Le France-Allemagne de Séville 1982 à 30 ans. Et depuis 3 décennies, le regard que l'on porte à son égard reste toujours le même : un traumatisme sagement enfoui au fond de notre inconscient qui ressurgit à coups de spasmes névrotiques dès qu'on voit apparaître Alain Giresse à la télé. Et puis 30 ans, ça donne le temps de réfléchir, et de démystifier un peu cette équipe de losers qui vous a empêché de prendre allemand première langue. Voilà pourquoi :

  1. C'est une équipe sans caractère
    Non mais sérieusement, mener 3-1 en prolongations à quelques minutes de la fin lors d'une demi-finale de Coupe du Monde, et voir l'équipe adversaire revenir à 3-3 !!! Allo !?
  2. C'est une équipe de femmelettes
    C'est à cause de mecs comme Battiston que l'on considère aujourd'hui le foot comme le sport de pleureuse par excellence. Trois dents en moins ou pas après un coup de hanche en pleine face, on se relève. Et on fait honneur à son pays. Encore une belle leçon du rugby.
  3. C'est une équipe sans talent (ou presque)
    Ok, il y a Platini. Mai sinon, y'avait quoi en 82 ? Des défenseurs semblables à des plots de chantiers face à l'Allemagne et un gardien qui porte la moustache mais qui n'est pas capable d'agresser ses adversaires quand la chose est nécessaire...Ligne Maginot, épisode II.
  4. C'est une équipe laborieuse
    Lors du premier tour, la France ne remporte qu'un seul match : contre le Koweït. Une équipe qui croit que l'on peut annuler un but sur le simple souhait de son émir et qui ne remettra plus jamais les pieds en Coupe du Monde après 1982. De bon augure pour la suite, assurément.
  5. C'est une équipe chanceuse (pas toujours, mais quand même)
    Pour le deuxième tour, la France tombe dans la redoutable poule de l'Autriche et de l'Irlande du Nord. Pour info, les autres groupes, c'était Angleterre-Allemagne-Espagne et Italie-Brésil-Argentine.
  6. C'est une équipe sans gloire
    Alors d'accord, Platini et ses potes se sont vengés deux ans plus tard en remportant le Championnat d'Europe face à l'Espagne et son gardien qui avait visiblement des trous dans le corps. Enfin, le tournoi était tout de même organisé en France, ce qui rend la victoire largement plus aisée...Dans ces conditions, même le Portugal est arrivé en final, en 2004. C'est dire.
  7. C'est une équipe de pleurnicheuses
    La faute de l'arbitre ? La faute du boucher Schumacher ? La faute à pas de chances lors des pénos ? Ça doit être ça oui. Et la faute à une équipe incapable de se concentrer lors de l'intégralité de la rencontre et de gérer un avantage conséquent lors d'un match de très haut niveau, non ? Rien à voir ? Ah d'accord.
  8. C'est une équipe qui ne termine que quatrième
    Et qui n'est même pas foutue de battre la Pologne lors du match pour la troisième place. C'est pas parce qu'on a pris une cuite monumentale à la Löwenbräu qu'on ne doit pas être capable d'ingurgiter quelques verres de vodka deux jours après ! C'est des bonshommes les mecs là ou c'est pas des bonshommes ?
  9. C'est une équipe sans mental
    Pour passer en poule, il y a du monde, mais dès qu'on arrive à l'élimination directe, dans ces matchs qui sentent le soufre et la trouille, y'a plus personne. Rien que le mot "prolongation" faisait perdre 50% de leurs moyens à nos champions qui arrivent en demi après avoir battu (tenez-vous bien) le Koweït, l'Autriche et l'Irlande du Nord.
  10. C'est une équipe sans Coupe du Monde
    Contrairement à la génération des Diomède, des Guivarc'h et autres Charbonnier. La comparaison fait mal, oui.

Et vous, vous versez toujours de chaudes larmes lorsque vous pensez à Séville 82 ?