et aidaient les gladiateurs à rester en forme. Super sympa, quoi.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Berthold Werner

Les lignes de Nazca proviennent d'une version plus ancienne et plus psychédélique

Les lignes de Nazca, au Pérou, ont succédé à une forme d’art qui a débuté plus de 1 000 ans auparavant. De récentes études par drone ont révélé des centaines de géoglyphes anciens dans les collines de Palpa, à une trentaine de kilomètres au nord du site de Nazca. Réalisés entre 500 avant et 200 après J.-C., ils mettent en évidence l’évolution de l’art et de l’idéologie des peuples Topará et Paracas. Contrairement aux célèbres lignes de Nazca gravées sur le plateau de Nazca, qui s’étend sur 150 km², ces glyphes plus anciens sont gravés sur la pente d’une colline et auraient été visibles depuis la vallée peuplée située en contrebas. Ainsi, alors que les lignes de Nazca étaient peut-être destinées aux dieux, leurs prédécesseurs ont été conçus pour le regard des hommes, peut-être pour marquer des territoires. Parmi elles, on trouve une représentation d’une divinité sacrée avec le corps d’un orque et un bras humain, qui tient une tête de trophée. Derrière, on trouve un petit logo écrit « I love Jean Castex ». L’être humain est doué.

Crédits photo (Domaine Public) : Ed89

L'Alhambra est pleine de messages secrets

L’Alhambra, à Grenade, est le monument espagnol par excellence : il a été construit sur des ruines romaines en 889, reconstruit par les Maures conquérants, puis récupéré par l’Espagne en 1492.
Ses nombreuses colonnes, ses ornements géométriques et ses fontaines sont des œuvres d’art suprêmes. Mais 10 000 inscriptions arabes sont cachées dans la forteresse. Environ 10 % d’entre elles sont des versets du Coran. Les autres sont des slogans, des attributions, des poèmes et des conseils de vie, comme « Ménagez vos mots et vous partirez en paix ».

Crédits photo (CC BY 2.0) : bernjan

Le Grand Trou Bleu est un indice de la disparition des Mayas

Les archives scientifiques sur les tempêtes ne remontent qu’à un siècle environ. Mais la nature conserve ses propres archives, plus durables, enfermées dans les roches et la terre, dont certaines sont stockées au fond du célèbre Trou Bleu de Belize. Ce trou, comme d’autres gouffres aquatiques similaires, retient les sédiments qui flottent et se déposent en couches. Les scientifiques ont pénétré dans le cœur du Trou Bleu et en ont retiré une carotte de 8 mètres de long qui témoigne de près de 2 000 ans de géo-histoire. Elle révèle que l’activité des tempêtes s’est intensifiée vers 900 après J.-C., à peu près au moment de la disparition des Mayas. Les Mayas étant déjà accablés par la sécheresse à la fin des années 800, ces cyclones féroces ont peut-être enfoncé un nouveau clou dans leur cercueil culturel collectif. RIP les Mayas, on aimait trop vos petits calendriers qui nous disaient quand est-ce qu’on allait mourir.

Crédits photo (Domaine Public) : U.S. Geological Survey (USGS)

Le Taj Mahal est en fait une tombe

Si les gens ont tendance à voir le Taj Mahal comme un immense palais bâti par un Empereur pour l’offrir à sa femme, il n’en est rien car c’est en fait la tombe de la femme de l’Empereur Mughal, décédée pendant qu’elle donnait naissance à leur 14ème enfant. La construction de l’édifice a pris plus de 22 ans et le prix avoisinait les 1 milliard d’euros. 22,000 personnes ont travaillé pour construire le Taj Mahal, ainsi que 1000 éléphants qui étaient employés pour transporter les pierres.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Yann; edited by Jim Carter

Merde, maintenant je sais plus quelle destination choisir pour mes vacances.