Le marché, rural ou urbain (dans ce cas vous aurez droit à l'assaisonnement "gaz d'échappement") est une invention retorse. Outre les panneaux "routes barrées" vous obligeant à de pénibles détours qui fleurissent les jours de marché, l'installation en elle-même n'est qu'une longue succession de pièges. En voici 10 qui vous permettront de comprendre pourquoi le marché est aussi détestable.

  1. C'est le matin
    Et la France qui se lève tôt pour aller acheter du pâté en bocal est majoritairement composée de retraités qui n'ont que ça à faire. Si vous faites partie de la France qui refuse de se lever le week-end, vous n'allez pas en sus vous extirper du lit aux aurores pour aller faire la queue derrière une armée de cabas à roulettes.
  2. C'est le terrain privilégié des vieux
    Comme expliqué précédemment, les vieux se ruent au marché. Ils font généralement le bonheur des reportages de mi-journée avec leurs élucubrations gâteuses et vous empêchent de circuler en stagnant devant les fruits et légumes, parce que le vieux tripotera toujours les fruits et légumes avant de rouspéter qu'elles sont pas mûres les tomates hein...Ça fait combien en anciens francs?
  3. C'est un lieu de propagande en période électorale
    Entre le tractage sauvage (si vous comptiez acheter tranquillement de la picole à un producteur local et que vous êtes piégé-e entre deux camps adverses qui s'affrontent à coups de mégaphone, vous êtes foutu-e) et les candidats qui viennent serrer des paluches et bouffer gratos sous l’œil avide d'équipes télé, vous mourrez écrasé-e sous une perche du Petit Journal ou piétiné-e par France 3 Limousin. (si vous êtes dans le Limousin, marche avec toute autre région)
  4. C'est cher
    Des produits bio, des poissons encore frétillants avec des mouches dessus et des trucs qui sortent de terre, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Consolez-vous en vous rappelant que la nature c'est dégueulasse, vous ricanerez en bouffant vos haricots verts irradiés du Leclerc en pensant à tous ces pigeons qui se font arnaquer sur les marchés.
  5. C'est éprouvant
    L'étalage de fromages sur lesquels s'ébattent joyeusement des asticots, les huîtres, et la jaja locale distillée dans la cave à l'huile de vidange à 9h du matin : le meilleur moyen de se remettre d'une gueule de bois. Mais c'est un peu radical quand même. Et si vous goûtez par principe des échantillons (parce que c'est gratuit donc dans vos prix) assurez-vous que votre estomac est prêt à affronter du saucisson dès le saut du lit.
  6. C'est un repaire à bobos et à hipsters
    Les uns à la recherche de grenades bio pour leur compote maison et les autres slalomant à vélo à la recherche de trucs vintage. Vous pouvez toujours leur refiler Jeanine, la poissonnière, derrière son stand depuis 54 ans. Ils pourront dire qu'ils ont connu Jeanine avant qu'elle ne soit trop mainstream.
  7. Ce n'est pas très hygiénique
    Outre la proximité visqueuse avec une partie de la population qui a encore les moyens de s'acheter des carottes, voir toute cette bouffe au grand air à la merci de tous les miasmes et des griffes de tous les vieux méfiants qui ne peuvent s'empêcher de palper tout ce qui passe à la portée de leurs doigts arthritiques n'est pas fait pour rassurer. L'industriel au moins, c'est propre.
  8. C'est chiant
    On s'ennuie au marché. Déjà on a vite fait le tour, ensuite tout est replié à midi pile. Errer à des heures monstrueusement matinales dans des allées remplies de vieux/bobos/hispters à vélo (saloperies)/enfants qui courent partout/candidats en campagne, il y a mieux pour s'occuper. Autant aller attendre Môman ou Papa au PMU devant un ballon de rouge, sinon après il y aura la queue pour le quinté +.
  9. Il faut un équipement de pointe
    Vous vous pointez au marché avec votre grand sac Carrefour. Hérésie. Il vous faut soit un filet à provisions pour transporter les patates et ainsi vous faire une fronde d'appoint, soit un cabas à roulettes (de préférence à carreaux) avec une botte de poireaux qui dépasse pour éborgner les enfants qui passeront à proximité.
  10. C'est bruyant
    Entre les vendeurs qui hurlent, les vieux qui vous houspillent parce que vous leur bloquez l'accès aux melons et les gosses qui courent partout en criant, vous êtes épuisé-e avant même d'avoir acheté le moindre truc. Retournez vous coucher, c'est mieux.

Toujours motivé-e pour le marché ?