La littérature porte son lot de personnages emblématiques qui nous suivent tout au long de notre triste vie. Ce sont un peu les stars de l’imaginaire collectif. Et pourtant il y a un paquet de personnages d’une connerie sans nom. Le genre de personnage à qui on a envie de mettre des claques.

Phèdre (Phèdre , Jean Racine)

Quand on parle de Phèdre, on pense toujours à une pauvre meuf qui incarne le plus gros zef de la terre en ce qui concerne son désir non-mutuel pour son beau-fils Hippolyte. Mais si on se penche bien sur la question, Phèdre est quand même un peu con. Bon. Qu’elle aime Hippolyte, c’est une chose. Mais au final, la mort de son mec Thésée lui suffit pour qu’elle déclare sa flamme à son beau-fils. Sans surprise il s’en balek. Là dessus Thésée revient et trouve que ça sent pas bon la bonne ambiance. La nourrice de Phèdre s’empresse d’accuser Hippo de vouloir se taper sa belle-mère. Pute un peu. Et c’est là que Phèdre pourrait sauver cet ado prépubère d’une mort prochaine, mais comme elle apprend qu’il kiffe Aricie, elle laisse Hippo se faire buter par Neptune. Comble de la connerie, elle vient finalement avouer ses sentiments malsains à Thésée tout en mourant à ses pieds par le poison qu’elle vient de s’inoculer. Résultat des courses Thésée se retrouve avec son fils et sa meuf morts sur les bras. Tout ça à cause de cette conne.

François Deschamps (Ravages , Barjavel)

Ce mec passe pour un héros alors qu’on est tout de même sur un bon gros connard de première. Certes il est d’abord victime d’une injustice causée par Jérôme Seita qui l’empêche de gagner son concours d’ingénieur pour une vague histoire de jalousie, les deux gars étant in love de cette cruche de Blanche Rouget (qui finalement préfère le fric à son cœur, bouffonne). Right. Et puis c’est le chaos, l’électricité disparaît et le monde est à feu et à sang. François peut enfin briller par son savoir faire et s’entoure d’une petite troupe de survivants pour sortir de Paris. Jusque là tout va à peu près bien. Mais cette espèce d’enflure finit par créer une communauté de hippies fondée sur le ventre des femmes qui se font féconder par tous les hommes histoire de repeupler l’humanité comme il se doit. Une belle figure d’enfoiré pas du tout #metoo.

Emma Bovary (Madame Bovary, Gustave Flaubert)

Figure de l’ennui par excellence, OK, mais posons les choses deux minutes. En gros, Emma Rouault lit plein de romans et rêve de vies mondaines. Soit. Elle épouse Charles Bovary et se trouve emmerdée parce que ce con qui voulait être médecin se retrouve simplement officier de santé… Les boules. Bref Emma Bovary, j’ai surtout l’impression que c’est une belle connasse qui se plaint de tout mais qui fait pas grand chose pour que ça aille mieux. Ultra superficielle, ce qu’elle kiffe c’est les bals organisés par le marquis d’Andervilliers, tout ça parce qu’il vient de la haute. Elle méprise son mari alors qu’il est super sympa avec elle (pour l’époque c’est une chance), mêmes ses amants finissent par à être soûlés par cette grosse relou… On est bien content qu’elle crève. OUPS, aurais-je spoilé ?

Julien Sorel (Le rouge et le noir, Stendhal)

Mais bordel Juju ! Est-ce que tu veux pas arrêter de manipuler tout le monde et juste prendre le train pour te barrer ailleurs très loin ? Franchement ce serait plus simple pour tout le monde. Tu soules mec. Tu casses les couilles.

Cosette (Les Misérables, Victor Hugo)

Déjà de base, la simple naissance de cette bouffonne entraîne la chute de sa mère, obligée de vendre ses cheveux et ses dents pour que la mioche soit vaguement entretenue par les Thénardier (alors qu’elle est tellement insup’ qu’ils gardent tout le pognon pour eux). Bref, Jean Valjean après avoir merdé avec Fantine se sent obligé de protéger la gosse. Il la rachète et la fout dans un couvent. Sauf qu’à 15 ans elle a les tétons qui pointent et a bien envie de mettre Marius dans sa culotte. Après quelques retournements de situation pas piqués des hannetons, elle l’épouse enfin mais au prix de quoi ? Le sacrifice de Jean Valjean qui ne lui révèlera son identité qu’à la toute fin du roman. Et genre la meuf a pas grillé depuis le début que c’était lui ! Grosse demeurée.

Ruth Morse (Martin Eden, Jack London)

Excusez-moi du peu, mais cette meuf c’est une véritable tannée. Elle fait chier un pauvre gars pour qu’il soit assez cultivé et qu’il cause correct parce que sinon trop la honte de sortir avec lui. Et puis une fois qu’il est écrivain, cette conne le soûle pour qu’il trouve un métier plus stable alors qu’elle est pétée de tunes. D’ailleurs Martin Eden capte bien vite que le milieu bourgeois qu’il admirait au début est en fait un amas de gros débiles qui comprennent rien à rien et qui ont juste le porte-feuille bien garni. De toute façon, Ruth le largue dès qu’elle le croit socialiste. C’est vraiment une grosse merde.

Balthazar Claës (La recherche de l'Absolu, Balzac)

Excusez-moi du peu mais ce type est quand même un gros con. Il ruine toute sa famille avec ses expériences scientifiques pour trouver un hypothétique « absolu » alors que c’est un truc qu’on sait même pas très bien ce que c’est. N’importe nawak. Pas très envie d’être à la place de ses enfants et de sa meuf qu’il abandonne salement.

Edmond Dantès (Le comte de Monte Cristo, Alexandre Dumas)

Alors lui tout le monde dit qu’il est génial que c’est le roi de la vengeance qu’il est super intelligent… mais réfléchissons. Imaginez, vous trouvez un milliard de dollars, est-ce que vous avez vraiment envie de vous faire chier en mettre au point une vengeance ultime sur les trente ans à venir en vous amusant à aller chercher des noises à tous les gens qui vous ont fait chier dans le passé ? Le mec a tout pour lui et son kiff c’est de faire chier les autres alors qu’il pourrait se la couler douce aux Bermudes. Con.

Bouvard et Pécuchet (Bouvard et Pécuchet, Gustave Flaubert)

Bon en même temps là on est sur des débiles de haut niveau. On le sait. Ils sont d’ailleurs présentés comme tel. Deux bons gars qui se rencontrent par hasard sur un banc et découvrent qu’ils ont tout deux l’élégance d’inscrire leur prénom à l’intérieur de leur chapeau. C’est une grand amitié qui commence. Les deux vont tenter de s’inculquer une culture encyclopédique sans grand succès. Mais on les aime bien quand même.

D'Artagnan (Les trois Mousquetaires, Alexandre Dumas)

Vraiment, il nous emmerde avec son sens de l’honneur et son panache à la con. Il passe sa vie à picoler et se bat pour l’honneur d’une dame. En plus ce soir y’a « Joséphine ange gardien à la télé ».

[BONUS PROMOTION] Arthur Perrault (Burn out, Thomas Gayet et Paul Bianchi)

On est sur un cas tout particulier de connerie humaine puisque que dans ce livre dont vous êtes le héros, nous sommes tous Arthur Perrault. Et notre but, c’est de sortir (mort ou vivant) de cette entreprise de cravate. Il porte donc en lui la connerie potentielle de tout lecteur qui tire les ficelle de l’intrigue. Tantôt ce con d’Arthur se suicidera par accumulation de mauvaises décisions, tantôt il sera promu au pôle comptable, mais globalement il aura rarement l’occasion de briller par son intelligence.

Toi aussi partage avec nous ta haine des personnages de la littéraire. On a le droit de les insulter, ils peuvent même pas nous attaquer en justice.