La France doit beaucoup à la Bretagne, et pas seulement pour lui avoir fait connaître Nolwenn Leroy, les crêpes, le beurre salé, le biniou et Jean-Yves Lafesse. Elle lui a également piqué un bon paquet de mots, histoire d’enrichir son vocabulaire.

A califourchon

A califourchon qui, en français, signifie grosso modo, « à cheval sur », viendrait du breton « Kall » qui voulait dire « couilles », et du mot fourche, qui rappelle l’outil agricole. Si on récapitule, « à califourchon » voudrait littéralement dire « à cheval sur les couilles ». Logique.

Cohue

L’expression « C’est quoi cette cohue ? » ou si vous préférez, « c’est quoi ce bordel ? » viendrait tout droit du breton « Koc’hu », dont on trouve des traces écrites dès les 13è siècle. N’allez pas chercher une quelconque référence aux mœurs vagabondes d’un(e) éventue(le)l partenaire, le terme Koc’hu désignait simplement une halle où se réunissait les marchands. Et visiblement déjà à l’époque, il devait déjà y avoir une sacrée cohue.

Goéland

Comment dit-on déjà « pleurer » en breton ? Gouelan (avec un accent egne sur le n). Pleurer, comme le bruit que fait le Goéland juste avant de te chier dessus par exemple. Et pas la peine de chipoter, si on vous dit qu’un goéland n’est rien d’autre qu’une grosse mouette, c’est qu’on l’a lu quelque part).

Le Pilou

Les amateurs de rugby toulonnais connaissent le célèbre chant du pilou-pilou, quant aux autres, le pilou reste avant tout un mot désuet pour désigner un bout de tissu tout doux. Ça tombe bien, ce mot viendrait du breton « pilhoù » (un pilhoù, des pilh), qui veut dire chiffon. A moins que tout ceci ne soit qu’un tissu de mensonges.

Baragouiner

Si vous baragouinez un peu le breton, c’est-à-dire si vous le parlez vaguement, vous savez peut être que ce verbe est issu du breton « bara » qui désigne « le pain », et de « gwin » qui veut dire « vin ». La rumeur voudrait que les pèlerins bretons demandaient jadis l’hospitalité avec ces deux mots. Du pin, du vin, what else ? (le Boursin n’existait pas, mais le fromage se dit fourmaj en breton).

Aller au pieu

Ce n’est pas forcément du breton pure souche, mais ce qui est sûr par contre, c’est que l’expression vient des ouvriers employés jadis à l’arsenal de Brest. Ces derniers avaient l’habitude de piquer un roupillon en tendant une toile entre deux pieux. D’où l’expression. Une seconde version suppose que le terme de « pieu » désignait en vieux breton une forme de peau sur laquelle on aimait s’allonger. Quoiqu’il en soit, vous vous coucherez moins bête ce soir. et c’est déjà pas mal.

Que dalle

« Il fait trop noir, j’y vois vraiment que dalle ». Dire que sans le savoir, vous êtes presque bilingue breton. Cette expression populaire viendrait du breton « dall », qui signifie « aveugle ». Attention, qu’on se comprenne bien, « avoir la dalle » ne veut pas dire « avoir l’aveugle », mais « avoir rien (dans le ventre) ». Dans cette phrase le mot « dalle » vient non pas du breton, mais du romani (langue des Roms originaire du nord de l’Inde) « dail », qui veut dire « rien ». De rien.

Plouc

Un plouc désigne habituellement un type qui sort de sa campagne, même si entre nous, on est tous le plouc d’un autre. Le mot français viendrait du vieux breton « pluiu », qui a ensuite évolué en « ploe » puis en « plouk », et qui signifiaient « village » et/ou « paroisse ».

Bijou

En breton, un bijou se dit « bizoù », mot également employé pour nommer une bague et « biz » qui veut dire « doigt », lui-même emprunté au celtique « bissi ». Allez, bisous.

Fringale

Aujourd’hui, avoir une petite fringale, c’est clairement avoir la dalle, c’est-à-dire « rien » en romani (vous suivez?). Alors qu’en fait, en remontant de quelques siècles, on découvre que le mot est un mélange d’un côté du latin « famis », qui désignait à la fois la faim et un désir violent, et de l’autre du breton « gwall » qui voulait dire « mauvais ». Donc si on tient compte du sens d’origine du mot, avoir une fringale signifie « avoir un mauvais et violent désir de bouffer ». Pas faux.

Je sais que tout le monde s’en fout mais comme j’écris à peu près ce que je veux, sachez que Malo, mon nom donc, vient du vieux breton Machlou qui signifiait «gage brillant». C’est classe sauf que c’est aussi l’origine du mot Maclou… oui, le même que l’enseigne de moquettes moches.

Source : wiktionary.org