Musicien de génie plus connu sous le surnom de Mr.Oizo, Quentin Dupieux est aussi un réalisateur.

Et un bon.

Un putain de bon même, si vous voulez bien me passer l’expression.

Depuis Nonfilm en 2011 jusqu’à Mandibules l’an dernier et en attendant Incroyable mais vraidans l’année, Dupieux c’est une dizaine de films, quasiment tous devenus cultes. On aime ou on a du mal, mais c’est culte. Un vrai univers visuel, une musique démente, des scénarios complètement chelou, des acteurs qui se donnent comme jamais. Alors que le cinéma français est souvent décrié pour son manque d’inventivité, il est donc temps de louer ce genre de créations.

Alors que vous connaissiez ou non, voici dix très bonnes raisons de découvrir le cinéma de Dupieux.

C’est pour ça.

C'est freeeeench.

Même si (presque) tous ses films sont tournés aux USA et que l’univers visuel fait très america fuck yeah, les films de Dupieux sont FRANCAIS. Et on peut en être fiers.

Car oui, il n’y a pas que les films de Philippe Lacheau ou les comédies avec Christian Clavier. Et heureusement.

Les acteurs principaux.

Le Palmashow, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Eric Judor, Ramzy Bedia, Jean Dujardin.

Que des premiers rôles de choix. Et ils sont tous très bons dans l’exercice. Pour certains, il s’agit même de leurs meilleurs rôles au cinéma mais on ne citera personne (on parle d’Eric et Ramzy). Seul petit défaut de ce line-up de génie : ça manque d’actrices. On rêve d’un film de Dupieux avec un premier rôle féminin.

Y’a bien eu un film avec un pneu quand même, un petit effort Quentin.

La musique.

C’est l’une des très grandes forces de la filmographie de Quentin Dupieux.

Il réalise souvent la musique lui-même ou s’entoure de ses potes et à chaque fois, ça marche super bien. Une ambiance électro un peu particulière mais qui accompagne idéalement l’ambiance WTF de la plupart des films. Mention spéciale pour les BO de « Steak » et « Reality » qui sont aussi drôles qu’angoissantes.

Les BO sont des films à part entière et vraiment, ça vaut le détour.

L'humour.

Il faut avouer : c’est drôle.

Les répliques sont bien écrites, l’ambiance s’y prête dans chaque film et surtout, les scénarios sont tellement loufoques que ça devient presque toujours hilarant.

C’est souvent (volontairement) très con mais du coup, on se marre.

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Il n'a pas souffert, promis

Les seconds rôles.

Tous les personnages sont incroyables. Tous.

Adèle Exarchopoulos qui joue une bègue hystérique, Jonathan Lambert en producteur dépressif, Adèle Haenel en serveuse innocente, Eric Wahreim en policier abruti. Ils sont parfaits.

Mais évidemment, on ne peut pas ne mentionner la performance ahurissante de Marc Fraize dans Au Poste. Sûrement le meilleur second rôle de l’histoire du cinéma, messieurs dames.

C’est pour ça.

L'absurde.

Ni vraiment des comédies, ni vraiment des drames, ni vraiment des films d’horreur.

Un peu tout ça en même temps, un peu de n’importe quoi aussi. Dupieux fait ce qu’il aime, et il aime beaucoup de choses. Du coup, difficile de cataloguer son cinéma mais une chose est sûre : c’est déconcertant. Ça part dans tous les sens et c’est toujours inattendu.

Ne vous attendez pas à des films classiques avec un début, une histoire et une fin. Laissez-vous porter sans chercher à tout comprendre. C’est un exercice difficile mais bordel, que c’est chouette. Vous ne verrez un pneu serial killer dans aucune autre filmographie, alors profitez-en.

Les scénarios.

Ça va de pair avec le côté absurde mais les scénarios sont toujours très … originaux.

Un pneu tueur, un producteur qui doit enregistrer un cri, un mec obsédé par son blouson, une mouche géante. Tout ça existe, et encore c’est très condensé.

Ça fait un peu peur résumé comme ça, mais c’est une vraie bouffée d’air frais dans le cinéma français.

Chaque film est très différent du précèdent.

On le disait plus haut, mais chaque film est très différent des autres.

Science fiction délirante pour Steak, polar chelou pour Au Poste, film d’horreur pneumatique pour Rubber, buddy movie débile pour Mandibules. Et c’est comme ça à chaque fois, malgré une patte et un style toujours très reconnaissable.

Ne pas lasser le public en faisant systématiquement des OVNIS, c’est quand même balèze.

La mise en scène.

Au delà de l’univers loufoque, il faut reconnaitre : c’est beau putain.

L’imagerie est folle, la mise en scène est toujours bien foutue et certains plans sont magnifiques.

Les réfèrences.

Un caméo de son pote Sébastien Tellier dans Steak, une référence au Père Noel est une ordure dans Au Poste, et évidemment à La Mouche dans Mandibules. On peut même envisager de voir une ref à Seven dans Wrong et son bureau de police sous la pluie.

Dupieux est un giga cinéphile et ne s’en cache pas. Du coup, on décèle ses influences et ses clins d’oeil (plus ou moins discrets) dans chacun de ses films.

Une petite chasse au trésor qui ne gâche rien.