Vous pensiez réellement que les noms des stations de métro avaient été décidées au pifomètre ? Que nenni ! Les responsables se sont souvent creusés les méninges pour leur attribuer un nom qui reflète l’histoire du quartier, ou plus généralement celle de la ville.

La station Glacière

Rien à voir avec un hommage à Marcelo Bielsa (les footeux comprendront). La station Glacière fait référence à l’époque où Paris était encore traversée par deux rivières, dont la Bièvre qui parcourait notamment le hameau dit de la Glacière. Chaque hiver, la Bièvre gelait et les Parisiens en découpaient d’énormes pains qu’ils conservaient dans des puits de 5 à 12 mètres de profondeur, avant de les vendre aux beaux jours pour la confection de glaçons et de sorbets (parfum rivière de Paris donc). Une pratique qui donna son nom à la rue Glacière puis à la station de métro qui la surplombe.

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La station Poissonnière

La station Poissonnière aurait très bien pu s’appeler « Station de la Marée » en référence au nom du chemin que les pêcheurs et marchands de poissons empruntaient déjà au 13ème siècle pour acheminer leur marchandise des ports du nord de la France vers les Halles de Paris. Cette route privilégiée était connue à la fois comme le chemin des Poissonniers, et celui de la Marée, jusqu’à ce que le train remplace peu à peu le transport maritime à partir du milieu du 19ème siècle.

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La station Picpus

Ils ont beau avoir changé l’orthographe du nom, la station Picpus fait bien référence à une épidémie de ces bestioles qui piquent. Celle-ci ravagea au 16ème siècle le village situé à l’emplacement de l’actuel 12ème arrondissement parisien. La population guérie par un moine qui passait par là, cria au miracle, avant que l’intéressé ne leur explique que Dieu n’avait rien à faire dans l’histoire, au contraire de leur hygiène. Quelques années plus tard, un monastère dit de Pique-puce vit le jour, qui donna son nom au hameau sur lequel il s’était installé. On connaît la suite.

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La station Gaîté

Même si ça ne se voit pas forcément sur le visage des voyageurs qui la fréquentent, cette station porte bien son nom. Elle fait référence au quartier festif qui se développa de 1784 à 1860 juste à extérieur de Paris, au-delà de ce qu’on appelait à l’époque le « Mur des Fermiers Généraux ». Ce dernier avait pour fonction de prélever les taxes sur toutes les marchandises entrant dans la ville (une sorte de TVA en somme). Raison de plus pour tous les bons vivants de passage, de s’arrêter juste avant pour s’encanailler quelques heures à moindre frais. Un quartier jovial et vivant rempli de guinguettes, de théâtres et de bars qui devint logiquement celui de la gaieté.

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La station Olympiades

Le nom Olympiades est un clin d’œil à l’ensemble urbain du quartier appelé « dalle des Olympiades » qui se trouve à proximité de la station. Tous les immeubles de ce micro-quartier portent le nom d’une ancienne ville-hôte des Jeux Olympiques. Quant aux rues, elles rappellent les différentes disciplines olympiques, telles que le javelot ou le disque. Mais en 2006, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), propriétaire légal du nom « Olympiades », décide de jouer le relou de service et de s’opposer à l’emploi du terme par la RATP. Une bagarre s’engage et va durer de longs mois avant qu’un terrain d’entente soit finalement trouvé. Toujours plus vite, plus haut, plus fort, et surtout plus con !

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La station Liège

Inaugurée en 1911 sous le nom de Berlin, elle fut logiquement rebaptisée aux premiers jours de la Première Guerre Mondiale, en hommage à la bataille de Liège, celle qui ne laissait plus aucun doute sur les velléités belliqueuses allemandes. C’est aussi un hommage à la résistance de l’armée belge qui permit de ralentir l’avancée ennemie, laissant le temps à l’armée française de se préparer à faire front et de remporter la première bataille de la Marne. La suite fut certes, nettement moins heureuse.

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La station Daumesnil

Ouverte en 1909, cette station rend hommage au général Pierre Daumesnil. Un héros de guerre de l’ère napoléonienne qui perdit une jambe lors de la bataille de Wagram en 1809. Devenu gouverneur du fort de Vincennes, il refusa de capituler face à l’invasion russe en 1814 avec cette superbe punchline : « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrais ma place ! »

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La station Bonne Nouvelle

La bonne nouvelle, c’est celle qu’aurait délivrée l’ange Gabriel annonçant sa maternité à la Vierge Marie, qui visiblement n’avait rien vu venir. Un tel buzz qu’on en parle encore aujourd’hui. Une église fut même érigée au 16ème siècle en l’honneur de cet épisode biblique : Notre-Dame de Bonne Nouvelle, qui se trouve non loin de la Station du (presque) même nom.

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La station Boucicaut

La station ouvre ses portes en 1937. Son nom rend hommage à Aristide Boucicaut et à son épouse, Marguerite, couple devenu célèbre pour avoir créé au 19ème siècle le premier grand magasin de la Capitale : le Bon Marché. Une success story qui débuta avec le rachat d’une simple boutique de draps, et qui se développa peu à peu jusqu’à devenir une référence du bon goût parisien (et des prix pas bon marché).

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La station Argentine

D’abord connue de 1900 à 1948 sous le nom d’Obligado, en référence à une victoire franco-anglaise face à l’Argentine lors d’une bataille navale en 1845, la station fut renommée « Argentine » lors de la visite en 1948, de la femme du président argentin de l’époque, Eva Peron (Madonna au cinoche). Une façon pour le gouvernement français de remercier l’Argentine pour son aide alimentaire apportée à la France après la Seconde Guerre mondiale.

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Vous aussi, vous avez appris deux trois bricoles aujourd’hui ?

Source : wikipedia