Un énorme tube, parfois ça se joue un rien. Vous avez une super chanson, bien "catchy", le genre de truc qui reste bien dans la tête et qu'on sifflote toute la journée, mais ça ne suffit pas. Un son, une attitude, un choix artistique, un arrangement... vous pensiez que cette chanson était mieux comme ça, qu'elle "vous ressemblait davantage", et vous ne dépassez pas le cercle de vos fans. Le monde des tubes n'est pas pour vous. La preuve avec ces artistes qui n'ont, manifestement, pas fait assez de compromis pour côtoyer les charts internationaux.

  1. The Boo Radleys - I Hang Suspended (1993)
    Un an avant que Supersonic d'Oasis et Girls and Boys de Blur n'envahissent les ondes, les Boo signent ce morceau, objectivement au moins aussi efficace. C'est con.

    Le problème : l'intro (mais pourquoi cette intro ???)

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    Il n'a pas souffert, promis

  2. Stuck in the Sound - Ouais (2009)
    Le groupe parisien a pourtant tout mis de son côté : un album ciblant explicitement l'adolescence, "celle des gamins solitaires et mal dans leur peau que nous avons tous été", un clip aux petits oignons et une chanson redoutable. Mais non, Stuck in the Sound ne sera sûrement jamais repris dans La Nouvelle Star.

    Le problème : le titre (clairement). Et le fait que le caractère "tubesque" du morceau ne se révèle qu'à 2min43.

  3. The Breeders - Fortunately Gone (1990)
    Avant Cannonball, les Breeders ont cherché la recette pour toucher au delà du cercle très respectable des fans des Pixies. Reprise canon des Beatles (Happiness is a Warm Gun), complainte au violon (Oh!) ou donc cette petite merveille un peu country qui donne envie de se balader en vélo. Mais non, il faudra bien attendre Cannonball.

    Le problème : hey, les filles, ça vous écorcherait de faire plus d'1min45 ? Et de vous acheter un batteur ?

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    Il n'a pas souffert, promis

  4. My Bloody Valentine - When you Sleep (1991)
    Avant la vague brit-pop, avant même le grunge, les 90's s'écrivaient au son du shoegaze. Et l'album Loveless est une référence dans le genre. Le groupe a tellement soigné son album qu'il ne semble même pas avoir remarqué qu'il y a glissé un tube, comme par mégarde.

    Le problème : ouais, ça c'est un vrai tube. Mais pourquoi vous l'avez enregistré avec un combiné de téléphone ?

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  5. Lemonheads - Pittsburgh (2006)
    Difficile de se faire remarquer dans les années 90 quand on est sans cesse placé dans l'ombre du géant Nirvana. D'où une flopée de bons albums un peu oubliés et une reprise de Simon & Garfunkel comme seul tube radio. Puis viens le come-back génial en 2006 et ce superbe Pittsburgh qui ne demandait qu'à devenir un tube international.

    Le problème : peut-être que s'appeler les "face de citron" en 2006 vous a coûté cher... S'agirait de grandir messieurs, s'agirait de grandir...

  6. The Vines - Don't Listen to the Radio (2006)
    Non, ça ne marche pas à tous les coups. Après avoir lâché une bombe comme Ride, on ne revient pas avec le même genre de recette. Ok, le refrain est redoutable, on remue la tête comme des cons, mais on a déjà donné, n'abusez pas.

    Le problème : quelle radio a envie de passer "Don't Listen to the Radio" ?

  7. Ween - What Deaner was talking about (1994)
    L'album Chocolate and Cheese est une merveille, mais demande une certaine ouverture d'esprit : des morceaux débiles, d'autres sur des maladies graves, des trucs très rock cotoyant des morceaux digne d'une démo de synthé Bontemi et donc cette petite merveille, en fin d'album, qui aurait pu, peut-être, avoir un destin en radio.

    Le problème : ok, c'est un tube. Mais pourquoi vous faites n'importe quoi sur le reste de l'album ? Et qui me dit que vous n'allez pas en faire une version de 20 minutes en concert ? Et c'est une chanson de drogué ça non ? Soyez cohérents les mecs, une mélodie comme ça, ça doit parler d'amour.

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  8. Stupeflip - Les cages en Métal (2005)
    On voyait King Ju comme un magicien des boucles sur Mac, on découvre qu'il est un songwriter assez facile, qui pond des tubes pour déconner, le week-end. "Les cages en Métal", c'est la manière avec laquelle Stupeflip dit aux radios "vous voulez du tube? Tenez, amusez-vous avec ça".

    Le problème : les radios le sentent quand on se fout de leur gueule.

  9. Pavement - Carrot Rope (1999)
    Pavement semble avoir tourné la page du lo-fi et entend bien se faire une place dans la nouvelle génération. On embauche le producteur de radiohead, on invite Johnny Greenwood sur l'album et on signe un ou deux morceaux aussi tubesques que Cut your Hair ou Gold Soundz, mais avec un son impeccable. Objectif radio.

    Le problème : c'est pas vous, ça, les gars... respectez-vous.

  10. MC5 - Rocket Reducer n°62 (Rama Lama Fa fa fa) (1969)
    Le problème de l'album qui a le même nom que le meilleur morceau de la track-list, c'est qu'il occulte tous les autres hits potentiels du disque. Tout le monde connait Kick Out the Jams, mais Rocket Reducer n'a jamais touché au delà du cercle relativement restreint des fans du groupe.

    Le problème : tout. Un titre à la con, un enregistrement live, un son cradingue, des choeurs un peu trop "enthousiastes", un solo débile à la fin... MC5 ignore le mot "compromis"

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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

A vos propositions d'autres tubes "ratés" dans les commentaires !